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Tchad : la France maintient le Déby

Diplomatie / mercredi 6 février 2008 par Xavier Monnier
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Hervé Morin, le ministre de la défense, est arrivé à N’Djamena ce mercredi matin, pour une visite de quelques heures. La France ne lâchera pas Idriss Déby… du moins tant que le Soudan se mêlera de ce qui ne le regarde pas.

Ça y est, le gouvernement tchadien est de retour. Et ses jolies déclarations avec. Très discret le week-end dernier, alors qu’une colonne de 2 000 rebelles ont pris d’assaut N’Djamena, la capitale du pays, et failli faire tomber le palais présidentiel, les hommes d’Idriss Déby Itno ont recouvré la parole, mardi. Et bombé le torse bien fort. Ils devaient avoir eu vent de la visite prévue pour le lendemain du ministre français de la défense, Hervé Morin.

« Cessez-le-feu pourquoi ? Ils (les rebelles) n’existent plus. On fait signer un cessez le feu avec qui ? (…) Nous les avons matés », a affirmé le chef du gouvernement tchadien Nourredine Delwa Kassiré Coumakoye à la chaîne d’information en continu France 24.

Débu soutenu par la France… - JPG - 74.2 ko
Débu soutenu par la France…
© Baroug

Pas question de voir un gouvernement soudanais à N’Djaména, dixit Paris

Des déclarations que ne renieraient pas l’ancien ministre de l’information irakien, lors de la dernière invasion américaine. Mieux, le garçon s’est porté garant devant les confrères de France 24. « Il n’y a plus aucune rébellion. Ils ont été tous décimés. Le reliquat est en train d’être poursuivi à une cinquantaine de km ». Un brin matamores, les fidèles d’Idriss Déby, l’éthylique président tchadien, voire sûrs de la force de leurs blindés ? En réalité, ils paraissent plutôt revigorés par les multiples coups de fil et signaux venus de la France, toujours bonne mère avec son allié africain.

Si, contrairement à 2006 (cf. Idriss, un dictateur à Haut Déby), l’aviation française n’a pas fait donner le canon, les divers échos diplomatiques venus de Paris ont tous rasséréné Idriss Déby. « Pas question de voir s’installer un gouvernement soudanais à N’Djaména », traduit, pour Bakchich, une vieille concierge des Palais africains. Mais cette dernière peut-elle ignorer que Déby recourt souvent à de bonnes vieilles milices… soudanaises ?

Car, au Quai d’Orsay comme à l’Elysée, l’origine des armes, des 4x4 Toyota flambant neufs de la rébellion et de leur ravitaillement ne souffre aucun doute : Khartoum et le Soudan voisin. « Aucun camp d’entraînement rebelle n’a d’ailleurs jamais été localisé à l’intérieur des frontières tchadiennes », pointe une barbouze, sollicitée par Bakchich.

Le conflit du Darfour, à la frontière tchado-soudanaise, a en effet quelque peu crispé depuis de longs mois maintenant les relations entre les deux voisins… Que l’ethnie Zaghawa, à cheval sur la frontière, soit aussi l’ethnie de Déby n’est pas tout à fait étranger aux tensions

Si Déby tombe, ce sera le bordel au Tchad

Si bien que Khartoum ne rêve plus que d’une chose, renverser Déby, coupable, à leurs yeux, de soutenir les rebelles du Darfour contre le pouvoir central soudanais. Une analyse loin d’être évidente, mais qui a le don de conforter la diplomatie française dans sa ligne. « Si Déby tombe, ce sera un encore plus gros bordel au Tchad, tous les mouvements armés par les Soudanais vont s’entre-déchirer », prédit une Cassandre des coulisses franco-africaines, « les projecteurs seraient braqués sur le Tchad et les Soudanais nettoieraient tranquilles le Darfour ». Sans oublier que le beau dispositif français de l’opération Epervier, vigie de la diplomatie française sur le continent, poste stratégique du déploiement militaire tricolore en Afrique, serait gêné aux entournures.

Bref, entre Déby et Paris, une jolie convergence d’intérêts pointe son nez. Au moins tant que la seule opposition/rébellion sera armée par le Soudan. Traduit dans la langue du bon président Sarkozy, cela donne : « Si la France doit faire son devoir, elle le fera ».

Qui a dit que Sarko Ier n’était pas un fin diplomate ?

À déguster ou à relire également sur Bakchich.info

- Déby se blinde en France

- Idriss, un dictateur à Haut Déby

 -La France ne veut pas fâcher le Tchad

- Les déboires de Déby et Dénard


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1 MESSAGES

Forum

  • Tchad : la France maintient le Déby
    le mercredi 6 février 2008 à 17:25, infiltré a dit :

    Business as usual

    la marionnette du tchad est toujours là malgré sa cirrhose du foie (’déby de boisson’ c’est son surnom…).

    un truc marrant, le chef du "gouverne-et-ment" tchadien a accusé kadhafi de jouer un rôle dans cette histoire. le guide armerait les rebelles…

    à qd la théorie des dominos ? le déby chute, est c’est une cascade (notez le jeu de mots) de dictateurs qui disparaissent à moyen terme….on peut au moins rêver…

    Par contre, les "ennemis" de la france savent quoi faire pour réduire son influence en Afrique : ouvrir plusieurs fronts à différend endroits (ouest et centre du continent…)

    à la prochaine secousse on ressort fachoda

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