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Sabia, 26 ans, et sa fâcheuse tendance à insulter la police

6 décembre 2008 à 18h10

Les insultes, retranscrites sur PV et lues d’un air pincé par le Président du tribunal, sont salées : « Salope, sale pute, connasse, mal baisée. Si on se retrouve dans la rue, ça va se passer autrement ». Voilà ce qu’aurait lancé la frêle Sabia à la première policière, avant de lui asséner quelques jolis coups de pieds et de lui cracher à la figure. « Putain d’Arabe, je te nique, va te faire baiser par un gros re-noi, c’est ce qu’il te faut », seraient les propos tenus à la deuxième. La troisième et dernière n’est pas en reste : « Connasse, va te faire toucher par tes collègues », suivi, là aussi, de coups et crachats. Bilan : trois jours d’ITT pour deux policières ainsi qu’un test de dépistage sérologique, « avec tout le retentissement psychologique que cela suppose ».

« Facile de tout mettre sur le dos de l’alcool »

« J’avais trop bu, explique Sabia au Président. Je n’étais pas consciente de ce que je disais. C’est vrai que j’ai mes tords », reconnaît-elle. Le Président du tribunal reprend ses intonations de bon père de famille : « Les faits sont particulièrement graves, dit-il. Ce n’est pas le rôle des policiers de se faire insulter. Vos outrages ont un caractère sexiste et raciste – en plus, il y a des violences et c’est la troisième fois que cela vous arrive ». En décembre 2004, Sabia avait effectivement écopé de huit mois, dont trois avec sursis, pour violences et menaces de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique. Et en février 2007, un autre mois avec sursis pour les mêmes faits. « C’est facile de tout mettre sur le dos de l’alcool, considère le Président. Facile et inquiétant. Si l’on vous libère ce soir et que vous buvez à nouveau, vous allez faire quoi ? Tuer quelqu’un ? » Seule réponse de Sabia qui n’en finit plus de regarder ses pieds : « Chépa. J’suis désolée. Je sais qu’au fond, je n’ai pas un caractère méchant. Mais quand j’ai bu, je deviens dingue ».

Le 27 novembre dernier, Sabia avait commencé à boire en début de soirée et passé la nuit à danser. À 5 heures du matin, près du métro Crimée à Paris, une brigade de nuit arrête la voiture de son amie pour un contrôle, Sabia est passagère. L’avocate de la partie civile souligne : « Son attitude est d’autant plus étrange qu’elles n’avaient rien à se reprocher puisque la conductrice était sobre et totalement en règle. La prévenue a commencé à déraper. A plusieurs reprises, les policiers lui ont demandé de se calmer et de ne pas intervenir. C’est alors qu’elle est sortie de la voiture ».

« Ça crache, ça frappe »

Issue d’une fratrie de sept enfants, Sabia serait pâtissière. Quand le Président lui demande si elle a des « projets dans la vie », Sabia dit simplement « aimer ce qu’(elle) fait ». Seul hic : son attestation de travail « apparue comme par magie », selon la Procureure, au cours de l’instruction : « Durant l’enquête sociale, elle disait ne pas avoir de profession. Ce matin face à moi, elle n’en avait toujours pas. Et cet après-midi, son avocate brandit fièrement cette attestation. C’est à se demander… Si effectivement mademoiselle travaille dans cette pâtisserie, je me demande quelle serait sa réaction si les clients venaient vers elle en lui disant : “Sale connasse, va baiser les re-noi” ».

Très en verve, la Procureure continue : « Par la loi, la prévenue est soumise à ces personnes dépositaires de l’autorité publique. Or une pulsion extraordinaire la pousse, dès qu’elle a bu, à les insulter – et avec quelle poésie, quelle violence. En plus, c’est un petit lama, ça crache, ça frappe. Sa seule explication ? “Je bois”. Mais cette boisson a-t-elle été introduite avec un entonnoir dans son corps ? Non. Il semblerait qu’elle n’a rien appris de ses écarts précédents. “J’ai bu, je ne suis pas responsable”, imite encore la Procureure d’une petite voix plaintive. Et bien si ! L’état d’ivresse est une circonstance aggravante de la violence. La peine plancher pour de tels faits est d’une année. Je requiers un an, avec mandat de dépôt. » Le tribunal suspend l’audience pour délibérer. Blême, Sabia tend ses deux bras au policier derrière elle pour être menottée.

Verdict. Un an dont dix mois avec sursis, mais sans mandat de dépôt et 300 euros d’amende à titre de dommages et intérêts. Pour adapter sa peine, Sabia sera suivie par un juge d’application des peines.

Gabriel et son « TOC » bien à lui : Tagueur Obsessionnel Compulsif Sans-papiers, sans domicile, sans voix, mais avec le sourire

9 Messages de forum

  • Dans les pays democratiques (comme les etats unis), les controles de voitures sont bien entendues filmés par des caméras a bord à des voitures de police. Bien entendu on ne peut pas demander à faire un controle de vehicule sans "probable cause" c’est a dire sans indices plausible d’une contravention, d’un delit ou d’un crime.

