Quel(s) avenir(s) pour la réglementation et
la régulation des télécommunications ?
Débat IDEE Télécom du 12 janvier 2001 – ENST
Préambule
Je voudrais à mon tour saisir l'occasion de cette tribune pour vous souhaiter une excellente année 2001, qui pourrait bien marquer le début d'une nouvelle ère pour les communications électroniques.
J'ai la lourde charge de conclure cette matinée passionnante, pendant laquelle nous prenons le temps d'une respiration dans nos secteurs surchargés d'informations et de mouvements. La prospective est en effet plus que jamais nécessaire, et pourtant souvent négligée, alors que nous ressentons l'impression d'aller de plus en plus vite. Elaborer des scénarios, étudier les facteurs clés du changement, peser sur les variables qui favoriseront réellement la stratégie qui nous apparaît la plus appropriée, tels sont les moyens qui permettent aux pouvoirs publics d'orienter leurs actions présentes vers le futur souhaité.
Ce futur, nous en percevons les enjeux et les défis.
Nous devons dès maintenant nous les approprier et rechercher les
réponses les plus adéquates. J'évoquerai tout à
l'heure les évolutions de la réglementation et de la régulation
dans le cadre plus large de la société de l'information.
Auparavant, je souhaiterais revenir dans un premier temps sur l'histoire
de notre secteur. Il me semble en effet nécessaire de garder à
l'esprit les évènements marquants du passé afin d'en
tirer quelques enseignements utiles et de mieux appréhender les
causes et l'ampleur des changements auxquels nous sommes confrontés.
Je prendrai ensuite le temps de rappeler les grands axes de la réglementation
et de la régulation actuelles, en soulignant les objectifs sous-jacents.
Partie I – quelques éléments de rétrospective
Remontons donc rapidement le temps jusqu'à
la fin du XIXème siècle et examinons l'organisation industrielle
d'une nouvelle technologie d'alors, le téléphone. Dans
tous les pays, le choix est fait de laisser le téléphone
se développer sous la forme d'un monopole de droit ou de fait.
En France notamment, même si cette solution ne s'est pas imposée
d'emblée, le téléphone est rapidement placé
sous monopole d'Etat par la loi du 16 juillet 1889 pour la construction
et l'exploitation. Ce choix du monopole se justifie à la fois pour
des raisons techniques (les prestations des opérateurs privés
sont médiocres), économiques (en phase de développement
des réseaux et en présence de coûts fixes importants,
le monopole est la structure la plus efficace), sociétales et politiques
(problèmes de respect de la vie privée, de sécurité
des transactions et de sûreté de l'Etat). Il faut remarquer
que ces dernières problématiques (respect de la vie privée
et sécurité des transactions) se retrouvent aujourd'hui pour
Internet et qu'à l'époque, les utilisateurs considéraient
que l'intervention forte de l'Etat pouvait apporter la meilleure réponse
à ces interrogations.
Cette loi de 1889 fixe le cadre dans lequel se développeront les télécommunications françaises pendant un siècle, moyennant quelques aménagements progressifs destinés à donner aux télécoms un caractère industriel et commercial.
Mais à la fin des années 1970, après
un plan de rattrapage réussi en France, le monopole commence à
trouver ses limites : s'il se justifiait pleinement en période de
construction des réseaux et d'équipements de ménages,
le monopole devient inefficace alors que l'innovation et la diversification
des services priment sur l'investissement lourd.
D'autant qu'au début des années 1980,
tout semble s'accélérer dans le monde des télécoms.
A la manière d'un jeu de dominos, les paradigmes en place depuis
des dizaines d'années sont remis en question avec trois ruptures
successives :
Dans ce nouveau monde, conserver la structure de monopole
engendre des risques majeurs d'inefficacité de long terme : il n'est
pas incité à réduire ses coûts, la structure
tarifaire est déséquilibrée, l'innovation est trop
souvent freinée.
C'est pourquoi, après les américains et les anglais, ce sont tous les pays européens, se coordonnant au sein de l'Union Européenne, qui choisissent de remettre en cause l'organisation traditionnelle des télécommunications. Dans la perspective du "marché unique", la mise en place d'une politique communautaire et d'un espace harmonisé des télécommunications doit bénéficier à la fois aux consommateurs, aux industriels, aux opérateurs, donc à la société et à l'Europe dans son ensemble.
