L’université d’été socialiste s’est officiellement ouverte le 28 août au soir, avec le discours de Martine Aubry. Au menu, rénovation du parti et réconciliation. La vie en rose…
Ségolène, puissance régionale invitante, ouvre le bal socialiste de la Rochelle au soir du 28 août. Radieuse, bronzée, souriante, égale à elle-même. Elle se pose en première opposante à Nicolas Sarkozy. Son crédo de la rentrée ? « La politique par la preuve ». Avec un incomparable talent pour mettre en valeur son action régionale, elle démontre qu’elle est en avance sur tout. Evidemment… « Ici, c’est le futur ». Rien que ça. Elle a anticipé sur tout, Ségolène. Environnement, économie, social, le Poitou-Charentes est exemplaire, le monde entier le reconnaît, jusqu’à l’ONU qui lui a demandé d’être la « représentante mondiale des coopérations décentralisées », suite à l’action de sa région au Sénégal. Stature mondiale, gestion exemplaire de sa région, Ségolène signifie plus que jamais ses ambitions nationales. Elle passe la parole à Martine Aubry qui félicite chaleureusement sa camarade poitevine pour son courage et son action. Les sabres sont au fourreau, cette année Rochelle rime avec fraternel.
« Ouiiiiii ! » « Ouiiiii » « Ouiiiiii » ont répondu en coeur les militants enthousiastes aux questions de la première d’entre eux sur la rénovation du Parti. Martine a bien maîtrisé ses effets. Les militants étaient contents. Elle leur a tenu le langage qu’ils aiment. « De C comme cumul à P comme primaire, on va la faire la rénovation ! ». Dans un discours solide quoiqu’un peu flou sur plusieurs points, mais très applaudi, la première secrétaire a tracé la feuille de route que les socialistes attendaient depuis le congrès de novembre. Primaires ouvertes, non cumul, règles éthiques pour réhabiliter le civisme interne au PS, parité partout dans les instances… et même le lancement d’un réseau social pour socialistes baptisé « coopol ». Cette dernière proposition laisse de marbre un paquet « d’anciens » qui ne comprennent manifestement pas de quoi parle l’oratrice. Vient enfin l’explosive question du Modem, traitée avec finesse : c’est à Bayrou de dire aux socialistes s’il « est prêt à les rejoindre sur leurs valeurs car l’antisarkozisme ne fait pas un programme », lance la Martine qui met en garde « Ne cherche-t-il pas par là à nous diviser pour mieux être candidat ? ».
La ligne rénovatrice plaît au peuple socialiste d’en bas, souvent aigre vis-à-vis des élus qui cumulent responsabilités locales et nationales.
« Quand elle est rentrée de vacances et a ouvert la presse, elle a vu le mot primaire partout. Elle a refermé le journal et a dit ’’ils veulent des primaires, ils vont en avoir. Mais les réponses aux questions qu’ils posent, c’est les militants qui vont leur donner’’. » nous confie Guillaume Blanc, collaborateur de Martine Aubry à La mairie de Lille. Rendez-vous le premier octobre pour une « consultation militante » sur la question. Un autre proche de la première secrétaire s’amuse « Forcément qu’ils sont d’accords et enthousiastes sur le non cumul, ce qui les intéresse, c’est les postes. Et si on met en place des règles de non cumul, ça va libérer des postes. Par ailleurs, Comme Martine Aubry ne cumule pas, elle s’en tape ». Le député de l’Allier Jean Mallot, candidat aux primaires, est dubitatif « lors de la réunion des élus hier, il y avait un relatif consensus sur le non cumul. Mais je me méfie des députés hors-sol, sans mandat local. Ils sont souvent déconnectés des réalités de terrain ».
Benoît Hamon, le porte parole du PS, doit de son côté ravaler son dépit et subir le rouleau compresseur des primaires. « Faire la rentrée sur les primaires est une erreur. On aurait mieux fait de le faire sur le pôle public bancaire que j’ai proposé. Cela aurait été plus en phase avec les réalité que vivent les Français », livre-t-il à ses troupes. Les militants de la motion C -la gauche du Parti- l’ont mauvaise. « On avancera masqué pour l’instant car on ne peut pas résister à la déferlante. Les primaires ouvertes, c’est le risque de changer la nature du Parti, qui est un Parti de militant et non de supporter. C’est la victoire de la logique de fan club initiée par Ségolène Royale » livre à Bakchich un membre de la direction de la Motion C.
En dépit d’une belle unanimité de façade, certains fourbissent déjà leurs armes pour les joutes à venir. La rose a encore des épines.
A lire ou relire sur Bakchich.info
C’est en assimilant comme Hamon les sympathisants dont je suis à des supporters que le PS a fini par se couper du peuple. Il faut en finir avec cette mentalité élitiste, et ça passe aussi par la fin du cumul des mandats.
Au passage, on notera avec délectation comment les adversaires de Ségolène Royal et de la motion E finissent par reprendre une à une leurs propositions, parfois mot à mot (non-cumul, primaires, démocratie participative, ouverture "portes et fenêtres" aux sympathisants, etc.). Est-ce que ça valait vraiment la peine de bourrer les urnes à Reims si c’était pour arriver au même résultat avec 8 mois de retard ?
http://fr.wiktionary.org/wiki/visionnaire : "Qui a suffisamment d’influence pour que ses idées soient reprises dans le futur"
Ce samedi soir sur la 3, l’inénarrable Matoche interrogeait Aubry sur ce qui se passe à La Rochelle. Elle lui parle des ateliers et du projet. Ca roule ! Mais la grande "journaliste" connaît son métier qui consiste à poser 5 ou 6 fois la même question sur les alliances aux présidentielles, notamment avec le Modem, parce que la réponse - le Modem est le bienvenu si il se rapproche de nos positions - ne lui plait pas à elle …
S’informer grâce aux dépendeurs d’andouilles qui peuplent les rédactions de nos médias ? Peut-être plutôt écouter une chanson de Mouloudji ou lire un bouquin de Debray. On finira par savoir autrement ce qui sortira de La Rochelle. Où alors, par pitié, MM. les rédacteurs en chef, pourriez-vous nous débarrasser de vos journalistes et les remplacer par de simples présentateurs ?
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