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Enquête sur les hackers, 2ème volet / jeudi 18 septembre 2008 par Constance Colonna-Cesari
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Suite de notre enquête sur les hackers, rois de la piraterie au royaume du Net. Après les offensives des pirates turcs contre la France, voici les hackers traqués par les pouvoirs publics en quête de grands spécialistes de la sécurité informatique. Une belle reconversion pour ces nouveaux robins des bois.

« Défacement », c’est à dire « mise hors ligne » des sites visés, pénétration frauduleuse et modification des codes d’accès pour les administrateurs habituels, pose de virus, « d’anneaux d’or » et autres instruments malveillants agissant à retardement, l’arsenal des hackers et leur capacité de nuisance semblent illimités… Et d’autant plus indéchiffrables que s’organise désormais un marché de location d’adresses IP à partir d’ordinateurs généralement situés dans les pays d’Europe de l’Est. Là d’où partiraient actuellement pas mal de Spams et autres bactéries informatiques, à en croire les experts.

Dans ce monde nébuleux, tout existe. En terme de moyens comme en ressources humaines. Les motivations les plus courantes ne sont pourtant pas politiques. Elles émanent plutôt de cybers-escrocs vénalement appâtés par le gain. Un scénario d’attaque classique sur un site commercial ou financier se solde en effet très souvent par une demande d’argent ; laquelle aboutit dans bien des cas. Ce qui explique notamment pourquoi seules très peu de plaintes sont déposées par rapport aux nombres d’attaques recensées sur le Net. Car quel intérêt en réalité ? L’image de marque de la société touchée en pâtirait d’une part ; de l’autre, aucune poursuite ni sanction ne débouchent généralement dans cet univers mondialisé d’où opèrent les pirates, et à partir de pays ne disposant d’aucune disposition judiciaire spécifique. Payer pour voir son site réactivé et débarrassé de l’intrus est donc la règle trouble pratiquée par les plus grandes sociétés de la planète. Même les grandes banques n’hésitent pas une minute, nous a-t-on chuchoté à l’oreille. Mais il y a pire : ces sociétés victimes de hackers tendraient ensuite à recruter leurs malfaiteurs pour, avec leur aide, se lancer ensuite à l’assaut de leurs concurrents… Un monde impitoyable et sans morale régi par les impératifs de la guerre économique, donc.

Le quotidien des hackers - JPG - 142.3 ko
Le quotidien des hackers
©PieR

Et puis, il y a les hackers blancs, ceux qui agissent du bon côté de la loi, sauront-ils l’emporter ? Hum… Pas gagné ! Mais force est de constater l’ampleur des efforts entrepris partout dans le monde par les pouvoirs publics pour, eux aussi, recruter d’anciens hackers en vue de réaffecter leurs compétences à la surveillance et à la protection des réseaux. Services du ministère de l’Intérieur ou de la Défense, DST et autres officines spécialisés de la DSCCI, de la BEFTI, de l’OCLTIC, des divers CERT, les offres d’emploi dans ces services français sont à la hauteur des besoins. Et besoin, il y a ! Dans le secteur public comme dans le privé, la sécurité informatique est évidemment un métier d’avenir.

Exit, les hackers libertaires et idéalistes !

Ah, qu’il semble loin le temps où officiaient des groupes comme le Chaos Computer Club ! Célèbre dans le Berlin de la fin des années 1980 et du début de la décennie suivante, à l’heure des balbutiements d’Internet, ce groupe qui opérait sous les initiales CCC n’est plus représentatif de l’esprit qui règne à ce jour, c’est le moins que l’on puisse dire ! Libertaires et idéalistes, le leitmotiv de ces Néandertal du hack’ était de démontrer par des attaques largement médiatisées qu’il fallait prendre en compte l’extrême vulnérabilité de ces « nouveaux » systèmes informatiques. Une grande banque régionale de RFA en avait fait les frais. Le CCC s’était introduit sur son réseau, en avait détourné 134 000 DM avant de les restituer lors d’une spectaculaire et mémorable conférence de presse ! Robins des bois à la mode germanique, les CCC [1] ou leurs confrères américains plus subversifs du Cult of the Dead Cow, auteurs d’un outil de prise de contrôle d’ordinateurs à distance, le célèbre « Back Orifice », ont été détrônés par bien plus méchants qu’eux.

Lire ou relire le premier volet de l’enquête sur Bakchich.info :

Connaissez-vous les hackers turcs ? Ils font partie de ces nouveaux venus dans la jungle des pirates de la Toile. En France, En Europe et aux États-Unis, ils sont devenus extrêmement offensifs. Cet été, ils se sont encore déchaînés sur des sites (…)

[1] Si les motivations des membres du Chaos Computeur Club de Berlin et d’Hambourg sont au départ sincèrement inspirées par cet idéal, la récupération ne tarde pas. C’est la DST qui organise en 1989 la création du groupe en France, plaçant à sa tête le hacker Jean-Bernard Condat chargé de collecter des informations sur ce milieu. En Allemagne, le CCC est ensuite lui aussi impliqué dans divers actions pour le compte du KGB.


