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Un accord temporaire à revoir, des chiffres manipulés

Guadeloupe / samedi 28 février 2009 par Anaëlle Verzaux
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Le Medef de la Guadeloupe refuse toujours de signer l’accord trouvé vendredi 27 entre le LKP et cinq organisations patronales, au motif qu’il ne concerne pas assez de salariés. Mais au fait, combien de personnes sont concernées ?

Samedi 28 février (de Paris)

Où en est-on des négociations en Guadeloupe ? Un accord sur les 200 euros a été conclu vendredi 27 février, entre le Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) et cinq organisations patronales. L’accord revalorise certains des plus bas salaires du privé. Six semaines que les grévistes du LKP l’attendaient… Mais l’heure n’est pas encore à la victoire. Le Medef de la Guadeloupe, représenté par Willy Angèle, et sept autres organisations patronales refusant de signer.

Willy Angèle ne signera donc pas aujourd’hui. Son argument principal est imparable : cet accord concerne trop peu de salariés. Un argument bétonné, qui le ferait presque passer pour un radical de gauche.

Trop peu de salariés ? Dit-il. Combien au juste ? Entre les chiffres fournis par le Medef, ceux du Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP), et ceux que présente le Préfet, on s’y perd. D’autant plus que la plupart des médias les utilisent sans précaution. Pourtant, entre les données des uns et celles des autres, les différences sont énormes.

Pour le LKP, sans la signature du Medef et des sept autres organisations patronales, l’accord concerne 20 000 des 55 000 salariés qui devaient bénéficier des 200 euros supplémentaires. C’est-à-dire les salariés du privé dont le revenu est inférieur ou égal à 1,4 Smic (environ 1400 euros brut).

Pour le préfet de Guadeloupe, Nicolas Desforges, l’accord tel qu’il est conclu aujourd’hui concerne entre 15 000 et 17 000 des 85 000 salariés du privé. Tiens tiens, on passe de 55 000 à 85 000 salariés… ? M. Desforges considère en fait l’ensemble des salariés du privé, sans prendre en compte la limite des 1,4 Smic. Si on n’y fait pas attention, on passe ainsi du simple au double : selon le LKP, environ 35 000 salariés manquent au programme, contre 70 000 si on écoute le préfet de Guadeloupe. Tout est une question de présentation…

Willy Angèle, le patron du Medef local, présente les choses plus simplement. L’accord ne concerne que « quelques milliers de salariés », « même pas 5% des salariés de l’ile », disait-il ce matin sur France Info. Mais s’agit-il de 5 % de l’ensemble des salariés du privé ou de 5 % des salariés qui devaient bénéficier des 200 euros supplémentaires ? Un grand flou… qui tombe plutôt bien pour le Medef.

Vendredi 27 février (de Paris)

Un accord temporaire, « l’accord Jacques Bino » [1], qui revalorise de 200 euros une partie des plus bas salaires (inférieurs à 1,4 Smic), a été trouvé dans la nuit de jeudi à vendredi (minuit à Pointe-à-Pitre) entre le collectif LKP et cinq organisations patronales.

Manque encore la signature du Medef – son président local, Willy Angèle, ayant boudé la table des négociations jeudi – et l’extension de l’accord. Sur les 55 000 salariés qui devaient bénéficier des 200 euros supplémentaires, entre 15 000 et 20 000 en seraient en effet pour l’heure bénéficiaires.

A lire ou relire dans Bakchich notre dossier spécial Antilles

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[1] Jacques Bino a été tué par balles à Pointe-à-Pitre, dans la nuit du 17 au 18 février. Il était le fondateur de la section impôts à la CGTG, membre de Akiyo, et contrôleur des impôts.


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6 MESSAGES

Forum

  • Un accord temporaire à revoir, des chiffres manipulés
    le lundi 2 mars 2009 à 10:27, Albert Londres a dit :

    Juste une question : pourquoi les articles sont-ils maintenant écrits de Paris ?

    J’ai peur que ça limite un peu les investigations, les vérifications …

  • Nous sommes tous des Neg’ Ma’ons….
    le dimanche 1er mars 2009 à 15:01, Maximilien alias Démocrite a dit :

