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Sarko zappe la Guadeloupe

Profitation / jeudi 8 octobre 2009 par Anaëlle Verzaux
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Nicolas Sarkozy a annoncé un référendum sur l’autonomie de la Martinique et de la Guyane. Ce jeudi, une délégation ministérielle s’envole pour les Antilles. Sans rendez-vous prévu ni avec le Conseil régional, ni avec le LKP. Quid de la Guadeloupe ?

La Gwadloup se tan nou, la Gwadloup se pas ta yo [1]. Ce slogan, porteur des manifestations lors de la grève générale de janvier - février 2009 en Guadeloupe, a atterri dans l’oreille d’un sourd.

Mercredi 7 octobre, Nicolas Sarkozy recevait des représentants de Martinique et de Guyane, pour évaluer l’opportunité d’un référendum sur une autonomie partielle de ces deux régions d’Outre-Mer. Après discussions, le chef de l’Etat a tranché mercredi en fin d’après-midi : le référendum aura lieu, le 17 janvier 2010. Une décision bienvenue pour Marie-Luce Penchard, la nouvelle secrétaire d’Etat à l’Outre Mer, accueillie sans enthousiasme aux Antilles, en juin dernier. Et que son prédécesseur, Yves Jégo, aurait certainement aimé voir venir plus tôt.

Etrangement, aucun représentant de Guadeloupe n’a été reçu par L’Elysée. Les élus de Guadeloupe avaient bien demandé, en juin, à Nicolas Sarkozy, un « moratoire de dix-huit mois avant d’éventuelles consultations sur des évolutions statutaires », histoire que les prochaines élections régionales se préparent dans le calme. Mais faire de Gwada une région plus autonome fait partie des revendications des Etats Généraux de l’Outre Mer – qui viennent de se clore. Surtout, Marie-Luce Penchard, en déplacement aux Antilles à partir de jeudi 8 octobre, n’a pas encore demandé à rencontrer le Président du Conseil régional, Victorin Lurel ou même son entourage. Est-ce un signe que le gouvernement cherche à exclure ou pire, punir la Guadeloupe, la plus déterminée des trois îles à combattre la « Pwofitasyon » [2] ?

A l’ouverture des Assises de l’Outre Mer, pourtant, Marie-Luce Penchard insistait sur l’incroyable nécessité, pour la France, de les réussir. Fin juin, elle déclarait : « Nous n’avons pas le droit de ne pas réussir les états généraux. Il y a une attente très importante. D’ailleurs, le chef de l’Etat a annoncé qu’au-delà des Etats Généraux, compte tenu de cette attente, il mettrait en place un comité de suivi pour s’assurer que les engagements pris soient suivis d’effet ». Tout occupé à préparer son séjour de six jours aux Antilles, le secrétariat d’Etat à l’Outre Mer n’a pas encore pu répondre à nos questions.

Sarko règle la crise aux Antilles - JPG - 33.1 ko
Sarko règle la crise aux Antilles
© Khalid

Toujours est-il que la crainte de voir surgir une révolte en Guadeloupe grandit, du côté du gouvernement. D’autant que, si la manifestation du samedi 3 octobre a eu peu de succès en Martinique (de 500 à 800 personnes à Fort-de-France), elle a rassemblé 25 000 personnes (6000 pour la préfecture) à Pointe-à-Pitre – sachant que l’île compte environ 400 000 habitants. Et le Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP), à l’origine de la grève générale (qui a duré 44 jours) de janvier et février dernier, ne s’est pas affaibli. Comme lors de la grève générale, à la demande de ses dirigeants, depuis début septembre, des milliers de personnes se retrouvent deux fois par semaine, place de la Mutualité, à Pointe-à-Pitre.

Total(ment) fou du prix unique

Car depuis la signature des accords du 4 mars, qui a mis fin à la grève, rien n’a vraiment changé en Guadeloupe. Le niveau de vie reste bas, les prix sont toujours élevés, les formations demandées pour les jeunes chômeurs n’ont pas vu le jour, et le prix de l’essence a été augmenté de 6 centimes d’euros à la mi septembre, l’objectif étant une augmentation de 20 centimes d’ici à la fin de l’année. Après la baisse de 18 centimes qui avait été effectuée fin février, c’est une victoire… pour Total ! Le principal actionnaire de la SARA, la société qui contrôle le carburant en Guadeloupe. Et qui demande régulièrement des compensations financières. Victorin Lurel, président socialiste du Conseil régional de Guadeloupe, s’en inquiète, dans un communiqué publié le 15 septembre 2009 : « Etrangement identique pour le super et le gazole, cette hausse de 6 centimes, décidée en dehors de toute réforme globale de la formule de fixation des prix, ne saurait suffire à éteindre les contestations émises par la SARA et par les pétroliers qui leur ont déjà valu un chèque de 44 millions d’euros de compensation tiré sur le budget de l’Outre-mer ». Et Lurel d’ajouter : « Aussi la SARA est-elle encore fondée à demander de nouvelles compensations ».

