LUTTES

Tambouille électorale chez les héritiers de Coluche

Enfoirés / jeudi 16 octobre 2008 par Eric Laffitte

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Le week-end prochain, à Clamart, a lieu l’élection du président des Restos du cœur. Un scrutin bien encadré par les héritiers de Coluche.

Comme aurait pu le dire Coluche qui revient en force à l’affiche cette semaine, les Restos du Cœur, voilà « une affaire qui roule ma poule ». De fait, plus de 20 ans après avoir lancé l’idée sur Europe 1 de « servir 2 à 3 mille repas par jour aux plus démunis », l’association s’est imposée sur la scène humanitaire, tant par son expertise que par la qualité de ses prestations. Aujourd’hui, les Restos, c’est une belle et grosse machine avec 122 millions d’euros de budget annuel, 1900 centres de distribution alimentaire qui dispensent 81 millions de repas lors de chaque campagne. Mais les Restos, c’est encore 700 000 personnes accueillies, dans le domaine de l’aide alimentaire donc mais aussi au titre, du logement d’urgence, de l’aide à la petite enfance, du soutien scolaire, etc.

Mon tout servi par une armée de plus de 50 000 bénévoles sans lesquels – faut-il le préciser – rien de tout cela ne serait possible. Si les bénévoles sont les bienvenus, il existe toutefois un domaine où, pour paraphraser Coluche, « il n’y en a pas pour tout le monde », c’est lorsqu’il s’agit de désigner les membres dirigeants d’une association dont le poids, la notoriété et l’influence ne sont plus à démontrer. Si, en principe, ce sont les bénévoles qui sont supposés élire démocratiquement les représentants de l’association et son président dans la pratique, cette élection relève plus du « centralisme démocratique », tel qu’il était en usage sous Brejnev en URRS que de l’auto-gestion.

Sur le papier, les Restos sont gouvernés par une association nationale d’une part, et 117 associations départementales (dûment agréées), ces dernières étant supposées éviter l’écueil d’une gestion trop centralisée, autrement dit pas trop « parisienne », de l’assoc’. Une assemblée générale « majoritairement constituée de responsables des associations départementales » se réunit une fois par an pour élire ainsi un conseil d’administration (24 membres). 12 membres sont issus des régions, 12 de l’Assemblée nationale.

L’email qui tue

La pratique électorale est un peu différente. Il y a des candidats agréés par la direction nationale et pour lesquels des consignes de vote sont données, et puis ceux qui se présentent sans avoir aucune chance d’être élus.

Ainsi, cet email expédié par Olivier Berthe, (Président actuel des Restos) lors du scrutin 2007 : « Normal que je t’indique personnellement les candidats pour lesquels je voterai samedi prochain (…) sans préjuger de la qualité de ceux qui ne figurent pas sur une liste ». Et Olivier Berthe de préciser que, « dans le souci de ne pas blesser inutilement des camarades de valeurs », il convient de garder ce courriel confidentiel….

Dans son mail à Nicolas Bilbao, Olivier Berthe, patron des Restos "souhaite que ce mail ne soit pas re-routé ou montré à d’autres afin de ne pas blesser inutilement des camarades de valeur." C’est réussi !

Suit toutefois une liste détaillée des candidats pour qui il convient de voter, tant sur le collège national que pour le collège départemental. « C’est un gros tabou au sein des Restos », explique à Bakchich un responsable régional. « Mais il est bien clair que depuis 20 ans, le système est totalement verrouillé. Chaque élection donne ainsi lieu à des consignes de vote occultes, ce qui permet à un petit noyau de garder le contrôle de l’association. Mais on est dans le non-dit ». Et notre « enfoiré » d’ajouter, un rien perfide : « officieusement, il s’agit de s’assurer que les membres du CA seront à la hauteur des responsabilités qui leur sont confiées. Mais l’expérience montre que ce n’est pas une garantie ». L’un des candidats ainsi proposé par Olivier Berthe, fait depuis, l’objet d’une plainte pour fausses factures…

Pour la première fois, à Clamart, la question du caractère démocratique de l’association préférée des français pourrait être mise sur la table. Gageons que ce débat, s’il a bien lieu, sera suivi avec beaucoup d’attention.

