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Interview le 04 mai 2006

High Tone : un engagement culturel
sous haute fréquence

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Photo : Marion Dessus-BayleCela fait un moment qu'High Tone voulait venir jouer à la Réunion. Un souhait exaucé grâce aux associations du Kabardok et du Bato Fou qui nous proposent deux concerts, le vendredi 5 mai au Port et le samedi 6 mai à Saint-Pierre.
Pointure incontestée du dub et des musiques électroniques en France, High Tone se mobilise via son label indépendant, afin de promouvoir la diffusion des musiques actuelles. Un engagement au quotidien que nous expliquent les cinq acolytes.

 

Pour les non initiés, pourriez-vous avant tout nous expliquer votre style musical ?
Lorsque que nous avons commencé dans le milieu des années 90, la musique électronique était en pleine expansion. Du coup, on a voulu se lancer là dedans, dans le but d'essayer des choses nouvelles. Comme de nombreux groupes nous avons commencé par le dub : une musique dont le rythme se rapproche du reggae avec des effets sonores. On travaille plus les textures du son et non sur les mélodies. A partir du dub, nous avons pioché certains éléments pour évoluer vers d'autres horizons. Aujourd'hui, nous faisons de la drum'n bass, de la jungle. on a pris un virage hip hop dont l'électro reste la locomotive.

Qu'est ce que vous répondez aux personnes qui pensent que l'électro n'est pas de la véritable musique ?
Nous avons été confronté à ce genre de polémique au début de notre carrière en 97. Et puis, les gens ont compris que faire de l'électro, même si c'est avec des machines, cela demande du savoir faire et du talent. Le public est habitué à la place qu'occupe les ordinateurs dans la musique d'aujourd'hui.
De toute façon, nous ne jouons pas uniquement avec des machines, nous avons conservé un côté acoustique avec la batterie, le clavier ou la guitare. C 'est important pour nous d'entretenir cet aspect. De cette manière, on garde véritablement sur scène la sensation de prestation musicale.

Est-ce évident pour des groupes porteurs de musiques alternatives de percer ?
Nous avons la philosophie du « on n'est jamais mieux servi que par soi-même ». Du coup, nous avons créé notre propre label, Jarring Effects, comme ça nous sommes libres de faire ce que nous voulons et c'est grâce à ça que nous existons encore aujourd'hui.

Qu'est ce que ça vous a apporté de créer votre propre label ?
Depuis le début nous menons un combat pour promouvoir les musiques actuelles. A travers Jarring Effects, on soutient d'autres artistes indépendants. Nous vendons des CD sur Internet, nous organisons des festivals, des concerts et toutes sortes de choses qui nous permettent d'exister et de revendiquer nos positions, culturelles ou non.

Photo : JifD'ailleurs sur votre site Internet vous dirigez les visiteurs sur un autre site contre les verrous numériques sur les CD ou DVD qui empêche toute copie, c'est une manière d'afficher votre engagement ?
Sur l'accueil de notre site, nous mettons fréquemment en avant des sujets d'actualités qui nous concernent et nous portent comme les verrous numériques ou encore les manifestations des intermittents du spectacle.

Vous êtes contre le verrou numérique sur les CD et que pensez-vous du téléchargement sur Internet ?
Nous sommes tout à fait pour ! C'est le meilleur moyen pour des artistes indépendants de se faire connaître du public. C'est sûr que pour les grandes maisons de disques ça leur pose plus de problème. De notre côté, nous ne sommes pas concernés par les 12 % de baisse des ventes de disques en France. Eux ils font du business. Pas nous.

Propos recueillis par Laurène Mazier

*Liens

> Site officiel de High Tone
> Jarring Effects, label indépendant
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High Tone en concert: vendredi 5 mai 2006 à 21 heures au Kabardok au Port. En première partie : 3 Sound Soldiers. Samedo 6 mai 2006 à 20h30 au Bato Fou à Saint-Pierre. En première partie : Transfusion.