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Sassou et sa bande font valser les congolais

Congo-Brazza / lundi 16 juillet 2007 par Joan Tilouine
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La musique adoucit les moeurs, surtout quand on danse les poches pleines. Sympathique exemple avec la sixième édition du FESPAM – festival panafricain de musique –, un beau naufrage musical au Royaume de Sassou

Vitrine culturelle de la boutique Congo mal achalandée en la matière, le festival panafricain de musique, alias le FESPAM en langage acronymique, s’est déroulé du 8 au 15 juillet dans le Royaume de Sassou en pleine ébullition électorale. Pour cette sixième édition d’un festival qui peine à s’imposer comme un rendez-vous mondial, des bêtes de scène de la rumba congolaise et des talents d’Afrique et d’ailleurs ont été conviés à faire groover toute la semaine les popotins dans l’arène du stade Eboué de Brazzaville, entre autre, et à Pointe-noire, la capitale des dessous de table pétroliers. Miriam Makéba, Booba, Princess Lover, JB Mpiana ou encore Fally Upupa, comme l’ a annoncé la liste officielle publiée dix jours seulement avant le coup d’envoi.

Pour fêter sa première décennie d’existence, l’évènement économico-culturel crée en 1996 par l’Organisation de l’Union Africaine (ex-UA), rend hommage aux « musiques d’émancipation et mouvements de libération en Afrique et dans la diaspora » avec une pensée particulière à Nelson Mandimba Mandela qui n’a pu faire le déplacement pour des raisons médicales. Le comble de la duplicité persifle-t-on en coulisse des festivités et dans les couloirs des rédactions africaines. Un certain flou peu artistique flotte autour de l’évènement. Et ce n’est pas la première édition que ça arrive ! Le vénérable pharaon Sassou et ses sbires de la culture, coutumiers des soirées somptueuses, voient les choses en grand. Une tradition délétère s’est installée dans les loges qui se traduit par une gabégie mirobolante. En 2005, lors de la cinquième édition, le FESPAM a rassemblé environ 2000 invités et a consacré un budget estimé à 6,5 milliards de francs CFA (10 millions d’euros), incluant les multiples rallonges accordées au budget initial de 2,5 milliards de Francs CFA (4 millions d’euros), voté par la loi des finances. Selon le bon vieil adage, «  la musique adoucit les mœurs »… Exception faite pour le ministre de la Culture, Jean Claude Ngakosso. « Au voleur, au voleur ! », vilipendait la foule, lasse de ne voir que des mirages des sommes extravagantes allouées à l’évènement.

Cette année, l’équipe s’est contentée de cracher 3 milliards de Francs CFA (environ 4,5 millions d’euros), a confirmé à Bakchich la directrice de la communication, Mme Opa Elion. Des broutilles face aux milliards de dollars de l’or noir mais une montagne comparée aux autres évènements similaires du continent qui consacrent en moyenne 800 millions de francs CFA (soit 1 million d’euros). Vu que l’Etat, donc le peuple, prend en charge 98% du financement, cela ne laisse pas indifférent la société civile congolaise. Les caisses trop pleines de deniers publics destinés à la facétie culturelle se volatilisent à une telle vitesse que cela frôle la performance. Toutefois, Miss Opa se veut rassurante. « La communication, les organisateurs, l’accueil des invités, les lumières, le matériel, les frais d’hébergement, l’achat de podiums… coûtent beaucoup d’argent », explique-t-elle doctement tout en refusant de communiquer les détails du budget.

Certes, mais ces frais sont communs à tout évènement de cette envergure. En matière de communication, le FESPAM s’est largement fait remarquer par sa médiocrité. Pas de site Internet pour l’édition 2007, pas de DVD des éditions précédentes ni d’images d’archive, une presse africaine négligée par les organisateurs et une promotion quasi-obsolète pour les jeunes artistes. Même les hoteliers de Brazzaville rechignent à loger les invités du FESPAM par méfiance et par expérience des impayés. Alors que les taxis ne connaissent à peine les dates de l’évènement…

C’est aussi cela la magie du Sassou land. Les pétrodollars disparaîssent plus vite que les projets n’apparaissent. La preuve avec ces dancefloors à plusieurs milliards de francs CFA… Certains se dandinent avec les poches lourdes.

En marge des festivités musicales, une sordide attraction a retenu l’attention des badauds. Invitée par le FESPAM, une vingtaine de pygmées de l’éthnie baka, originaires du nord du Sassou land, ont été logés par les nantis organisateurs dans …le zoo de Brazzaville. L’Observatoire congolais des droits de l’homme déplore l’organisation de ce cirque humain « sous le regard des curieux qui viennent les contempler et les filmer ». Pas d’hôtel ni d’agappe et encore moins de rétributions pour cette délégation réduite à dormir sous des tentes déliquescentes et sur des matelas posés à même le sol. Selon l’ONG, « Ils sont contraints de passer les journées au parc  ». Chapeau bas pour l’éthique d’un festival placé sous l’auspice de l’émancipation… Sans commentaire.


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6 MESSAGES

Forum

  • Sassou et sa bande font valser les congolais
    le jeudi 2 août 2007 à 09:52, LC a dit :
    Les mots me manquent pour qualifier cet acte. si ce n’etait que de la discrimination….il faudrait la dénoncer bien sur mais la, on a passé le stade superieur. Ce n’est pas du racisme ordinaire, mais de la pire ignominie, entre etres humains ! Imaginez quand meme la preparation de ce ces festivités (ce mot a t il encore un sens…)ou entre gens de bonne compagnie on décide, rigolard, que ces pygmés (les appelle t il ainsi) doivent loger au Zoo. Rien d’un acte de population analphabete mais acte de personnes lettrées qui ont preparé et premedité cette barbarie !!! En europe, en son temps, au dela du Rhin, de telles idées ont eu cours et ont eu autant de publicité au départ…vous connaissez la fin… REAGISSEZ
  • Sassou et sa bande font valser les congolais
    le dimanche 29 juillet 2007 à 11:48, Bobo a dit :

    Quelle honte pour nous congolais de Brazzaville, se permettre de tels actes de discriminations confortent ceux la position d’autres racistes qui ont fait à l’encontre des noirs. C’est une indignation, ne nous permettons pas de tels actes avant de juger les autres. A l’avenir soyons vigilant que ces actes ne soient plus perpétrés.

    A bon entendeur !!!

  • Sassou et sa bande font valser les congolais
    le samedi 21 juillet 2007 à 23:20, Abou Shuk a dit :
    Il fallait s’y attendre ! SASSOU, LOPES AND Co dépassent les bornes !
  • Sassou et sa bande font valser les congolais
    le jeudi 19 juillet 2007 à 11:38, marie a dit :
    Des pygmées dans un zoo. quelle honte. Mais on connait le drame de cette ethnie régulièrement massacrée.
  • Sassou et sa bande font valser les congolais
    le lundi 16 juillet 2007 à 17:39, infiltré a dit :
    j’allais vous en parler. Le sassouland marche sur la tête. c’est scandaleux. Mettre des humains dans un zoo…. sassou et sa clique ont perdu la boule…
    • Sassou et sa bande font valser les congolais
      le jeudi 13 septembre 2007 à 09:01, MAHAMOUD Ismaël a dit :
      C’est scandaleux ! Mettre ces pygmés dans un zoo n’a pas de sens. Les organisateurs de cette fête sont des purs racistes. Pourquoi depenser ces milliards de francs CFA or la population s’appauvrisse de jour en jour ! Les poliques "africains doivent réfléchir à une autre méthode de travail pour sortir le continent du chaos.
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