La France participe à ce mouvement, d'autant qu'il
faut préparer l'opérateur national à sortir de son
territoire, comme le font alors ses homologues étrangers. Le marché
français est alors progressivement ouvert à la concurrence
: le câble en 1986, les mobiles en 1987, les réseaux indépendants
et les services supports par la loi de 1990, et enfin, la loi de 1996 ouvre
entièrement le secteur des télécommunications à
la concurrence. Je reviendrai ensuite sur les objectifs que s'est alors
fixés le législateur.
Avant cela, je voudrais réfléchir avec
vous sur ce que nous enseigne cette mise en perspective sur le rôle
de la réglementation et de la régulation des télécommunications.
Il me semble qu'elles font partie d'un cercle vertueux qu'il est important
de prolonger à l'avenir.
Ainsi, comme je l'ai rappelé au début de cette intervention, le choix du monopole correspondait à la fin du XIXème siècle au contexte technique, économique et sociétal des télécommunications. C'est ce choix réglementaire qui a permis la construction massive des réseaux et l'équipement des utilisateurs. A l'inverse, lorsque les évolutions techniques ont permis la multiplicité des réseaux et la baisse des coûts, les gouvernements ont progressivement remis en cause leur législation pour permettre à la concurrence de se développer sans déséquilibrer le secteur. Cette libéralisation a permis à son tour l'explosion de nouveaux services et l'apparition de nouveaux acteurs que nous voyons aujourd'hui prendre position autour de l'internet et du haut débit.
En définitive, la réglementation et la régulation
des télécommunications provoquent et rendent possibles de
nouveaux changements, qui finiront par appeler des modifications réglementaires,
sans doute dans le sens d'un allègement progressif. Elles font
donc partie de ce cercle, qui est vertueux à condition que les bons
choix politiques soient faits au bon moment pour permettre le développement
optimal de la société.
Partie II – Les années 1990 : double phase de transition pour préparer l'avenir
Ces choix sont d'autant plus importants qu'accompagnant le processus d'ouverture à la concurrence des télécommunications, la généralisation d'Internet change l'organisation des marchés et pose de nouveaux défis que les pouvoirs publics doivent relever. Dans cette double phase de transition très mouvante, notre rôle est bien de fixer les grands objectifs et d'expliquer les choix qui les sous-tendent. C'est ce à quoi je voudrais m'employer maintenant.
Les pouvoirs publics cherchent en résumé
à favoriser le développement global de l'économie,
c'est à dire l'accroissement des richesses et le développement
de l'emploi, tout en veillant à ce que les progrès profitent
à l'ensemble de la société. Au cours de ces dernières
années et actuellement, un certain nombre de moyens ont été
mis à l'œuvre pour tendre vers cet objectif ambitieux.
S'agissant des télécommunications, c'est
bien entendu l'ouverture totale à la concurrence qui a été
décidée. L'un des choix du gouvernement a été
de favoriser l'investissement dans les infrastructures alternatives, qui
est selon nous la meilleure voie pour permettre l'apparition d'une concurrence
saine et durable. Malgré les apparences, le dégroupage
de la boucle locale s'inscrit dans cette logique : selon nous contre-productif
dans un contexte de stabilité technologique, et c'est pourquoi la
loi de 1996 ne prévoyait pas ce dispositif, le dégroupage
devient pertinent alors que se développent les technologies DSL.
Il permet en effet de favoriser l'investissement et est un outil très
efficace pour la généralisation du haut débit.
C'est pourquoi le gouvernement a pris le 12 septembre dernier un décret permettant la mise en œuvre du dégroupage, imposant à France Télécom certaines obligations en matière d'informations et de tarifs. Ce décret est en cohérence avec le règlement européen sur le dégroupage, dont la Présidence française avait fait l'une de ses priorités. Ces textes parachèvent le processus réglementaire initié depuis 10 ans et visant à remettre en cause les anciens monopoles.
Cette libéralisation totale du secteur a montré ses bienfaits pour le développement du marché des télécoms et l'innovation dans les services, ce qui confirme a posteriori que les bons choix ont été effectués. Les utilisateurs bénéficient ainsi d'un choix accru et de tarifs plus intéressants (prix du téléphone abonnement + communications = -14 % pour les ménages et -37% pour la clientèle d'affaires depuis 1996).