Pour le LKP, les Etats Généraux n’ont fait que survoler les problèmes. Pis, pour Alain Plaisir, syndicaliste devenu pour le LKP spécialiste des prix, leurs éminences grises « n’ont pas dit la moitié de ce qu’on a dit ». Parmi les revendications non prises en compte, le syndicaliste cite l’exemple des prix, qui restent en moyenne largement supérieurs à ceux de la métropole (environ + 13 % pour le prix du lait, + 60 % pour les céréales, + 50 % pour la margarine, etc). Une question de qualité du produit sans doute. « Au mois de mars et avril, nous avons négocié une baisse des prix allant de 10 % à 40 % sur une famille de 200 produits de première nécessité et d’hygiène et des accords ont été signés avec la grande distribution et les grossistes. La grande distribution devait aussi apposer une pancarte à l’entrée du magasin indiquant les prix qui ont baissé », indique Alain Plaisir. Or, ajoute-t-il, « il se trouve que les produits dont le prix a diminué sont introuvables sur les étalages ! » Une rupture de stock en continue, en quelque sorte…

Interrogé sur le séjour de six jours aux Antilles du ministère, le LKP nous a indiqué que pour l’instant, Elie Domota, le leader du collectif, n’avait pas été invité à rencontrer ni Marie-Luce Penchard, ni l’un de ses représentants.

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[1] Trad. « La Guadeloupe c’est à nous, la Guadeloupe c’est pas à eux »

[2] Trad. « Profitation »


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7 MESSAGES
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Forum

  • Sarko loupe Gwada
    le vendredi 9 octobre 2009 à 03:27, bopian a dit :
    Il faut se documenter un peu avant d’écrire ce genre d’article pourquoi la guadeloupe n’est pas concernée ? car contrairement aux congrès des élus de martinique et guyane qui ont voté des résolutions demandant un référendum et un passage à l’article 74 de la constitution le congrès de élus de guadeloupe a demandé un moratoire de 18 mois sur le sujet pour batir un projet guadeloupéen ( au canard ça s’appelerait un pan sur le bec et il aurait le mérite de l’avouer, j’espère que bakchich a la même honnèteté ) sinon c’est un peu lassant ce genre d’article faisant croire qu’en guadeloupe il n’y a que de gentils noirs colonisés et exploités par de méchants blancs, heureusement notre société pluriculturelle est plus riche et complexe que celà, il faut essayer de la comprendre plutot que d’avoir une analyse superficielle et malheureusement notre société est particulièrement inégalitaire,et c’est ce qu’il faut changer je n’ai pas de conseil à donner mais de grâce nous ( guadeloupéens de toutes origines) valons mieux que des visions primaires
  • Sarko loupe Gwada
    le jeudi 8 octobre 2009 à 22:45
    Toutes les personnes qui connaissent un tant soi peu la Guadeloupe savent que les manières de manifester et les revendications en Guadeloupe sont une aberration, un retour aux âges farouches. Ne mord pas la main de celui qui te nourrit dit le proverbe. Les guadeloupéens ont un problème avec leur histoire, cela les regarde et eux seuls, les descendants vivent très bien des bontés de la France (il suffit de comparer le niveau de vie avec les îles voisines et indépendantes). Les métros d’aujourd’hui ne sont pas responsables des dégâts d’ordre psychiatrique de la Guadeloupe dus à son histoire. Leur déclaration Gwadloup cé ta nou, cé pa ta yo est quand même édifiante et les métropolitains n’ont rien à y voir. Quand on fait des déclarations que ne renierait pas le Front National, il ne faut pas s’étonner de recevoir une volée de bois vert. Il est juste que dans ces conditions le gouvernement actuel écarte la Guadeloupe par rapport aux autres terres ultramarines, cette terre ne fait que récolter, et malheureusement bien peu, ce qu’elle sème. Puisqu’ils crachent sur leur bienfaitrice, la France, qu’ils aillent au bout de leur raisonnement et qu’ils soient indépendants, les métros ne demandent que ça. Quant aux pubs touristiques pour aller là bas c’est à déconseiller vivement à moins que l’on apprécie les piscines à l’huile de vidange, la marche à pied pour aller de l’aéroport à l’hôtel ou bien l’éclairage à la lampe à pétrole et le racisme anti blanc. C’est du vécu !
  • Sarko loupe Gwada
    le jeudi 8 octobre 2009 à 20:58, chris a dit :
    Bonjour , un peu déçue de constater que vous n’êtes pas correctement informé … " Sarko loupe la gwada " à la demande des présidents des conseils régional et général de l’ile qui ont réclamé un délai supplémentaire de réflexion de 18 mois afin que les élections régionales puissent se dérouler à la date initialement prévue en 2010 . J’espère que vous ne traitez pas ainsi tous vos sujets car un sérieux doute quant à la véracité et la pertinence de vos analyses s’instaurerait !!! Salutations déçues Chris
  • Sarko loupe Gwada
    le jeudi 8 octobre 2009 à 19:58, PROFANE a dit :
    Le grand brassage et la pseudoreforme accordée…rentre dans les lois d unification ou concentration prévues par la reforme rafarin…. en fait sur le terrain ,la seule chose qui a changé…sont les petites mains maffieuses et initiées qui encaissent le gros pognon transféré…. donc en claire…..les réseaux sarkozy se substituent aux reseaux chirac….POINT ET POUR LE PLUS GRAND MALHEUR DES ILIENS…
  • Sarko loupe Gwada
    le jeudi 8 octobre 2009 à 09:42, michel befort a dit :
    nos trois dom ont des situations differentes et en sus la gouadeloupe a des élus ump anti sarko convaincus comme me l a déclaré un jour l un d eux avec qui je déjeunais à l assemblée nationale.en sus ces iles sont des microsociétés avec un lourd passé colonial particulierement dur en gouadeloupe
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