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11 MESSAGES

Forum

  • Racket, rançon, et guerre économique
    le jeudi 18 septembre 2008 à 17:08, josh randall a dit :
    Cet article ne fait qu’égrainer les poncifs, il n’y a aucune information nouvelle, ce n’est pas du journalisme mais une discussion de comptoir.
    • Racket, rançon, et guerre économique
      le jeudi 18 septembre 2008 à 22:07, CCC a dit :
      C’est toute la difficulté de traitement d’un sujet comme celui-ci : s’adresser aux initiés et experts auxquels on n’apprend rien, bien sûr, ou aux autres qui n’étaient pas forcément au courant de tout ça…
  • Racket, rançon, et guerre économique
    le jeudi 18 septembre 2008 à 15:56

    Maximum FUD ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Fear,_uncertainty_and_doubt

    Les hackers n’hésitent plus à rançonner les entreprises, mais nous ne pouvons pas donner d’exemple car cela n’est jamais rendu publique ! Ou alors parce que justement vous n’avez jamais rencontré une entreprise qui aie eu ce problème ?

    • Racket, rançon, et guerre économique
      le jeudi 18 septembre 2008 à 22:28, CCC a dit :
      Certes, plus facile à dire qu’à prouver ! En l’occurence, la quadrature du cercle c’est de révéler que ces pratiques existent, ce que nous ont confirmé des responsables de sociétés de sécurités privées lorsque, appelés par des clients après une "intervention malveillante", ils découvrent dans un deuxième temps qu’on se passe ensuite très vite de leurs services… Leur analyse dans ce type de situation est que l’entreprise préfère passer à la caisse auprès de l’escroc plus rapidement, vu l’ampleur des intérêts en jeu pour elle. Quant au cas de figure classique de l’entreprise dont le site a été hacké, qui n’a pas porté plainte parce qu’elle "n’a pas souhaité communiquer", on en a eu en ligne avant d’écrire le papier ! Et on a hésité : donner des noms était facile, mais est-ce que cela ne fait pas le jeu du hacker en renforçant sa capacité de nuisance sur une boite qui n’a rien fait de mal ? Sincèrement, en ayant eu la confirmation et donc la possibilité d’écrire noir sur blanc des noms, j’ai finalement pris l’option de ne pas le faire. Une interrogation sur la responsabilité du journaliste qui, du coup, doit assumer les griefs légitimes que vous faites à l’article. Bon.
  • Racket, rançon, et guerre économique
    le jeudi 18 septembre 2008 à 13:25, trybuna Ludu a dit :

    Et oui, au depart on faisait de la Surete Informatique, ensuite on a fait de la Securite.

    La difference est que maintenant un Ingenieur Securite passe plus de temps à surveiller les utilisateurs de base qu’à securiser leurs outils de travail.

    Un bon gros IBM 3090, des ecrans passifs et plus de problemes.

  • Racket, rançon, et guerre économique
    le jeudi 18 septembre 2008 à 10:48

    Il y a aussi les hackers postés en france à l’interieur des banques : c’est imparable : le seul problème, est quoi faire avec l’argent pour déclencher les assurances des banques…car si celles ci arrivent à se faire rembourser la "panne technique" le coup est gagné :

    Tous les PC nécessitent une mise à jour, alors toutes les images de PC ont la commande "exécuter ou run", qui permet à l’agent d’installer discrètement un keylogger (programme qui permet de voir tout ce qui est tapé à partir du clavier) L’agent a juste besoin de connaitre les accès réseaux nécessaires avant de se mettre à agir (facilement trouvable sur le réseau interne)

    Ensuite il lui suffit de casser qqchose sur le PC, afin d’avoir un technicien qui vienne réparer sur place, et pour cela il va taper son mot de passe d’administrateur…avec son nom d’utilisateur…

    avec ce mot de passe et les accès de l’agent, tout transfert est fait au nom du dépanneur, un nouvel utilisateur pourrait être créé, pour les besoins du transfert, mais ce n’est pas nécessaire : sur le réseau c’est le dépanneur qui est en faute, en utilisant les accès de l’agent.. si les bénéfices de l’action partent tout azimut…la banque fera marcher son assurance…

    la seule parade pour la banque est de filmer le pc…mais ils ne le sont pas tous..

    • Racket, rançon, et guerre économique
      le vendredi 19 septembre 2008 à 11:29
      ca pour le coup c’et du bon vieux fud…. 99% des keyloggers sont repérés par des antivirus…
  • Racket, rançon, et guerre économique
    le jeudi 18 septembre 2008 à 01:12
    Le CCC est toujours très présent pour les activistes, membres de la culture libre, etc. Une conférence est organisée tous les ans à Berlin : http://events.ccc.de/congress/2008/
    • Racket, rançon, et guerre économique
      le jeudi 18 septembre 2008 à 10:03, Xavier a dit :
      Cet article est un bon tremplin pour decouvrir ce que kitetoa.com essaie de mettre en lumière depuis bien longtemps.
    • Racket, rançon, et guerre économique
      le jeudi 18 septembre 2008 à 14:07, miluz a dit :
      Et au Palais des Congrès, svp ! Il y a même un club d’été. Avec des milliers de tentes. C’est trop beau la nuit. Mais c’est vrai, on y voit pas beaucoup de français ; même de la France d’avant. La chasse aux sorcières continue apparemment.
    • Racket, rançon, et guerre économique
      le jeudi 18 septembre 2008 à 22:35, CCC a dit :
      Oui mais l’esprit ne serait plus le même qu’aux débuts du groupe, non ? A priori, tous ces gens-là seraient aujourd’hui un peu plus "business" que "justiciers" ? Idem pour les membres du Cult of the Dead Cow, avec une réussite devenue fructueuse et qu’ils exploiteraient dans un autre esprit qu’à leur démarrage. Dites-moi ce que vous en pensez et si je me trompe.
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