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CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE
DE LIMOGES ET DE LA HAUTE-VIENNE

16, place Jourdan - B.P. 403
87011 LIMOGES CEDEX

Tél : 05 55 45 15 61 - 05 55 45 15 75

Plan de promotion des services aux entreprises

Débat thématique professionnel

Thème : le travail temporaire
le jeudi 26 septembre 1996

Animation : M. Jean-Pierre LIMOUSIN,
président de la commission générale "Economie des services" de la Chambre de commerce et d'industrie de Limoges et de la Haute-Vienne

Intervenants :
  • Mme Gisèle DUPRAT
  • Mme Chantal MORISSET
  • Mme Pierrette FLODROPS
  • M. Fabrice BOUCLE
  • Mme Danielle ARMENGAUD
  • M. Olivier DOIRAT
  • M. Jean-François REBEYROLE

LE TRAVAIL TEMPORAIRE

Près de 6,3 millions de missions d'intérim ont été effectuées au cours de l'année 1995, représentant en moyenne 260 000 intérimaires en fonction à la fin de chaque mois. Le volume de travail ainsi accompli est équivalent à celui de 290 000 personnes employées à temps plein pendant un an. Les deux tiers des missions ne dépassent pas la durée d'une semaine. L'activité intérimaire est plus intense au printemps et à l'été. Elle est, en outre, très localisée : trois régions (Ile de France, Rhône-Alpes et Nord-Pas de Calais) représentent à elles seules 38 %.

L'écart est grand entre les régions, fortement urbanisées et dont le tissu d'entreprises est dense et celles, souvent plus rurales, qui ont le moins recours à l'intérim : Limousin (0,8 %), Auvergne (1,6 %).

Une autre caractéristique de l'intérim est d'être tourné principalement vers l'industrie (54,3 %), orientation peut- être encore accentuée en 1995 par le dynamisme des créations d'emplois de ce secteur au premier semestre. La construction (21,4 %) semble au contraire avoir perdu sa deuxième place traditionnelle, ce qui reflète les difficultés qu'elle rencontre actuellement. Le tertiaire, secteur prédominant en termes d'effectifs salariés, n 'est pourtant pas le principal utilisateur en termes d'équivalents emplois à temps plein (24,3 %). Ce secteur fait donc une certaine sous utilisation de l'intérim, qui semble s'atténuer en 1995.

La région Limousin compte 25 entreprises de travail temporaire dont 17 en Haute-Vienne. Dans ce département, le nombre de contrats conclus est en constante progression : 26 558 en 1993, 35 198 en 1994, 41 834 en 1995 et 23 261 pour le premier semestre 1996, ce qui représente en moyenne 63 % du volume de la région. La moyenne mensuelle des contrats est également en augmentation. Elle est actuellement de 1660.

Deux types de structures existent :

- entreprises nationales et entreprises indépendantes

Bien que différentes, elles ont des objectifs similaires, la disponibilité vis-à-vis de leurs clients. En effet, leurs structures permettent de proposer un service de proximité basé sur une bonne connaissance de l'environnement économique et culturel des entreprises.

Elles offrent également à tous leurs clients la possibilité de bénéficier d'un service de réseaux couvrant la majorité du territoire national.

Cette couverture présente deux avantages principaux :

Véritable culture d'entreprise pour les agences nationales, cette méthode a été également adoptée par les agences locales qui se sont regroupées pour assurer ce service.

Garantie financière

obligatoire pour toutes entreprises de travail temporaire. Elles doivent pouvoir fournir à tout moment aux entreprises utilisatrices :

  1. attestation de garantie (annuelle basée sur le chiffre d'affaires réévalué fin d'année)
  2. attestation à jour du versement des cotisations Urssaf

Concurrence déloyale

Associations régies par la loi de 1901 :

Contrat à durée déterminée ou contrat de travail temporaire

Pour des raisons conjoncturelles ou économiques, le souci des responsables d'entreprises est d'avoir un maximum de flexibilité. L'activité fluctuante, l'amélioration dans le domaine technique, impliquent une nouvelle méthode d'emploi. Le produit d'aujourd'hui ne sera pas forcément celui de demain, les moyens ne sont pas les mêmes, tout cela fait varier les effectifs.

Alors ... Quels contrats précaires ?

Lequel va apporter à la Société le plus de flexibilité ? Intérim ou CDD ?... tout dépend des besoins de l'entreprise.

L'industrie et le bâtiment sont les principaux porteurs du travail précaire. Le CDD ou le CTT font partie de la première phase suivie ou non du CDI (contrat à durée indéterminée). Le CDD peut parfois comporter des pièges (juridiques etc...)

La rapidité de prise de poste, la souplesse, la rupture anticipée du salarié, l'indemnité de fin de contrat ou mission (6 % CDD, 0 % parfois, contre 10 % en CTT), le coût des accidents du travail, la charge administrative sont des avantages très appréciés des entreprises utilisatrices de contrat de travail temporaire.

Certification Iso et réseau

La certification est une obligation du marché.