Bénéficiant à l'ensemble de l'économie,
l'ouverture à la concurrence a également permis de relancer
l'emploi et les investissements dans les télécoms. Selon
une étude de la DiGITIP, qui vient de paraître en début
de semaine, les effectifs des opérateurs de télécommunications
ont ainsi progressé de 3,6 % (+ 6000 emplois) entre 1997 et 1999.
Et les investissements des opérateurs et fournisseurs de services
ont augmenté de 50 % en l’espace de 3 ans, passant de 27,7 milliards
de francs en 1996 à 41,6 milliards en 1999.
Mais, partant d'une situation de monopole, la concurrence
ne peut se maintenir d'elle-même, du moins en phase initiale. L'ouverture
à la concurrence se fait alors à l'aide d'instruments puissants,
en s'appuyant en particulier sur une régulation a priori forte.
C'est ainsi que, comme vous le savez, la plupart des tarifs (ceux du service
universel et ceux des services pour lesquels il n'existe pas de concurrence)
doivent être homologués par le ministre après avis
de l'ART. C'est dans la même logique que les opérateurs dits
"puissants" doivent faire droit aux demandes d'interconnexion raisonnables
et doivent proposer des tarifs orientés vers les coûts. En
matière d'accès enfin, des obligations fortes pèsent
désormais sur France Télécom, je l'ai déjà
évoqué.
Cette régulation a permis l'apparition depuis 1998
d'une véritable concurrence sur la plupart des segments de marché
et je veux rendre ici hommage à l'ART, qui a su s'imposer en
trois ans comme une autorité véritablement indépendante
dans un contexte extrêmement difficile. La difficulté
du travail de régulateur doit être soulignée : il faut
trouver un équilibre entre une régulation trop laxiste qui
laisserait trop de liberté aux opérateurs puissants et une
régulation trop sévère qui d'une part favoriserait
l'apparition de nouveaux entrants inefficaces et d'autre part nuirait au
consommateur final.
L'ensemble de ces moyens autorise depuis quelques
années la généralisation de la concurrence. Pour
qu'elle bénéficie à tous, les pouvoirs publics ont
fait le choix de mettre les intérêts de l'ensemble des utilisateurs
au cœur du dispositif. C'est pourquoi ils ont mis en place un service
public des télécommunications ambitieux, dont l'une des composantes
emblématiques est le service universel qui garantit l'accès
pour tous à un service téléphonique de qualité
à un prix abordable. L'année 2000 a vu une avancée
importante en la matière avec la mise en œuvre du dispositif des
tarifs sociaux.
L'aménagement du territoire est également
une préoccupation constante du gouvernement car la présence
équilibrée de réseaux de télécommunications
modernes est un élément décisif pour la compétitivité
des territoires. C'est ainsi que les engagements en terme de couverture
ont été l'un des critères déterminants pour
la sélection des opérateurs de Boucle Locale Radio et qu'ils
le seront également pour la sélection des futurs opérateurs
UMTS. C'est également dans cette même logique que Christian
PIERRET a rencontré récemment les Présidents des trois
opérateurs mobiles afin d'étudier les moyens d'améliorer
la couverture du territoire national par les réseaux GSM. Conformément
à la loi, le ministre présentera très prochainement
un rapport au Parlement sur le bilan de la couverture du territoire par
les réseaux mobiles. Au cours de cette réunion, les trois
opérateurs sont convenus d'étudier ensemble et en liaison
avec mes services les moyens qui permettront d'atteindre à terme
la couverture totale des bassins de vie.
Mais veiller aux objectifs d'intérêt
général ne se limite pas à agir au niveau du déploiement
des réseaux. Cette phase de double transition, que j'évoquais
précédemment et dans laquelle nous nous trouvons, doit être
l'occasion de préparer l'avenir en agissant à tous les niveaux
pour permettre à l'ensemble de la société d'accéder
aux services innovants d'aujourd'hui et de demain.
Nous avons en effet tous conscience aujourd'hui que le développement des technologies de l'information constitue un facteur positif de compétitivité pour l'ensemble de l'économie française. Du fait de ces externalités positives, il est de la responsabilité des pouvoirs publics d'encourager l'adoption rapide de ces nouveaux services et le soutien aux technologies clés.
