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Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit
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SARKOZY A GAZA KOUCHNER A LA NICHE.

BK la censure

20 janvier 2009 à 10h24
Nicolas Sarkozy a envisagé de se rendre à Gaza sous les bombes ! Ca aurait eu de la gueule. Dans le même temps Kouchner interdit de parole quiconque ne fait pas les louanges d’Israël.

La guerre conduite par Israël contre Gaza nous a montré un Nicolas Sarkozy qui, à chaque crise, bétonne un peu plus son image de « french doctor » de l’humanité, de « Presidentor ». En face, Bernard Kouchner, pourtant titulaire historique du rôle, est apparu comme un diplomaticard se contentant de remettre des bières dans le frigo. En donnant, sur les marches de l’Elysées devant les télés du monde entier, un baiser appuyé à Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères d’Israël, BK s’est trop laissé emporter par l’élan de son cœur. Baiser qui tue puisque, quand on s’auto désigne comme arbitre on n’embrasse personne, sauf Christine Ockrent.

Bien sûr, le super président a profité de l’absence de pouvoir à Washington, mais il a tellement pris gout à ce travail de Samu planétaire qu’Obama lui-même va avoir du mal à se déscotcher de Sarko. Qui a bien compris que s’occuper, avec ses députés, du travail du dimanche c’est emmerdant et dangereux comme un râteau mal rangé, alors que prendre son zinc pour aller n’importe où déguisé en Red Adair, c’est passionnant en équivalent adrénaline, parfois utile et ça rapporte des points dans les sondages.

Cette fois, le président de la République s’est tellement mis dans la peau de son personnage qu’il a, un moment, envisagé de se rendre dans des hôpitaux de Gaza en plein chaos. Mieux encore que Mitterrand atterrissant dans Sarajevo assiégée. Hélas, eux-mêmes mous du genou, les conseillers du président n’ont pas trouvé drôle d’aller dans un endroit où le tapis est certes rouge, mais rouge sang. Si nous savons que notre super président à voulu sauter sur Gaza, c’est grâce au professeur Christophe Oberlin, « l’embedded » de Bakchich à Gaza. Voilà près de dix ans que ce chirurgien orthopédiste, que le monde nous envie, se rend dans les hôpitaux palestiniens pour y opérer les blessés de la guerre et aussi ceux de la vie. En matière de « connaissance du terrain », difficile donc de trouver mieux que notre cher pigiste.

Samedi, alors qu’il vient de quitter l’hôpital Nasser du camp de Khan Younes, à Gaza, et qu’il se trouve en Egypte, coup de fil de l’Elysée au professeur « Etes-vous prêt à évaluer les besoin des chirurgiens qui opèrent à Gaza et, éventuellement à accompagner le président de la République dans une visite sur le terrain ? » Oberlin croit au gag, mais il se trompe, une des hypothèses de Sakozy est bien de venir lui-même en visite dans le territoire bombardé. Oberlin est sincèrement enchanté que notre président à tous vienne voir (sans Rayban ?), la vérité de la guerre, celle des morts et des blessés. Finalement le beau projet ne se fera pas, ce n’est pas le prudent Levitte ou le très prudent Guéant qui vont l’encourager dans son élan à la Fabrice del Dongo ; et Sarko ira faire la file indienne chez Olmert après l’avoir faite chez Moubarak. Rejoignant la cohorte des puissants anonymes, à la grande déception du professeur.

Ce qui est intéressant, à propos de notre chirurgien spécial, c’est de noter la différence de traitement dont il va bénéficier de la part de Kouchner… Il se trouve que, le 22 janvier, Oberlin devait pour le compte de Koutoubia son éditeur, donner une conférence de presse sur un livre dont il est coauteur : « Survivre à Gaza ». A cette occasion, Koutoubia avait loué une salle au CAP, le Centre d’ Accueil de la Presse étrangère. Jusqu’ici tout allait bien. Mais, crac, après le Cap qui dit « oui », voilà le CAP qui dit « Non, nous ne pouvons accueillir le professeur Oberlin qui par ses paroles a critiqué Israël ». Capital détail, ce CAP dépend de Kouchner.

Résumons. D’une main nous avons le super président qui sollicite Oberlin, de l’autre le super ministre à l’eau de rose qui censure sa parole… Ce qui serait bien c’est que Sarko et BK se téléphonent. A moins que ce réflexe ne vienne plus à l’esprit du président puisque, maintenant, c’est lui « le french doctor ».

S. A propos de cette interdiction du centre de conférence, le CAP, aux hommes et femmes qui, dans l’esprit du Quai d’Orsay ne sont pas répertoriés comme des « amis d’Israël », j’ai téléphoné cinq fois au service de Communication des Affaires étrangères. J’ai d’abord eu le roi Beaudoin, puis la princesse de La Tour et enfin tenté le seigneur Desagneaux, le tout en vain… La « com » est muette.

Obama sait-il marcher sur l’eau bénite ? Ségolène, Hamas et reconnaitre Israël…

6 Messages de forum

  • SARKOZY A GAZA KOUCHNER A LA NICHE.

    20 janvier 2009 14:45, par Angevine
    Plus servile que servile, plus lâche que lâche ce Monsieur Kouchner ! Son attitude inqualifiable vis à vis du Pr Oberlin me rappelle l’annotation d’un professeur de Français au coin d’une copie particulièrement nulle : " A touché le fond et continue de creuser… ! " S’il a échappé à la détention provisoire, donnez-nous les coordonnées jour, heure et lieu de la conférence du Pr Oberlin.
  • SARKOZY A GAZA KOUCHNER A LA NICHE.

    20 janvier 2009 17:22, par marc
    Toujours la neutralité legendaire de Bourget, on cite Oberlin l’un des piliers des assoc pro palestiniennes, ce serait bien d’avoir d’autres references…
    • SARKOZY A GAZA KOUCHNER A LA NICHE. 20 janvier 2009 18:44, par JM Bourget
      Pas plus Oberlin que moi-même sommes des "pro-palestiniens", comme vous l’écrivez avec une insigne délicatesse. Mais je pense que nous partageons le même sens de la justice, ou de l’injustice, comme vous voulez.Au Moyen Orient, il y deux camps, celui des opprimés et celui des oppresseurs.
    • SARKOZY A GAZA KOUCHNER A LA NICHE. 21 janvier 2009 10:21

      La neutralité d’un journaliste, c’est de l’eau de boudin.

      Un animateur qui arbitre un débat doit être neutre et c’est d’ailleurs à hurler de rire lorsqu’on voit nos grands journalistes se ruer pour endosser le costume de M. Loyal !

      Un présentateur de journal télévisé ou d’une émission de Julien Courbet, malgré les records d’audience, n’est pas un journaliste. Prendre l’un pour l’autre, ça serait à peu près aussi stupide que de faire d’un "French doctor" un "chef de la dipomatie française".

      Un journaliste, c’est là pour témoigner, pour hurler, pour prendre parti, surtout pas pour être neutre et pour ma part, je considère comme un honneur lorsqu’un journaliste sent la sueur.

  • Respect

    20 janvier 2009 20:25
    Comparer un homme à un chien n’honore pas l’auteur de ce titre. Et le respect ?
    • Respect 20 janvier 2009 23:34, par JM Bourget

      Kouchner ayant été, avec Blair un des caniches de Bush, la niche me semble indiquée.

      JM Bourget