La norme Iso est devenue incontournable dans le milieu industriel. Chaque sous-traitant de grand groupe de production se doit d'avoir une politique qualité pour garantir sa livraison.

La notion d'assurance qualité s'est étendue au prestataire de service tel que le travail temporaire. A ce jour, une entreprise de travail temporaire se doit d'être certifiée pour être référencée en milieu industriel, gros consommateur de main d'oeuvre (secteur automobile, aéronautique, industrie papetière, ...).

La principale difficulté des entreprises de travail temporaire pour obtenir la certification est la traduction de leur activité en terme "industriel" employé par l'AFAQ.

Par exemple, la norme Iso parle de "maîtrise des équipements de contrôle et essais" ce qui représente d'un point de vue pratique les méthodes de recrutement d'une entreprise de travail temporaire.

Jusqu'à présent le travail temporaire était une activité à forte tradition orale, la certification a entraîné une formalisation écrite systématique de l'ensemble de l'activité. La difficulté réside également dans la rédaction des procédures pour définir les process à suivre pour réaliser la prestation sans entraver la souplesse et la réactivité que demande nos clients.

Le travail temporaire est le premier secteur d'activité à introduire la notion de certification pour un réseau géographique et non plus par site, comme c'est le cas en milieu industriel. Cela entraîne une uniformisation de la prestation de toutes les agences d'une même enseigne. Le client retrouve partout les mêmes méthodes, le même service, ce qui le rassure dans sa recherche de personnel souvent liée à une urgence.

La norme Iso 9002 apporte l'assurance au client potentiel du respect de procédures pour la sélection des intérimaires qui lui seront délégués. Celle-ci permet de renforcer le partenariat fournisseur-client par une confiance accrue. La reconnaissance par l'AFAQ de l'activité travail temporaire permet, s'il était encore nécessaire, de démontrer le professionnalisme de ce secteur fort décrié par le passé.

Industrie, tertiaire, BTP

Dans une situation économique instable, le recours au travail temporaire permet d'assurer le volume nécessaire en personnel pour assurer la bonne marche de l'entreprise et éviter, autant que faire se peut, des licenciements.

La plupart des entreprises utilisatrices régulières ont intégré le recours au travail temporaire en tant que gestion prévisionnelle des emplois. Elles savent qu'à certains moments de l'année, elles devront faire face à un manque de personnel. Elles peuvent ainsi anticiper et leur prestataire de services en matière de travail temporaire pourra ainsi faire, avec du recul, les meilleures délégations.

C'est le cas pour certains cas de recours comme les remplacements congés payés, les emplois saisonniers, les emplois temporaires d'usage constant.

Mais l'entreprise utilisatrice peut adopter ce style de gestion du personnel pour des situations imprévues : absences pour maladies ou accidents du travail, surcroîts de travail soudains.

Le recours au travail temporaire qui apparaît comme une solution immédiate procède aussi dans ce cas à la gestion prévisionnelle des emplois si l'entreprise a établi un partenariat avec une ou des agences de travail temporaire.

En effet, la connaissance de l'activité de l'entreprise, des qualifications demandées, des postes de travail permettront les meilleures délégations.

Pour les entreprises qui ne font appel au travail temporaire que dans l'urgence, comme ultime recours, comme une contrainte, les délégations de personnel intérimaire sont plus délicates dans la mesure où ce sont ces entreprises mêmes qui ont besoin du "mouton à cinq pattes" pour la veille.

Il est donc clair qu'intégrer le recours au travail temporaire comme GPE dans l'entreprise est une solution rationnelle qu'adoptent la plupart des entreprises (voir augmentation des contrats de TT).

Le secteur d'activité où on fait le plus appel au travail temporaire est l'industrie, suivi par le bâtiment et les travaux publics. Le tertiaire y fait moins appel, non seulement parce que les surcroîts de travail sont moins courants, mais aussi parce qu'en tant que secteur des "improductifs", les absences ont moins de répercussion.

Formation

La loi du 12 juillet 1990 a institué une contribution des ETT au financement des actions de formation égale à 2 % de leur masse salariale (au lieu de 1,2 % pour les autres entreprises).

Sur cette somme :

- 1,3 % est consacré au plan de formation. Effectivement, c'est ce que l'on peut appeler la formation qualifiante.

La durée moyenne de ces formations est de 2 jours à 4 semaines (2 jours pour les caristes, 4 semaines pour certaines techniques de soudage).

Les exemples sont nombreux. De simples manutentionnaires peuvent passer leur licence de cariste, d'autres obtenir des licences de soudure, une secrétaire être formée au dernier logiciel de traitement de texte, etc...

Enfin, dans le souci constant d'assurer l'adéquation entre la demande et l'offre, pendant la durée de la formation, l'intérimaire reçoit une rémunération. Celle-ci ne peut être inférieure au SMIC.

- 0,40 % est consacré à la formation en alternance, contrat de qualification, contrat d'adaptation, CMJI.

- 0,30 % est consacré au titre du CIF.

C'est au salarié intérimaire d'entreprendre les démarches et d'adresser son dossier au FAF TT.

Le dossier est remis par l'agence de travail temporaire.

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