Cet encouragement des NTIC se décline en 3 volets :
Toutes ces initiatives et bien d'autres s'inscrivent
plus généralement dans le programme d'action gouvernemental
pour la société de l'information, mis en place depuis
1997 et qui sollicite l'ensemble des pouvoirs publics. Je n'ai pas le temps
ce matin de rentrer dans les détails des actions en cours mais vous
pouvez notamment vous référer aux décisions annoncées
lors du troisième Comité Interministériel pour la
Société de l'Information (CISI) du 10 juillet dernier. L'ensemble
de ces actions illustre bien la stratégie du gouvernement qui souhaite
agir globalement pour faire entrer l'ensemble de la société
dans l'ère numérique.
Je veux également mettre en avant le rôle essentiel des acteurs locaux, que ce soit les services déconcentrés de l'Etat ou bien entendu les collectivités locales, dont les initiatives nombreuses en matière d'infrastructures et d'usages favorisent "l'irrigation numérique" de l'ensemble du territoire.
Soutenu par ces actions, l'usage d'Internet se généralise
: la France compte aujourd'hui plus de 8 millions d'internautes, soit une
progression de 50 % en un an. L'arrivée prochaine d'accès
illimités à Internet, que ce soit bas débit ou surtout
haut débit devrait permettre de renforcer cette tendance.
Partie III – quels défis pour demain, quelles réponses des pouvoirs publics ?
Je le dis à nouveau, la période actuelle est transitoire et les initiatives que je viens de décrire ont pour objectif de préparer l'avenir dans les meilleures conditions possibles. Je voudrais terminer cette intervention en évoquant cet avenir et les défis qui nous attendent.
Cette réflexion est essentielle si l'on songe à l'importance des enjeux économiques et sociétaux : aujourd'hui, le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) représente 6% du Produit Intérieur Brut de la France mais compte en terme de contribution directe pour près de 20% de la croissance du PIB. Au niveau mondial, la proportion est la même avec des chiffres bruts très importants puisqu'en 1999, le chiffre d'affaires des TIC a dépassé les 2400 milliards d'euros et ce chiffre devrait augmenter de 50% dans les 5 années à venir. La révolution numérique est en marche et recèle un formidable potentiel de croissance pour l'avenir : entre 225.000 et 570.000 emplois seraient créés en France grâce aux TIC dans les 3 années qui viennent, selon une étude réalisée par le BIPE pour la DiGITIP. Tout ralentissement de la croissance du secteur des TIC ne pourrait qu'avoir des conséquences très néfastes pour l'ensemble de l'économie.
Nous sommes donc bien face à des défis majeurs,
qu'a très bien exprimés Laurent GILLE dans son intervention
et je voudrais maintenant esquisser les réponses que les pouvoirs
publics comptent y apporter.
Il y a tout d'abord les aspects réglementaires
concernant les communications électroniques : le cadre législatif
actuel des télécommunications, conçu alors que les
services mobiles et sur Internet n'étaient que peu développés
et que les prévisions de développement étaient relativement
faibles, commence à montrer ses limites. Il est nécessaire
également de mieux appréhender la convergence entre les télécommunications
et le multimédia que favorise la numérisation des contenus.
C'est pourquoi la Commission Européenne et les États Membres ont décidé de remettre à plat le cadre réglementaire pour le rendre plus simple, plus cohérent et plus évolutif. Les objectifs sont toujours les mêmes – mise en place d'une concurrence durable au bénéfice de tous d'une part et garantir l'accès aux réseaux et aux services de la société de l'information d'autre part – mais les moyens s'adaptent aux nouvelles conditions du marché.
Comme l'a bien décrit Victoire Citroën, le nouveau paquet réglementaire se compose principalement d'une directive cadre et de quatre directives spécifiques. Ce ne sont plus seulement les télécommunications qui sont visées mais bien l'ensemble des communications électroniques. La Présidence française, qui vient de s'achever le 31 décembre dernier, est parvenue à un compromis sur la majeure partie de la directive cadre, qui préserve à la fois les objectifs de la proposition de la Commission et les préoccupations des Etats membres. Ce compromis permet en particulier de trouver un meilleur équilibre entre d'une part, l'harmonisation européenne et d'autre part, la flexibilité de la régulation au niveau national sans nuire à la sécurité juridique. Les autres textes du paquet ont été brièvement examinés sous notre présidence et leur analyse devra être approfondie pendant l'année 2001.