    Or ici on nous dit qu’on a fait un controle d’identité du conducteur de la voiture parce que ben…heu..vous savez..enfin..ben..heu..ben.

    On aura tous compris la raison de ce controle d’identité comme il y a des centaines chaque jour des jeunes des quartiers populaires. C’est bizarre le procureur de la République n’a pas jugé bon de justifier ce controle..

    Alors apres nous avons des bribes de dialogue reporté par PV sans que le temoin de la scene (la conductrice) ne soit cité ni présente au proces..

    Enfin certaines personnes qui ont été traumatisée lors de detention de garde à vue par ex, developpe un syndrome de stress traumatique et reagisse de facon inhabituelle face a un stimuli qui leur rappelle l’evenement traumatique..

    Certains font une crise de panique d’autre eclate en sanglot a la vue de voiture de police ou de sirene de police, d’autre ont des flashbacks en plein jours. Certains peuvent avoir une crise d enervement.

    Tout le monde ne peut pas faire une requete a la Cour europeene des droits de l’homme a la suite de la violation de ses droits…

    • Je ne vois pas où il a été fait mention de ton pseudo contrôle d’identité. Un contrôle routier oui, qui se serait fini sur un au revoir mesdames sans les insultes je pense.
    • Sabia, 26 ans, et sa fâcheuse tendance à insulter la police 8 décembre 2008 00:35, par le bisounours

      et vive la super démocratie yankee où les bavures policières et le racisme n’existent pas… ce qu’il faut pas entendre tout de mlême ! l’américanolâtrie à toute les sauces…

      Petit problème, je ne vois pas bien où est la bavure ici, d’ailleurs la jeune femme ne semble pas crier à l’injustice et admet même les faits !

      L’article semble bien préciser qu’un alcotest a été effectué et par contre ne mentionne pas l’origine de la conductrice. Or les personnes d’origine maghrébines buvant a priori (pour des raisons culturelles) moins d’alccol que les autres, si le contrôle avait été motivé par du racisme, on ne voit pas trop l’utilié de l’alcotest

      Pire encore, l’injure de "putain d’arabe" proférée contre une des policières semble même indiquer quce celle-ci était elle-même d’origine maghrébine…

      l’angélisme est une forme de racisme. Quand les dames patronesses de gôôôôche auront compris cela elles auront compris beaucoup.

      • Bavure c’est quand on fait de la peinture..

        Les Etats Unis fondés sur le principes europeens des lumières ont les droits des citoyens inscrits dans leur Constitution. C’est un pays ou les citoyens ont conscience de leur droit face à la police. Ce n’est pas un pays de tradition feodale. Personne n’a dit qu’aux Etats Unis les violences illégitimes, les perquisitions illegales et les detentions arbitraires n’existaient pas. Mais il y a un controle par un Juge de ces mesures a priori et a posteriori.

        Par contre, il est choquant d’avoir des bribes de conversation sur PV alors qu’une video du controle d’identite pouvait informer les juges et faire gagner du temps a remplir des PVs. Cela aurait permis d’avoir une image de ce qui s’est passé.

        Il est choquant egalement que le temoin de la scene (la conductrice) ne soit pas la au proces pour temoigner.

        Quant a la "contrition" du prevenu, on ne peut rien en deduire si on est en comparution immediate..apres plus de 2 jours de garde à vue et 1 nuit de depot..et un avocat commis d’office qui vous dit de vous ecraser…

        Enfin, bien evidemment les agents de police doivent pouvoir travailler dans un environnement ou ils ne recoivent pas d’injures et de violences physiques. Il est normal que le procureur souhaite poursuivre ce genre de faits.

        Il est tout aussi normal pour les juges de verifier la legalité de ce controle d’idendité (mais l’avocat doit le demander in limine litis par des conclusions..).

        Par contre juger a l’aveugle sans entendre à l’oral d’autre temoignage que la lecture des PVs des plaignants me gene.

        Les policiers et le temoin conducteur aurait du etre present au proces.

        Bonne route !

    • D’où sortez-vous cette histoire de contrôle d’identité dont il n’est fait mention nulle part ???
    • J ai été controlée une ou deux fois par des policiers , sans avoir commis aucune infraction : on m a demandé les papiers du véhicule et une fois les vérifications faites je suis repartie. Je ne me suis pas sentie brimée pour autant (pourtant toutes les voitures n étaient pas arrêtées !) tout s est très bien passé, aucune insulte ni d un côté ni de l autre bien entendu : c est quand même bizarre qu un simple contrôle de police soit soit vécu par certains comme de la persécution…
    • Elle connaissait pas les coutumes Polonaises…du billet de 50€. La pologne ? Heureusement en France ca ne marche pas…
  • "C’est vrai que j’ai mes tords" : la pauvre, si en plus vous lui faites insulter l’orthographe…