Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
SARKO & Cie / GAUCHE TARAMA

Quand le PS fait campagne à l’envers

EUROPEENNES / lundi 25 mai 2009 par Marion Mourgue
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Depuis un mois, les stratèges du PS essayent de résoudre un casse-tête : comment faire campagne pour les élections européennes ? Entre le vote sanction anti-Sarkozy, les propositions et l’unité, les virages ont été nombreux.

« La gauche va pulvériser l’UMP » aux élections européennes. C’est ce qu’a prédit Jean-Christophe Cambadélis, le directeur de campagne du Parti socialiste pour les élections européennes, vendredi dernier au micro de RMC. Les sondages sont pourtant plus nuancés et place le PS entre 20 et 23% d’intentions de vote, à quatre points derrière l’UMP.

Rien de grave selon Cambadélis pour qui ces chiffres correspondent au « score habituel du Parti socialiste, qui fait entre 20 et 23% dans quasiment toutes les élections européennes ». Sauf qu’entre le début et la fin de la campagne, ces mêmes intentions de vote pour le PS ont eu plutôt tendance à fondre. Il faut dire que la campagne des socialistes pour les européennes a souvent changé de fil rouge. Et donné l’impression de commencer par la fin…

Acte I, le vote sanction

Il y a un mois, les stratèges de la rue de Solferino avaient opté pour le « vote sanction » comme slogan de campagne. Une stratégie généralement utilisée dans les derniers jours pour susciter la mobilisation et faire basculer les indécis. Rien de tout ça : au PS, on a commencé par là… Pendant les premières semaines de campagne, le nom de Nicolas Sarkozy est cité dans chaque discours et accolé à celui du Président de la Commission européenne, avec un seul mot d’ordre : haro sur Sarko et Barroso dans un paquet cadeau !

« Le 7 juin doit être un vote sanction contre Nicolas Sarkozy et contre ses alliés européens, c’est-à-dire monsieur Barroso (le président de la Commission européenne) » avait lancé mi-avril Benoît Hamon, porte-parole du PS. Avant d’ajouter : « Ce que nous n’avons pas pu obtenir par la mobilisation sociale, eh bien il faut essayer de l’arracher par les urnes ». Soit. Encore faut-il parvenir à se faire entendre…

Pressé par sa gauche, les Verts et par le MoDem, le Parti socialiste n’a pas réussi à imposer la spécificité d’un vote sanction socialiste. La stratégie était loin d’ailleurs loin de faire l’unanimité au sein même du parti… « C’était une grosse erreur que de commencer la campagne par “stop Barroso, stop Sarkozy” », lâche Jean-Louis Bianco, proche de Ségolène Royal. « C’est un argument de fin de campagne pour ratisser large », ajoute un député proche de François Hollande « avant, il faut faire du fond, de la pédagogie ». L’appel semble avoir été entendu…

Le vote socialiste aux européennes - JPG - 30.9 ko
Le vote socialiste aux européennes
© Oliv’

Acte II, le vote utile

Début mai, nouveau virage. Fini le vote sanction. Les socialistes appellent au « vote utile », de peur de voir les autres partis de gauches leur grignoter quelques parts du gâteau électoral. « Il faut changer là-bas pour changer ici », lance Martine Aubry au Cirque d’Hiver, le 13 mai, à Paris. Avant d’ajouter : « Il faut voter pour une Europe utile ! Il ne faudra pas se dire : est-ce que je vote pour le rose pâle, le rouge vif, le vert ? Il faut voter socialiste, car c’est le seul vote utile » Le nom de Nicolas Sarkozy est à peine cité.

En revanche, la Première secrétaire s’adresse aux fonctionnaires, aux salariés du privé et du public, aux employés comme le lui avait conseillé plus tôt le porte-parole du parti, Benoît Hamon. Les socialistes se passent le mot d’ordre. Sur LCI, Vincent Peillon tête de liste dans le Sud-Est, prend pour cible Olivier Besancenot : « Combien de députés va-t-il faire perdre à la gauche en France en faisant 4,5 ou 6% des voix ? Sans doute entre cinq et dix et il permettra alors à l’UMP d’être devant le PS ».

Acte III, le vote de conviction

Dernière ligne droite avant le scrutin du 7 juin. Devant des sondages qui stagnent, les socialistes changent encore leur fusil d’épaules. Et passent à la phase « vote de conviction » avec la présentation de leur propositions, le 18 mai… à trois semaines du scrutin. Le PS place la question des services publics au cœur de sa campagne et propose « une directive cadre européenne permettant de sanctuariser les services publics ».

