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Prosper, youplaboum c’est le roi des déguerpis

jeudi 26 octobre 2006 par Moussa Ka
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Quand la démolition fait office de politique urbaine…

C’est au printemps dernier que Prosper, 48 ans, vendeur à la sauvette de son état, a vu débarquer chez lui les agents de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). «  Vous avez six mois pour quitter le quartier », lui ont annoncé tout de go ses visiteurs impromptus. Et sans plus d’explication, les employés de l’Hôtel de Ville ont sorti le pot de peinture et ont barbouillé sa maison d’une croix rouge d’un mètre de haut et d’un sigle que les Yaoundéens ne connaissent que trop bien : « AD », à démolir. Dans le quartier de Prosper, un immense bidonville à flanc de colline appelé la Carrière, les sinistres croix rouges se comptent par milliers. Face à un exode rural intarissable et à un régime foncier pour le moins anarchique, les mesures de « déguerpissement », comme on les appelle ici, tiennent lieu de politique migratoire. Sous couvert d’urbanisme, on expulse les indésirables « allogènes » de quartier en quartier, sans jamais leur dire où ils pourraient légalement s’installer.

Habitant à Yaoundé depuis plus de quarante ans, Prosper connaît bien la chanson. Déjà « déguerpi » au début des années 1980, ce père de famille a du acheter un bout de terrain aux « autochtones » de la Carrière pour bâtir, pierre par pierre, le nouveau logement familial. « C’était la forêt à l’époque, explique-t-il, donc ça devait nous permettre de respirer un peu d’air pur et d’être très très bien ». Très très bien, jusqu’au jour où les autorités ont subitement « découvert » que la zone, transformée en bidonville depuis bien des années, était… inconstructible. « Occupation illégale ! », s’est aussitôt écriée la CUY, qui menace aujourd’hui d’anéantir, sans compensation, vingt ans de sueur et d’économie. D’un naturel pourtant pacifique, Prosper a décidé, cette fois, de ne pas se laisser faire. Si d’aventure ceux qu’il nomme les « mafiosi » de la Communauté Urbaine osent envoyer les bulldozers, il se battra «  jusqu’à la mort », jure-t-il avec un regard qui indique qu’on aurait tort de croire à des paroles en l’air. Alors qu’expire l’ultimatum de la CUY, il règne à la Carrière une atmosphère de Saint-Barthélemy.

Voir en ligne : Bakchich Hebdo #5

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