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Forum

Juste une histoire d’image …

le jeudi 30 octobre 2008 à 17:53, Robert a dit :

Mème si ce type de fonctionnement (noyautage, cooptation …) est devenu monnaie courante de nos jours dans bien des secteurs (mutuelles, syndicats, associations …), je ne peux m’empecher d’être choqué par ces pratiques, surtout quand cela concerne des mouvements caritatifs. Cela ne remet nullement en cause les restos du coeur, ses benevoles et le formidable travail effectué ; cela remet juste en cause quelques individus avec leur soif de pouvoir et d’image … qui, par ailleurs, sont peut d’être d’exellents gestionnaires.
Tambouille électorale chez les héritiers de Coluche

le jeudi 23 octobre 2008 à 16:37, Norbert a dit :

un des problèmes possibles avec les assoc 1901, c’est la démocratie, en ce sens qu’un groupe plus ou moins bien intentionné peut prendre le pouvoir et détourner l’association de son but originel. Malgré quelques dérapages, il semble constant que les Restos sont quasi irréprochables dans leur gestion. Souvenez vous de l"affaire de l’ARC et des malversations, c’était aussi une association même type.. Depuis qu’ils existent les Restos n’ont pas eu de soucis importants, un ou deux cas isolés, donc on peut comprendre ce comportement a priori discutable, c’est une très grosse machine, d’utilité publique, hélas !!! Norbert Gabriel
Tambouille électorale chez les héritiers de Coluche

le samedi 18 octobre 2008 à 18:15, c a dit :

Il ne faut pas confondre approximation et diffamation ! Pour se permettre de juger quelque chose ou quelqu’un il faudrait être informé non pas par des rumeurs abjectes et sans aucun fondement mais intelligemment. Ce mot ne fait malheureusement pas parti du vocabulaire de la plupart des personnes qui se permettent insultes et calomnies gratuites qui n’apportent rien. Si vous n’avez rien d’autre à faire je vous plains. Heureusement que les Restos existent : s’il fallait compter sur des gens comme vous… C
Tambouille électorale chez les héritiers de Coluche

le samedi 18 octobre 2008 à 08:40, Brigitte LC a dit :

Bonjour, Pour avoir travaillé comme prestataire pour les Restos, je ne peux que confirmer ces procédés anti-démocratiques. Des membres du bureau dont le président règnent et jettent quand quelqu’un n’est pas dans leurs clous. Les luttes intestines y sont nombreuses, le fonctionnement au sommet a un côté "stalinien" (on purge donc) . CEPENDANT , à côté de cela, je peux témoigner du travail réalisé sur le terrain par des centaines et des centaines de bénévoles auprès desquels je suis venue en appui. Je peux témoigner de leur engagement, de leur richesse humaine, de leurs qualités morales, dans leur lutte contre la pauvreté et leur présence aux personnes en difficulté-s. Mais comme partout, certains sont avides de pouvoir et quand la notion de pouvoir s’en mêle, tout s’emmêle !

article 5458 Restos
Tambouille électorale chez les héritiers de Coluche

le samedi 18 octobre 2008 à 00:00, s a dit :

a propos de coluche, JE N IRAI PAS VOIR CE FILM TOUT CELA POUR JOUER SUR LA SENSBLERIE DES GENS

DECAUNES, capitaliste de merde
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  le samedi 18 octobre 2008 à 21:41, Puresonic a dit :
  
  Bien vu, excellent !!!
  
  http://www.colaverde.com
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  le dimanche 2 novembre 2008 à 00:49, le poulpe entartré a dit :
  
  Très bien vu, l’opportunisme de Decaune. C’est vraiment léger, de se draper dans l’histoire de M.Coluche pour faire du pognon à bon compte. L’attachement réel des gens à l’humoriste est exploité comme une boucherie à l’étalage ; c’est presque obscène. La générosité vraie, la tendresse authentique, une certaine fraternité, pour ne pas dire humanité retrouvée face à l’adversité, l’arbitraire, la connerie patronnale quant elle n’est pas institutionnelle, auraient probablement été les grandes idées qu’il aurait aimé laisser. Sa vie privée, ses états d’âme, ses réussites et ses échecs et comment il les a vécu, ne regardaient que lui. S’immiscer par et même, sous couvert de scénario interposé, dans sa sphère privé ; c’est vouloir transformer le cinéphile en voyeur. Donc ce film : c’est NON MERCI.

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