AVANT : Forteresses (ministères), citadelles (administrations centrales) et fortins (services déconcentrés) reliés par de fragiles lignes téléphoniques | APRÈS : le travail en réseau, pour reconstruire un État moderne |
Pour un service déconcentré, quel qu'il soit, le système d'information est l'outil de travail principal. Nombre de données sont accumulées et stockées, soit sous forme ordonnée (applications, bases de données), soit sous forme non structurée (textes et documents divers). Mais l'hétérogénéité et le cloisonnement des applications font que bien souvent, cette richesse n'est exploitée que très partiellement, tandis que beaucoup d'agents n'imaginent pas tout ce qui pourrait en être obtenu si elle était systématiquement valorisée.
Pendant ce temps, plus de deux PME sur cinq ont créé un site Web, et le nombre des internautes aujourd'hui estimé à un million, ne cesse de croître. "Il sera bientôt intolérable: pour un usager, de ne pas pouvoir remplir un formulaire sur Internet, et, pour un agent du ministère de ne pas pouvoir consulter en ligne la jurisprudence de son service ou les données utiles relatives à une entreprise ou à un usager donnés", observe Denis Dahan, chef de service à la DPA, chargé du comité des nouvelles technologies qui rassemble, aux côtés de la DPA, de la DICOM et du SERICS, les responsables opérationnels de l'informatique des directions à services déconcentrés
Au sein du ministère, en revanche, l'équipement est encore inégal. avec de fortes disparités, notamment entre l'administration centrale et une grande partie des services déconcentrés. Il existe, pour 194 000 agents, 21 000 boîtes ai lettres connectées aux divers systèmes de messagerie et 6500 points d'accès aux différents intranets des directions. 50 000 postes de travail sur 130 000, sont aptes à supporter des outils tels que la messagerie, Internet et l'intranet. Et plus de 80% des crédits informatiques du ministère sont actuellement consacrés aux applications de gestion de la sphère fiscale, sous la responsabilité directe de la DGI, de la CP et de la DGDI.
Un effort considérable va donc devoir être accompli dans les trois ans qui viennent pour mettre à niveau les équipements, doter les agents d'un accès à la messagerie et aux intranets et montrer l'intérêt d'une circulation de l'information élargie et fluide tout en veillant à la nécessaire sécurité des échanges
Il importe d'apaiser les appréhensions liées à une surestimation des risques d'effraction, de diffuser les expériences novatrices et de promouvoir. au-delà du réseau technique lui-même, une habitude de mise en ressource commune des données, dans le respect des compétences de chacun, mais avec l'ambition affirmée de décloisonner, pour rendre un service plus rapide et à plus forte valeur ajoutée.