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Services à la personne, le bide de Borloo

Emplois fictifs / lundi 1er mars 2010 par Lucie Delaporte
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Encore une baudruche lancée par Jean-Louis Borloo qui se dégonfle. Annoncé en 2005, à grand renfort de campagnes de communication, le big bang des services à la personne n’a donc pas eu lieu.

C’est le dernier rapport annuel de la Cour des comptes qui le dit. Le secteur, qui devait créer pas moins de 500 000 emplois en trois ans (garde malade, femme de ménage, assistante maternelle…) a péniblement atteint 16 000 emplois équivalent temps plein en 2009 !

Un échec d’autant plus préoccupant que le coût des dispositifs de soutien à ces emplois (6,6 millions d’euros d’exonérations fiscales en 2009) est quatre fois supérieur à ce qu’avaient annoncé ses promoteurs.

Les bidouillages de Borloo

Avec diplomatie, mais non sans cruauté, le rapport de la Cour des comptes s’attache à démonter une à une les raisons de ce fiasco. « L’objectif de 500 000 emplois créés en trois ans a été fixé sans étude préalable, à partir de données qui ne résultaient pas d’une analyse fiable ». La première année -champagne !- le ministre revendique 75 000 emplois créés.

Scène de la vie domestique (début XXIe S.) - JPG - 37.4 ko
Scène de la vie domestique (début XXIe S.)
Fresque de Nardo

Sauf que le chiffre est légèrement gonflé… Il suffisait d’avoir travaillé quelques heures au cours de l’année pour être comptabilisé comme occupant un emploi. « Puis il a été décidé de doubler ce chiffre pour les trois années suivantes (soit 450 000) et de l’arrondir à 500 000 », note, pince-sans-rire, le rapport. Ben oui, quoi, 500 000 ça passe mieux, dans un communiqué de presse…

Autre petit bidouillage, l’Agence nationale des services à la personne, organisme créé pour l’occasion, affiche un bilan de 312 000 emplois nouveaux depuis 2004. Là encore, la Cour des comptes impose un passage en cellule de dégrisement. En réalité les salariés de ce secteur cumulent différents « emplois » : trois heures d’aide ménagère ici, deux là… Bien entendu, chacun est comptabilisé comme « nouvel emploi » alors que le nombre d’équivalent temps plein n’est en réalité que de 36 000 en 2006 et 39 000 en 2007 (chiffres Insee).

Difficile également de parler de créations d’emplois quand une partie était en fait du travail au noir qui ne s’est régularisé que par le miracle des exonérations. La Cour souligne aussi que pour gonfler l’importance du secteur, ont été inclus des métiers tels que les « services informatiques à distance », dont on ne voit pas bien pourquoi ils donnent droit à une exonération fiscale. Sur le fond, la Cour pointe un système globalement injuste qui profite en priorité aux ménages aisés qui ont déjà recours aux aides à domiciles. Présentés par Jean-Louis Borloo comme un « véritable gisement », débloquant à terme des « millions d’emplois », les services à la personne ont donc fait pschitt. Et la maison à 100 000 euros, on en est où ?

Scène de la vie domestique (début XXIe S.) - JPG - 37.4 ko
Scène de la vie domestique (début XXIe S.)
Fresque de Nardo

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Lire ou relire sur Bakchich.info :

Transformé en écolovangeliste pour ses vœux prononcés à l’Unesco, il a enchaîné pensées boorlesques et boniment.
« Bakchich » a retrouvé Jean-Louis Borloo ! Le ministre de l’Écologie, moins présent ces dernières semaines, lance ce jeudi l’éco-prêt à taux zéro pour inciter les Français à mieux isoler leurs logements.
Finies la pastilla, les ballades dans les palmeraies ou sur la place Jama el Fna pour Béatrice Schönberg. La journaliste a du renoncer au Riad qui a accueilli son couple tant de fois. La faute au nouveau ministre de l’Economie Jean-Louis Borloo. (…)
Dans le dossier que « Le Point » consacre cette semaine à Rachida Dati (à paraître jeudi 4 septembre), si l’on n’apprend pas qui est le père de son futur enfant, on découvre en revanche qui définitivement ne fait pas partie de sa (…)
Voir en ligne : In Bakchich Hebdo n°14-5 du 20 février 2010