Martine Aubry passe la seconde et se présente comme « la proposante numéro un ». Ne fallait-il pas commencer par là ? « Le PS, dès le départ avait décidé d’une campagne en deux temps. Première phase : l’installation de la campagne avec une vaste opposition » à la politique du gouvernement, et « deuxième temps : le volet propositions », répond Claude Bartolone, membre de la direction. En clair tout a été pensé…

Acte IV, l’unité retrouvée

Même les retrouvailles laborieuses de Ségolène Royal et Martine Aubry ? Pas vraiment ! Le meeting commun, ce mercredi à Rezé (à côté de Nantes), entre les deux socialistes au fort caractère n’a pas été une sinécure à organiser. Avec le je t’aime, moi non plus fréquent au PS ! Et cette phrase de Royal qui a dû réjouir Aubry : « Les socialistes savent qu’ils peuvent toujours compter sur moi dans les moments difficiles » Raison qui explique que cette belle image d’un parti en ordre de bataille soit mise en scène à moins de trois semaines des élections européennes…

Quand d’autres auraient commencé par là…

À lire ou relire sur Bakchich :

En ce 1er mai de crise, les socialistes voulaient faire la démonstration de leur unité. Un pari plutôt réussi. Reste aujourd’hui au PS à séduire le reste de la gauche. Plus difficile… reportage dans le cortège (…)
Ce soir, à Toulouse, le Parti socialiste lance sa campagne pour les élections européennes de juin prochain. Objectif : convaincre les électeurs de gauche de voter PS.
Dans trois mois, la nouvelle direction du PS affrontera son premier test électoral : les européennes. Et le pari n’est pas gagné ! Première étape aujourd’hui : les militants votent pour valider ou non les listes des (…)
Trois mois. Il aura fallu trois mois au PS pour tourner la page du Congrès de Reims. Et terminer la gué-guerre socialiste. Aujourd’hui, une dizaine de proches de Ségolène Royal font leur entrée au sein de la direction du (…)
À quelques heures de l’annonce, samedi, par Martine Aubry de la nouvelle équipe du PS, Bakchich présente les nouveaux visages socialistes.
Les militants du PS votent aujourd’hui pour leur nouveau Premier secrétaire. Retour sur Benoît Hamon, ce quadra qui fait figure d’outsider face à Royal et Aubry.

AFFICHER LES
8 MESSAGES
0 | 5

Forum

  • Quand le PS fait campagne à l’envers
    le jeudi 28 mai 2009 à 08:24, flodechambé a dit :

    Excellente analyse, c’est tout à fait ça.

    On a perdu six mois.

  • Quand le PS fait campagne à l’envers
    le mercredi 27 mai 2009 à 18:24, impots utiles a dit :

    Aubry et Royal tentent de sauver les meubles et particpaient ensemble aujourd’hui a un meeting du PS

    http://www.pour-une-europe-econome-efficace.com/campagne-europeenne-royal-et-aubry-font-meeting-commun/

  • Quand le PS fait campagne à l’envers
    le mercredi 27 mai 2009 à 07:40
    Drôle de scrutin qui se prépare : la dernière fois que la presse et les sondeurs étaient aussi unanimes pour refuser de voir le mécontentement, ils ont poussé le président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale …
  • Quand le PS fait campagne à l’envers
    le mardi 26 mai 2009 à 01:39, François ABC a dit :

    Toutes ces chamailleries politiciennes, qui certes sont déjà gênantes, ne font que masquer un vide sidéral beaucoup plus grave encore du côté du PS :

    1. Ne sont-ce pas 2 socialistes bien de chez eux (Strauss Kahn et Lamy) qui dirigent le FMI et l’OMC, hauts lieux de la globalisation ? Que proposent-ils ? Si ce n’est de continuer de soigner la bête avec les mêmes remèdes qui l’ont rendue malade.

    2. Avec la crise on voit (pour ceux qui ne l’avait pas déjà vu) que l’Europe, qu’ils nous vendent depuis 25 ans comme la solution à nos problèmes, n’est non seulement rien de bien efficace, mais le lieu de la confrontation d’ambitions pas très avouables de ces "chers amis" européens.

    3. Ce sont les Etats qui sont intervenus, qui ont eu la légitimité pour intervenir.

    Mais là dessus, silence absolu. Ce ne serait rien si ça ne nous concernait pas tous, nous les citoyens.

    En conclusion, pour contourner ce silence (sur les sujets sérieux) bruyant (sur les sujets futiles) il faudrait trouver comment les "non" de 2005 pourraient se rassembler en quelque chose de cohérent ?

    Pour cela il faudrait déjà qu’on puisse se parler. Puis repérer différentes positions. Je propose 4 catégories. Ceux qui sont favorables à :
    - cette Europe
    - l’autre Europe
    - quitter immédiatement
    - indépendance coopération

    Jetez un œil sur sur le site ci-dessous, il y a d’abord un questionnaire, puis un module d’analyse bien fait qui permet de situer différentes familles d’opinions. Puis forum etc.

  • Quand le PS fait campagne à l’envers
    le lundi 25 mai 2009 à 12:15, Raoul Dégueu a dit :

    Marion, tu as tristement raison.

    Le pire est que tout ce beau monde continuera à se

    chamailler après les élections.

    Comme quoi la soupe doit être bonne.

    Nous on fera comme les vaches…

    On regardera les trains passer.

0 | 5
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte