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Plus d'espoir ! Pas une raison pour cesser de respirer

4 mars 2008 à 12h37
Un journaliste de télé, c’est un type qui vous téléphone à 10 heures pour vous demander un entretien sur l’existence de Dieu. Une heure plus tard il est chez vous avec sa caméra. Il fait donc sauter vos plombs avec son éclairage trop puissant. A 13 heures, juste quand vous venez de rétablir le courant, vous regardez le journal. De vos formidables propos, il reste 10 secondes, dans un ensemble titré : "Dieu sentait-il des pieds ?"

Mais la télé a quand même du bon et du nouveau ? Moi, elle vient de m’apprendre que j’ai un frère. Tout cela un dimanche à l’heure de la messe, sur la « 5 », chaine du savoir, de la connaissance, de la certitude. Refuge, genre SPA, des anciens amis de Tonton avec Serge Moati qui aime tellement l’Elysée qu’il ne s’est même pas rendu compte que Mitterrand n’y était plus. Il continue donc à adorer ce Palais comme le Potala. Dites à Moati qu’il y a là dedans un type qui fabrique des lois rétroactives, comme, sous Vichy, les magistrats des Sections Spéciales, il ne va pas vous croire.

Bref, j’ai un frère. La nouvelle m’a été délivrée par Annick Cojean, normalement prêtresse au Monde, le journal qui n’aime que lui-même. Sur la « 5 », Annick Cojean le dimanche matin nous bassine pendant une heure avec la vie d’un saint. Ça veut dire que vous ne risquez pas d’y trouver quelqu’un que vous aimez, son émission, ce n’est pas le mur des Fédérés. Que des gens comme il faut. Axel Kahn, avec une interview de son cheval. Philippe Starck qui a mis une heure à dire qu’il ne voulait rien dire, passant ainsi les bornes du « less is more ». Benoîte Groult , amie de Tonton puisque la Cause des femmes ça fait moins de mal que la Cause du peuple. Le dernier gibier de Cojean c’est le Nemrod Giscard mis en valeur par Franz-Olivier Giesbert.

Tout cela m’éloigne de la découverte de mon frère. Mon frère c’est Jean Lacouture. Cojean disant « Tout journaliste est le frère de cet homme là… » Et toc. Tout ceci m’a obligé à prendre le métro pour me rendre à l’état-civil afin d’y faire rayer la mention inutile. Ouf ! Lacouture n’est plus mon frère. Comme dirait Claudel : « Lacouture, il y a des maisons pour cela ». Peut-être chez Lacroix puisque, lui aussi aime les toros qu’on assassine. Le roi Jean – plus content que lui, il n’y a que Max Gallo – était mis en scène par Jean-Claude Guillebaud. Lui c’est un catholique Ouest France qui a perdu Dieu quand ce n’était plus à la mode et qui vient de le retrouver en priant Saint Antoine. Pour vous situer ce garçon, c’est lui l’instigateur avec Montand, Joffrin et July d’une terrible chose mise en tête de gondole par Libé : « Vive la Crise ». L’opération, c’était de dire aux lecteurs : « si vous êtes chômeur, vous êtes un con. Prenez vous en main, bordel, créez une entreprise ». Le tout illustré par l’exemple du merveilleux Philippe de Villiers et son Puy du Fou. Je n’invente rien. Donc, sur la « 5 », chaine du savoir, c’est Guillebaud qui nous déroulait du Lacouture sur le petit doigt du pantalon. Le ton était celui d’une interview de Strauss-Kahn faite par Anne Sinclair.

A propos de journaliste. Poutine nomme comme directrice de sa chaîne de télé internationale la femme de son ministre des Affaires étrangères. Qui hurle à Paris ? Glucksman et le tout France Culture ! Sauf que Poutine c’est Sarko et que la femme élue c’est Ockrent.

Avant de vous embrasser je voudrais délivrer un prix spécial du jury à Françoise Laborde de FR2. Qu’une fille aussi formidable nous annonce à 13 heures que, dans l’affaire de Villiers-le-Bel, « les personnes interpellées allaient être mises en examen en fin de journée » vous montre que la mise en examen anticipée vient d’être inventée. Comme ça le droit rétroactif devient inutile.

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