Catherine TRAUTMANN, Commissaire Générale de l’Expo2004 prend acte avec un profond regret de la décision du gouvernement de mettre fin au projet d’accueillir en France la première grande manifestation internationale dédiée à l’Image, après l’exposition universelle de 1937.
Ainsi la France, dont la candidature avait fait l’unanimité des pays membres du Bureau International des Expositions, n’aura pas l’occasion de passer son message, celui d’une vision d’un monde respectueux de toutes les cultures et sachant réunir autour du moyen d’échange et de communication le plus proche des gens, l’image, des publics de condition, d’âge, et d’origine différents.
Première manifestation internationale prévue dans ce nouveau siècle, celui de la société de l’information, cette exposition avait pour objet de proposer aux visiteurs pendant trois mois, du 7 mai au 7 août 2004, de découvrir les méthodes de « fabrication » des images, de solliciter son regard pour lui permettre de mieux les apprécier et les décrypter. Faisant appel à l’imagination et au jeu, largement interactive, elle devait aussi être un grand évènement festif, associant l’ensemble des domaines concernés depuis le cinéma, le dessin d’animation, l’illustration, le reportage, les médias, les arts numériques mais aussi le son et le spectacle vivant.
Sur 180 pays invités, 72 réponses étaient connues au 31 juillet 2002 : 19 pays avaient fait connaître leur intention de participer à l’exposition et vingt et un étudiaient le projet avec intérêt. La date limite des réponses officielles était fixée au mois de mars 2003.
Située en Seine Saint-Denis et bénéficiant du soutien déterminé des collectivités territoriales engagées : le département de Seine Saint-Denis à l’initiative du projet, la région Ile de France, la ville de Paris, les communes limitrophes de Dugny, du Bourget, et de la Courneuve, de partenaires nombreux dont la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et la Caisse des Dépôts et Consignations, cette exposition avait aussi pour but de valoriser un secteur économique d’excellence en plein développement et de favoriser la création de plus de 5.000 emplois.
Les professionnels du tourisme y trouvaient également une occasion privilégiée de renforcer la destination « France ».
Les équipes dédiées à la préparation de l’Expo2004 ont travaillé avec compétence et ont fait preuve d’un investissement professionnel total pour permettre la réussite du projet. Je veux leur en porter témoignage et leur exprimer publiquement toute ma reconnaissance.
Ce projet disposait au jour d’aujourd’hui de son plan urbain d’ensemble, du scénario général et de son identité visuelle. Etaient en cours, les plans de construction des deux pavillons thématiques, la procédure de choix des concepteurs-constructeurs des pavillons nationaux à fournir par la France aux pays participants, de même que le choix des responsables des scénographies des différentes parties de l’expo. Les contacts avec les sponsors sollicités et les partenaires culturels étaient lancés, ainsi que la création avec la CCIP d’un Club d’entreprises et la constitution d’un Comité d’experts. Le plan média destiné au lancement de l’Expo était prévu pour démarrer au tout début de l’automne, au moment où sur le site les premiers chantiers se mettaient en place.
Chacun était conscient de la hauteur du défi à relever pour tenir des délais serrés et parvenir à l’équilibre financier en fin d’opération. Son succès dépendait de plusieurs facteurs indispensables : un engagement politique, administratif et financier sans faille et constant de l’Etat aux côtés de l’investissement déjà acquis des collectivités. C’est à cette condition que les pays et les partenaires auraient pu, en confiance, y participer.
Paris le 8 août 2002