Les technologies clés

* Technologies organisationnelles et d'accompagnement

Procédés de séparation membranaire

Fiche Technologie-clé n : 133

VERSION 3


Comprendre la technologie

[100tc]Définition

Le choix d'une membrane et d'un module qui lui tient lieu de support est essentiel pour la mise en oeuvre des procédés de séparation membranaires.

Une membrane est une barrière de quelques centaines de nanomètres à quelques millimètres d'épaisseur, sélective, qui sous l'effet d'une force de transfert, va permettre ou interdire le passage de certains composants entre deux milieux qu'elle sépare. La sélectivité ou permsélectivité correspond à l'ensemble des taux de perméabilité aux différentes substances contenues dans une solution, la force de transfert recouvre le gradient de pression, de concentration, d'activité, de potentiel électrique ou encore de température. De ce fait les membranes incluent une grande variété de matériaux et de structure qui forment autant de possibilités de configuration et de classification.

La structure des matériaux permet de distinguer trois types de membranes : les membranes isotropes, elles ont des propriétés structurelles constantes sur toute leur épaisseur ; les membranes anisotropes, leur structure composite varie de la surface de la membrane vers l'intérieur ; les membranes liquides. Selon la nature des matériaux constitutifs des membranes on parle également de :

Les modules supportent les membranes, 4 grands types de modules sont commercialisés :

La mise en oeuvre des procédés de séparation membranaires met en jeu des phénomènes dont la maîtrise influe sur la qualité du système. Rappel de quelques définitions :

[100tc]Techniques mises en oeuvre

Les procédés de séparation sur membranes se rangent en plusieurs classes. La microfiltration, l'ultrafiltration, la nanofiltration et l'osmose inverse peuvent être définies comme des techniques de séparation de deux liquides par perméation à travers des membranes permsélectives. La pervaporation et la perméation en phase gazeuse utilisent des membranes denses non poreuses, elles se distinguent des précédentes par l'emploi de gaz et non de liquides lors du processus de séparation. Ce sont des solutions de rechange à la distillation et à la déshydratation de mélanges azéotropiques. En dernier lieu, les techniques électromembranaires reposent toutes sur le principe d'échange d'ions et elles utilisent le courant électrique comme force motrice de séparation.

Objectifs de la technologie

[100tc]Contexte concurrentiel et économique

Les techniques de séparation sur membrane bénéficient de domaines d'application potentiels dans toutes les branches de l'industrie tant pour le traitement de milieux liquides et gazeux que pour la variétés de produits (à faible ou forte valeur ajouté : traitement de l'eau, récupération de métaux précieux,...).

Les avantages de cette technologie par rapport à d'autres procédés physico-chimiques portent principalement sur la facilité de contrôle du système et le respect de l'environnement (la séparation membranaire ne nécessite pas l'ajout des produits chimiques).

[100tc]Fonctions remplies :

Les procédés de séparation membranaires reposent sur les propriétés de rétention sélectives des membranes vis à vis des molécules d'un fluide liquide ou d'un gaz. On peut considérer ces procédés comme des procédés de filtration en milieu liquide. Diverses techniques permettent de couvrir une large gamme de particules, les valeurs de coupures entre les différents procédés de séparation membranaire sont les suivantes :

A chaque technique correspondent divers types de membranes dont les pores vont se rétrécissant jusqu'à devenir des membranes sans porosités apparentes comme dans le cas de l'osmose inverse. Les caractéristiques des membranes influent sur le choix des éléments que l'on désire retenir ou que l'on voudrait au contraire empêcher de passer.

Environnement technologique

[100tc]Technologies concurrentes :

<p>
Comparaison des différentes techniques séparatives à membrane :
Osmose inverse Nanofiltration Ultrafiltration Microfiltration
Diamètre des pores < 0,5 nm env. 1 nm 1 à 100 nm 0,1 - 10 um
Rôle de la pression osmotique Importante Moyenne à faible Très faible Négligeable
Débits spécifiques 10 à 60 l/h/m2 50 à 100 l/h/m2 40 à 200 l/h/m2 100 à1500 l/h/m2
Procédés concurrents Evaporation Electrodialyse Echange d'ions Echanges d'ions Chromatographie Précipitation chimique Chromato sur gel Dialyse Centrifugation Filtration sur diatomées Décantation

Source : CEA

[100tc]Evolutions technologiques :

Elles concernent surtout l'électrodésionisation, la perméation et la nanofiltration qui sont des procédés nouveaux parmi les techniques de séparation membranaire et dont les évolutions sont prometteuses. La pervaporation, l'électrodialyse, l'électrolyse se positionnent en pleine phase de développement. L'ultrafiltration et la microfiltration ont atteint un stade de maturité technologique.

L'osmose inverse est en phase de déclin relatif.

[100tc]Programmes de recherche :

Dans le domaine du traitement de l'eau : l'Europe et la France en particulier, les Etats-Unis et le Japon consacrent depuis quelques années plusieurs centaines de millions de dollars dans les programmes de R&D.

L'Union Européenne finance des activités de recherche sur ce sujet :

Au niveau français, le CNRS et l'INRA soutiennent le programme PROSETIA : procédés de séparation et de transformation en industries alimentaires, l'axe 1 intitulé "procédés de séparation par membranes" regroupe 11 laboratoires du CNRS et de l'INRA. Dans ce domaine les relations de l'industrie avec la recherche publique sont foisonnantes.

retour

nous écrire