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Relançons Le Débat Sur L'Islam

12 juin 2008 à 14h50

La sinistre fatwa de Lille, où une juge fondamentaliste a voulu donner la République aux (abominables) fils d’Allah (qui se reproduisent comme des rats, ainsi que disait Oriana), vient opportunément relancer-le-débat-sur-l’islam, et nous avons tout lieu de nous en féliciter, parce que, si j’ai bien compté, ça faisait (presque) douze jours que rien n’était venu, précisément, relancer-le-débat-sur-l’islam, qui est tout de même plus directement passionnant que le-débat-sur-le-patronat (dont les traditions, il est vrai, n’ont, elles, rien de moyenâgeux, puisque aussi bien le servage est en Europe une idée neuve).

La sinistre fatwa de Lille a ceci de chouette (à quelque chose malheur est bon) qu’elle "révèle", comme le souligne ce matin L’Express, "à quel point l’opinion française s’inquiète de nouveau de l’incompatibilité entre une démocratie moderne" (où le patronat fait sa loi) et l’islam - et là encore, je bats des mains, parce que ça faisait au moins une semaine que l’opinion française (amputée il va de soi de sa laide fraction islamique) n’avait plus dit à quel point elle doutait de la compatibilité entre l’islam et la démocratie moderne (sponsorisée par le Medef).

Pas plus tard que ce matin, ma voisine, madame Dupont, me disait comme ça : "Est-ce qu’on n’aurait pas oublié que le mahométan n’est que peu compatible avec notre folle modernité ?

Devrions-nous pas nous demander jusqu’où le Coran va contre le droit coutumier du patronat d’entamer les actions structurelles de réduction de coûts permettant de viser un résultat net et des flux de trésorerie d’exploitation positifs pour l’avenir ?

Faudrait-y pas, voisin, qu’on néglige moins de relancer-le-débat-sur-l’islam ?"

J’ai rassuré du mieux que j’ai pu la chère vieille femme : je la sentais inquiète, je la devinais qui, de l’oreille, guettait si des fois des légions sarrasines allaient pas débouler jusque sur son palier.

Vous en faites pas, mâme Dupont : c’est pas demain la veille qu’on relâchera notre surveillance.

Croyez-m’en, ces bât… Ces Maures n’auront pas notre (moderne) liberté de penser.

On a pour ça des journaleux, mâme Dupont, qui ont aux murs des pense-bêtes : "Ne pas oublier de relancer-le-débat-sur-l’islam (et de lécher du libéral)".

Agadez L’Express de ce matin : que proclame sa couverture ?

Sa couverture proclame que L’Express va nous parler de l’"islam", et de(s) "vérités qui dérangent".

Vous devinez, mâme Dupont, que ça va concasser du tabou ?

Lisez, je vous prie, c’est marqué là : pour ce qui serait de l’islam, "on (…) doit désormais aborder sans préjugé ni tabou les vérités qui dérangent".

Voilà grosso merdo comment ça fonctionne, voisine : la presse hebdomadaire, plutôt que de s’offusquer de la crasse vilenie du patronat qui la finance, consacre d’abord un dossier, nourri d’avis d’experts de très, très gros niveau, à une sévère (mais juste) critique de l’islam.

Puis, la semaine d’après, la presse hebdomadaire brise (enfin) les pesants tabous de l’islam.

Puis, la semaine d’après, la presse hebdomadaire (se) demande, sans rire, s’il est encore possible de critiquer l’islam (ou si, ayé, Ben Laden a pris ses quartiers à l’Elysée) ?

Puis, la semaine d’après, la presse hebdomadaire (se) demande, sans rire, s’il ne serait pas temps qu’elle brise (enfin) les pesants tabous de l’islam ?

Ca nous a fait le mois, et le mois d’après ?

Ca recommence.

Vérifiez, mâme Dupont : ça dure comme ça depuis des années.

On a en France, mâme Dupont, quelques millions de musulmans (je ne tiens pas compte, naturellement, de ceux qui par milliards se planquent sous les pistes d’atterrissage des aéroports nationaux, attendant le signal d’assaut que leur enverra un de ces jours le répugnant mollah Omar.)

Et on a soudain, mâme Dupont, une décision de justice (la sinistre fatwa de Lille), qui annule un mariage : elle est , certes, assez affligeante (même si d’une réalité moins contrastée que ne le prétend la presse hebdomadaire), mais ce n’est pas non plus comme si des hordes musulmanes prenaient d’assaut les tribunaux pour nous imposer la charia, hein, mâme Dupont ?

(Ca fout les jetons, hein, mâme Dupont ?)

Ce que je veux dire, c’est que ces jours-ci, des millions de nos concitoyen(ne)s, au seul motif de leur adhésion religieuse (qui par définition me navre, mais c’est une autre histoire), se voient soudain sommé(e)s, ça devient récurrent, de se repentir collectivement - sous le (grotesque) prétexte qu’un pauvre mec s’est plaint que sa dame n’était pas vierge.

Ce que je veux dire, mâme Dupont ?

C’est que si l’honnête procédé qui s’empare de la divagation judiciaire d’un sot pour stigmatiser (de nouveau) toute une population était aussi appliqué aux traditions du patronat ?

Nos hebdos, mâme Dupont, devraient mettre chaque semaine au pilori la Parisot - et l’ensemble de celles et ceux qui laminent le salariat (au nom de la modernité).

Mais vous avez noté ?

Cette scélératesse ne vaut que pour les musulmans.

Un peu comme si d’aucun(e)s voulaient, à toute force et à grands coups de manipulations à deux balles, convaincre les salarié(e)s de la Saône-et-Loire que leur véritable ennemi n’est pas du tout le (gentil) patron qui leur offre l’ANPE, mais le (hideux) muslim qui dans le Nord fomente un noir complot contre la "démocratie moderne".

Voulez-vous que je vous dise, mâme Dupont ?

Ca sent très fort le foutage de gueule.

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