La réglementation des télécommunications
restera donc au cœur du jeu pour les prochaines années. Elle devra
cependant être la plus efficace possible, c'est à dire ne
pas intervenir trop tôt en risquant de rigidifier le jeu et de fausser
la concurrence, ni trop tard alors que des acteurs puissants auront déjà
abusé de leur position ou que la carence du marché aura créé
une fracture. C'est la préservation de cet équilibre qui
nous importe pour construire la réglementation de demain.
Le deuxième défi auquel nous sommes
confrontés concerne également le cadre législatif,
mais plutôt sous l'angle de l'adaptation de notre droit actuel
pour assurer la confiance dans les nouvelles technologies et la loyauté
dans les échanges. Nous sommes conscients des réticences
que les citoyens manifestent aujourd'hui à l'égard d'Internet,
qu'ils considèrent peu sûr et susceptible de porter atteinte
à leur vie privée. Faire de l'Internet un lieu de confiance
où le citoyen puisse évoluer en toute sécurité
représente à l'évidence l'un des défis de demain.
La nécessaire adaptation de notre droit pour répondre à cette demande a déjà commencé avec les textes concernant la signature électronique ou la responsabilité des intermédiaires techniques. La loi sur la société de l'information (LSI), dont le projet devrait être présenté au conseil des ministres d'ici au printemps, viendra renforcer ces dispositifs.
La mise en œuvre de cette loi va tout d'abord nous permettre
de transposer la directive européenne sur le commerce électronique,
adoptée en mai dernier. Cette directive essentielle, en établissant
les règles des contrats qui seront conclus en ligne, vise à
faciliter la prestation transfrontalière de services sur Internet
et à assurer la meilleure protection possible au consommateur. Par
ailleurs, le projet de LSI proposera une liberté totale d'usage
des moyens de cryptologie, ce qui permettra de renforcer la sécurité
des échanges et des transactions électroniques. Enfin, troisième
volet très important, la lutte contre la cyber-criminalité,
pour laquelle le projet de loi visera à renforcer les moyens d'action
des pouvoirs publics.
Ces aménagements réglementaires fixeront
les grandes orientations et clarifieront le cadre dans lequel les réseaux
et les services de communications électroniques seront amenés
à se développer. Dans ce monde nécessitant souplesse
et rapidité d'action, de nouvelles formes de régulations
doivent également être envisagées et je voudrais
insister sur trois enjeux évoqués au cours de cette matinée
:
En effet, la gestion des fréquences radioélectriques est rendue particulièrement difficile par l’existence d’une coordination internationale utile mais lourde dans son évolution, par la possibilité d’usages très divers comprenant aussi bien des services marchands que non marchands et par le fait que le spectre disponible est limité en valeur absolue. Parallèlement à ces contraintes techniques, le besoin en fréquences a fortement crû ces dernières années avec le développement des technologies de l’information et de la communication. Les usages dépendant des fréquences dans le secteur des TIC représentent plus de 140 milliards de francs et constituent un élément essentiel de la croissance de l’économie française.
Il s’agit donc d’une très grande responsabilité pour l’Etat que d’assurer que la gestion des fréquences réponde à 3 objectifs :
Ainsi, je pense qu’il convient d’aller beaucoup plus loin selon 3 axes :
Enfin, les problématiques auxquelles ces régulations
devront faire face demanderont nécessairement une réponse
coordonnée internationalement, ce qu'a très bien montré
tout à l'heure Gérard POGOREL. Je souligne simplement l'importance
des débats qui se déroulent dans les enceintes intergouvernementales,
en vue de créer les conditions d'une sécurité juridique
mondiale.
Conclusion
Ces quelques réflexions montrent à quel point il est nécessaire pour les pouvoirs publics d'avoir des objectifs de long terme bien établis tout en gardant une souplesse d'action indispensable pour répondre promptement aux défis nouveaux posés par la société numérique.
Dans cette période de bonnes résolutions,
je voudrais souligner quatre de ces grands objectifs :
Et si l'Etat et les collectivités locales montrent
la voie en cherchant à renforcer les atouts considérables
que possède la France dans les technologies de l'information et
de la communication, il est extrêmement important que les entreprises
privées accompagnent les efforts des pouvoirs publics. C'est
au secteur privé qu'il revient in fine de développer
les pratiques et les outils qui assureront le développement du secteur
dans son entier et qui assoiront la confiance des utilisateurs.