Quand Sarko allume Chirac

Les oreilles de l’Ex ont sifflé, mardi dernier, lors de la grande conférence de presse-barnum de rentrée du Président Sarko. Devant un parterre de 600 journalistes qui se battaient pour obtenir l’accord de Franck Louvrier, le grand manitou du service de presse de l’Elysée, avant de se saisir du micro, Sarko Ier n’a pas hésité à « balancer » sur son prédécesseur, le retraité Jacques Chirac. Même si les piques ont été peu relevées dans la presse, dès qu’il était en difficulté, le fiancé de Carla Bruni s’est fait un malin plaisir pour charger son ancien mentor Chirac.

On lui reproche l’augmentation qu’il s’est fait voté de 170 % de son salaire ? Sarko montre les dents, jetant que lui au moins est passé par le Parlement pour obtenir son augmentation, alors que l’Ex l’avait fixé tout seul. Surtout, il n’a pas manqué de remarquer, ce que personne n’avait vu jusqu’ici : il gagnera quand même un peu moins que Chirac qui, lui, cumulait salaire et retraites.

Reservoir présidents

Effectivement, avec 19 300 euros net par mois, Sarko 1er fait figure de presque nécessiteux par rapport au Chi. Certes, le salaire élyséen de Jacques Chirac ne se montait qu’à une misère de 6 000 euros net par mois. Mais, le petit veinard cumulait également moultes pensions de retraites : celle d’ancien député de Corrèze, d’ex-conseiller général de Meymac, d’ancien maire de Paris et de conseiller référendaire à la Cour des comptes soit en tout quelque 20 000 euros de pensions et un revenu mensuel net total de 26 000 euros ! Six mille de plus que le jeune Sarko… qui en est donc réduit à tendre la sébile au milliardaire Vincent Bolloré pour partir en vacances avec sa dulcinée.

Car les temps sont durs pour Sarko. Avec un simple salaire de cadre supérieur, amputé d’une somme - classée « confidentiel défense » mais sans nul doute très conséquente - qu’il verse à son ex-femme Cécilia au titre de la prestation compensatoire, Sarko ne pourrait pas assurer plus qu’un bungalow au Club Med. Et encore ! Pas comme ce Crésus de Chirac, qui n’a même pas de loyer à payer puisqu’il est logé gratuitement au cœur de Paris par l’une des familles les plus riches du monde, les Libanais Hariri. Lui peut se permettre le palace de la Gazelle d’Or à Taroudant pour ses congés de fin d’année… Le plus « bling-bling » n’est donc pas celui que l’on croit !

Lors de cette conférence de presse de rentrée, Sarko s’est encore permis d’enfoncer la tête de ce pauvre Chirac sous l’eau en brocardant sa répugnance à répondre aux questions des journalistes quand il trônait à l’Elysée. « Il ne suffit pas que la parole du président soit rare pour être importante », a persifflé Sarko Ier, promettant, lui, des rendez-vous réguliers avec les représentants de la presse, au moins un fois par an.

Dernier Scud envoyé en direction du quai Voltaire, le nouveau domicile de l’Ex : « Quand on veut durer, on met son énergie au service de la durée et plus au service de l’action, a grincé Sarko remarquant au passage que, bien peu de choses ont été faites au cours du deuxième mandat », sous-entendu, celui de Chirac.

Message reçu du côté du dernier carré des chiraquiens : Le Chi en bavait déjà quand Sarko n’était que ministre. Depuis qu’il est président à la place du président, cela promet d’être pire !