Sarcelles, "on recrute à la tête du client"

En bon député républicain, François Pupponi, maire de Sarcelles, a posé mercredi 19 janvier 2011 une question au gouvernement sur « l’intégration sociale ». Et a accusé la droite d’échec. Rien n’est fait selon lui pour « la rénovation urbaine » ni « pour la mise en place d’une politique de l’emploi spécifique pour les jeunes ». Il rajoute, grand prince, qu’il faut « une politique qui allie l’urbain et l’humain ».

De belles intentions, de beaux mots qui contrastent drôlement avec le mouvement de grève qui sévissait au même moment dans sa belle ville de Sarcelles. En effet, ils sont plus d’une quarantaine d’éducateurs et animateurs de centre de loisirs à avoir lancé une grève reconductible mercredi 19 janvier. Tous vacataires, ils reprochent à Pupponi de renouveler les vacations depuis des années sans titulariser les employés.

« Ca fait des années qu’on nous promet des contrats ou des titularisations. La mairie en profite pour nous parler comme des chiens, faire pression sur nos salaires et nos disponibilités. On n’en peut plus ! » lance Bilail Laboudi, vacataire depuis 2006 au service enfance.

Dessin de Ray Clid

Selon la CGT, « il existe des pratiques d’iniquité. On recrute et on promeut à la tête du client ». Bilail Laboudi précise : « Des personnes, qui débarquent dans le métier d’animation, obtiennent du jour au lendemain des postes de responsabilité. Il leur faut des formations. Alors que beaucoup de vacataires ou contractuels les demandent, eux les obtiennent illico. » « La précarité, ajouté à un fort sentiment d’injustice, nous a poussé à faire grève. » Bakchich a essayé par quatre fois de joindre la mairie et d’obtenir ses réactions. on nous a promis de nous rappeler mais le téléphone resta muet.

Ce n’est pas la première fois que la ville de Sarcelles est pointée du doigt. Bakchich avait révélé l’existence d’un trafic d’influence pour l’obtention d’HLM et une gestion du club de foot de la ville plus que trouble par un chouchou et adjoint de Pupponi, Youri Mazou. L’Express a réalisé un dossier sur Pupponi et ses affaires.

La grève pourrait continuer voire s’étendre à d’autres secteurs selon la CGT. Voire devenir générale. Pour l’instant, le maire a donné rendez-vous aux grévistes le 24 au matin.

Vidéo de VOnews de mercredi 19 janvier :

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