Biens de consommation

La problématique

UN ENSEMBLE TRES HÉTÉROGENE DE PRODUITS

Les biens de consommation couvrent un espace particulièrement vaste et dépourvu d'homogénéité industrielle. Cependant, leurs différents produits ont pour dénominateur commun de s'adresser directement au grand public, souvent à travers les mêmes canaux de distribution. De plus, à la différence d'autres produits industriels, ils ne sont pas seulement caractérisés par des éléments techniques et de prix, mais également (et surtout) par des éléments à caractère culturel et sociologique.

L'appellation "biens de consommation" recouvre un champ très vaste que l'énumération suivante ne suffit pas à épuiser: électronique grand public, micro ordinateurs personnels, véhicules automobiles, cosmétiques et parfums, articles de sport, appareils électroménagers, produits alimentaires, jeux et jouets, textiles, vêtements, chaussures, maroquinerie, arts de la table, horlogerie, bijouterie...

Il a paru préférable, dans le cadre du groupe de travail, de s'attacher aux domaines qui ne sont pas, du moins à première vue, caractérisés par une importante activité technologique. On a donc exclu du champ des analyses l'électronique et l'automobile, dont le poids est tel qu'elles risquaient de biaiser, voire de monopoliser tout à fait la réflexion en occultant d'autres secteurs "moins technologiques". Ce parti pris a été d'autre part conforté par le fait que l'électronique et l'automobile participent de problématiques plus vastes (l'information et la communication, les transports) qui justifient des analyses spécifiques.

UNE DEMANDE FINALE PAS SEULEMENT TECHNIQUE

La consommation est la "fin" (au double sens du mot: la finalité et l'achèvement) de l'activité économique: c'est à partir d'elle que l'on peut prononcer le verdict sur l'utilité de toutes les technologies, ce qui rappelle que la technologie n'est jamais une fin en soi, mais un moyen.

Même si le foisonnement technologique peut parfois connaître une certaine autonomie de développement liée aux progrès scientifiques, il vit sous la contrainte de son utilité finale (directe ou indirecte), et donc, in fine, de la sanction des consommateurs. Le diagnostic sur l'avenir industriel d'une technologie se doit donc de chercher à anticiper ses applications probables et les types de bénéfices d'usage que le consommateur sera susceptible d'en retirer. Ces bénéfices d'usage pourront découler soit d'une modification du produit, soit d'une modification des process de production dont l'intérêt sera plus indirect (telle une action au travers d'une baisse des prix).

La consommation place d'emblée l'analyse à un haut niveau de complexité, puisqu'elle oblige à prendre en compte des motivations dont beaucoup ne relèvent pas de la technologie. En effet, dans le cas général, lors de la décision d'achat d'autres facteurs semblent faire la différence aux yeux du consommateur: le prix les services associés, l'adaptation aux besoins spécifiques, l'esthétique, la valeur dé signe.

La consommation interpelle d'autre part la technologie, au nom de cette complexité, pour qu'elle lui fournisse les moyens de la gérer: comment, dans un contexte de marché de masse où la concurrence se fait pour beaucoup par les prix, différencier ses produits et répondre à une demande de personnalisation ?

UNE OFFRE SOUVENT RÉGLEMENTÉE

Les biens de consommation, tout comme les biens d'équipements, font l'objet de normes, mais aussi de dispositions législatives et réglementaires dès qu'une incidence directe ou indirecte sur la santé ou la sécurité du consommateur est possible.

Les denrées alimentaires, leur emballage et les additifs qu'elles contiennent, les cosmétiques, les produits d'hygiène corporelle, les produits pour jardin, les tondeuses à gazon, les produits du tabac figurent parmi les produits de la vie quotidienne dont la commercialisation ne peut être réalisée que s'ils obéissent à des spécifications réglementaires, ou bien seulement si une autorisation préalable des pouvoirs publics a été donnée. L'innovation relative aux biens de consommation se doit d'intégrer également des paramètres scientifiques ou techniques souvent ignorés du consommateur.



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