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14 MESSAGES
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  • Services à la personne, le bide de Borloo
    le jeudi 11 mars 2010 à 19:34, marc a dit :
    c’est 6.6 milliards d’euros et non millions…
  • JL BORLOO…..Et pourtant les Français l’aiment
    le mercredi 10 mars 2010 à 00:13
    Emplois à la personne : combien d’emplois (précaires) réellement créés ? Ambition du Président Sarkozy pour l’industrie : que sont devenues les entreprises industrielles acquises par Messieurs Coencas, Tapie, etc… ? TVA sociale : Combien de députés UMP (RPR) pleurent encore le fait de s’être fait larguer aux dernières élections législatives ? Taxe carbone : Quel va être l’impact de cette nouvelle fiscalité attendue en juillet sur les performances de l’UMP aux élections régionales ? Grenelle de l’Environnement : quelles conséquences sur l’actuelle baisse de popularité du Président Sarkozy (les taxes, encore les taxes,…) et sur les chances de succès du Président du Parti Radical Valoisien à l’élection présidentielle de 2012 (parce qu’il faut préserver la terre pour nos enfants) ?
  • Services à la personne, le bide de Borloo
    le vendredi 5 mars 2010 à 17:16, placide a dit :
    le service à la personne voila un beau titre pour comme cela est dit précédemment en novlangue pour bon(ne) a tout faire . c’est le développement de la société française que l’on veut nous vendre en remplacement des emplois industriels perdus et à perdre.
  • Services à la personne, le bide de Borloo
    le mardi 2 mars 2010 à 14:26
    En même temps les avantages fiscaux permettent à de nombreuses familles de faire appel à des sociétés pour leurs besoins (garde d’enfants, ménage, etc.) en toute légalité. La nature même de ces emplois est de toute façon d’être précaire. On ne va pas par exemple chercher des enfants à la sortie de l’école à 14 heures. Mais quelle est la meilleure solution ? 1/ être employé au noir pour 15 heures par semaine sans cotiser et sans droits ? 2/ être employé pour 15 heures par semaine pour les mêmes clients mais en étant salarié dans une société qui paie la visite médicale, qui forme, etc. ? À l’origine le secteur s’est développé pour lutter contre le travail au noir. Et pour lutter il faut être attractifs financièrement et cela passe par les exonérations fiscales. Cela a un prix, c’est certain mais cela rapporte aussi beaucoup. D’ailleurs l’état ne peut pas revenir là-dessus car cela légitimerait le travail au noir. Je ne suis pas pour ou contre Borloo mais de toute façon ces emplois de service sont par nature précaire. Et ils l’étaient encore plus quand c’était au noir. Avec les aides ce sont les mêmes emplois mais déclarés et les travailleurs cotisent, sont formés, etc. Je trouve personnellement que cela est positif.
  • Services à la personne, le bide de Borloo
    le lundi 1er mars 2010 à 21:44, brnrd a dit :
    Voilà de belles paroles pour rassurer les enfants qui ne peuvent ou ne veulent pas s’occuper de leurs vieux. La réalité que je connais très bien pour y être sans cesse est toute autre. Les salariés ont des rémunérations de misères pour un travail parfois très dévalorisant comme une nuit à s’occuper à deux de 80 résidents dont plus de la moitié incontinents sans compter les gastros de temps en temps. Et puis tout le reste ; ceux qui meurent … seuls, etc. Tous ces politiciens qui écoutent leurs membres de cabinets qui n’ont jamais passés une journée dans un établissement à soigner des vieux, racontent ce qu’ils veulent, pas souvent la réalité du terrain des retraités déments et/ou incontinents. Les élections approchent, il faut donner un grand coup à gauche afin de manifester notre révolte.
    • Services à la personne, le bide de Borloo
      le mardi 2 mars 2010 à 14:33
      Je ne vois pas ce qu’il y a de dévalorisant à venir en aide à des personnes âgées, à dispenser des cours de soutien scolaire ou encore d’aller chercher des enfants à la sortie de l’école. Au contraire on est là dans le service. Je trouve ça gratifiant. Personnellement j’ai préféré garder des enfants que de faire de belles présentations powerpoint dans la multinationale pour laquelle j’ai bossé quelques années. Certes et je le répète les emplois de services à la personne sont de nature peu souvent en temps plein et assez précaires mais ils ne sont en rien dévalorisant. Que c’est valorisant de se sentir utile et d’être utile.
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