    De révoltes d’esclaves en révolution française, d’une abolition de l’esclavage au rétablissement des droits des békés sous Napoléon 1er, les Antilles n’ont cessé de se débattre dans les affres de la colonisation forcée, de la traite des noirs pour remplacer les indiens assassinés par l’irruption des espagnols de Colomb, Christophe de prénom. Les esclaves qui réussissaient à s’enfuir, à recouvrir une liberté parfois au prix du sang, gagnaient le surnom de nègres marrons. Leurs descendants peuvent être fiers de cette âpre conquête des droits de l’homme qui en font aujourd’hui des dignes représentants de notre devise républicaine. Vous me direz, en quoi cela nous concerne t-il ? La Guadeloupe et la Martinique sont terres de vacances et de farnientes pour métropolitains en mal de soleil, de mers bleues et cela est bien ainsi ! Pourtant à y regarder de plus près, ce qui se joue dans les îles enchanteresses est plus proche de nous que nous ne pourrions le penser. En effet, et le rappel est brutal, derrière la carte postale, des hommes et des femmes tentent de vivre dans les meilleures conditions possibles et le paradis exotique ne l’est que pour une poignée d’entre eux , les békés, qui possèdent la majeure partie des terres et des richesses de ces départements d’outre mer. Ah, j’oubliais, il convient de rajouter à ce tableau de la répartition inégale ces fameux profiteurs que sont les investisseurs financiers qui trouvent là des exonérations fiscales à la hauteur de leurs appétits. Bref, dans ce monde libéral, chacun est à sa place et les îles pourraient indéfiniment continuer à jouer leur rôle de laboratoire social dans la douce quiétude des soirées au folklore zouk… Cela pourrait continuer ainsi… Sauf que les autochtones ne l’entendent plus ainsi ! Celles et ceux, trop caricaturés pour n’être que des assistés vivant au crochet de la métropole, aux frais de la République « une et indivisible », ont décidé de rompre le silence. Ils veulent vivre de manière décente avec des salaires corrects, avec le droit d’accéder aux produits de première nécessité non sur-taxé car importés* et pour cela, malgré les appels lancés depuis des mois, ils ont décidés de tout bloquer, de se mettre en mouvement avec une détermination à nulle autre pareille, pacifiquement, résolument…. C’est ainsi que la farce du pouvoir n’a su, n’a pu briser cet élan et qu’en filigrane, des millions de citoyens ont découverts l’envers du décor, la surexploitation qui est faite à ces peuples si loin et pourtant si semblables à nous mêmes. C’est ainsi qu’à l’égal d’un miroir, les revendications portées par les Antillais ont fait échos dans notre propre vie, dans notre quotidien et demander une augmentation de salaire n’a plus été tabou, demander le respect du droit du travail n’est plus insultant, demander à vivre mieux est une exigence redevenue tendance. Ce monde que l’on nous a vendu hier, immuable et enchanteur, ne serait alors plus la panacée et les exigences de nos frères de Guadeloupe ne seraient elles pas universelles ? Le gouvernement ne s’y trompent pas et des mots tabous comme « discriminations raciales à l’embauche », « prix scandaleux », « explosion du foncier », « domination d’une caste sur la majorité » sont revenus en force dans la bouche des représentants des uns et des autres car dans le fond c’est bien d’une exploitation de l’homme par l’homme, c’est bien de profits dont il est question. Cela ne vous rappelle rien ? Gageons que la leçon sera porteuse et qu’impunément, certains ne pourront pas jouir d’autant de privilèges au détriment du plus grand nombre. Voilà l’occasion de veiller au grain citoyen, saisissons là car après tout… Nous sommes tous des Nèg’ Ma’ons !…

    Moissac le 28 février 2009 Démocrite http://democrite.over-blog.org/

    * lire le manifeste des écrivains Antillais « Le manifeste des produits de haute nécessité » sur tous les blogs et journaux

  • Un accord temporaire à revoir, des chiffres manipulés
    le dimanche 1er mars 2009 à 06:20, diba a dit :
    Juste un rappel. ce n’est pas les syndicats qui donnent du travail, mais bien le patronnat. Domota utilise les méthodes dignes d’un commissaire politique des belles années du communisme en URSS. A noter le rascisme anti-blanc qui vole bas, tiens la Halde police de la penséee ne dit rien. Ce monsieur Domota devrait montrer son bulletin de salaire a ses copains histoire de voir ou en sont les autres par rapport a lui. Le Medef a raison de ne pas participer sous la menace de ces nervis.
  • Accord temporaire, manque la signature du Medef
    le vendredi 27 février 2009 à 18:47, Polycrate a dit :
    Précisons malgré tout que lors de la dernière réunion, Elie Domota, grand et barraqué, sautant par-dessus la table, a physiquement agressé le mince et diaphane Willy Angèle, président du MEDEF et qu’on a dû les séparer !
    • Accord temporaire, manque la signature du Medef
      le dimanche 1er mars 2009 à 10:02, gadésa a dit :
      Prétendue agression envers Willy Angèle que le préfet ainsi que de nombreux autres témoins de la dite réunion ont formellement démenti…
  • Accord temporaire, manque la signature du Medef
    le vendredi 27 février 2009 à 16:08, Quoi ? a dit :

    « l’accord Jacques Bino »

    C’est une blague ?

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