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Pétrole contre nourriture : De Margerie pris les doigts dans le baril

lundi 6 novembre 2006 par Guillaume Barou
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Dernier mis en cause dans le scandale « pétrole contre nourriture », Christophe de Margerie, actuel n°2 de Total, organise sa défense. Quitte à plomber d’anciens amis de la maison.

Branle bas à la Tour Total à la Défense, où les coups de butoir de la justice financière et du juge Philippe Courroye provoquent une irritation grandissante. Les mises en cause du numéro deux du groupe, Christophe de Margerie dans des dossiers d’approvisionnement pétrolier en Irak et en Iran mettent en cause son accession programmée à la tête du groupe. L’actuel patron Thierry Desmarest se retire en effet durant le premier semestre 2007. La défense de Margerie

Où l’on retrouve les anciens d’Elf

Du coup, les avocats de Total et les amis de la maison se concertent activement pour trouver une parade. En gros, la défense de Margerie est la suivante. Durant la carrière que cet ancien d’Hec a menée au sein du groupe, il s’est occupé essentiellement d’ « exploration-production » et non de trading. Or il s’agit d’entités largement indépendantes, des Etats dans l’Etat, et dans les faits souvent concurrents.

La défense de Margerie (2)

« Des commissions ont peut-être été versées, indiquent les proches de Margerie, mais ce sont les gens du trading qui ont été à la manœuvre dans ces versements suspects et non ceux de la puissante direction de l’Exploration-Production ».

Au centre des mises en cause judiciaires de Total dans le dossier irakien (affaire pétole contre nourriture) , se trouve un avocat libanais du nom d’Elias Firzli. C’est à travers les comptes suisse, libanais ou mauriciens de cet intermédiaire qu’ont été rémunérés les dignitaires irakiens qui ont en échange permis à Total de s’approvisionner en pétrole de façon illégale. Dans le dossier judiciaire, figurent trois versements, de 200 000 dollars chacun, signés par Christophe de Margerie au profit de Firzli. D’où sa mise en examen par la justice financière pour qui la responsabilité du numéro deux est totalement engagée dans cette affaire (voir encadré). Pas du tout, répondent les amis de Margerie, ces versement étaient des indemnités qui étaient le plus régulièrement versées à l’avocat libanais pour une aide qu’il apportait de la façon la plus officielle qui soit dans la prospection des contrats possibles au Moyen Orient. Pour le reste, de Margerie ignorait tout des frasques en Irak couvertes par le trading.

Une défense totalement scellée

Habiles, Christophe de Margerie et ses avocats composent une défense de circonstance (voir-ci dessus). Et que la teneur du procès verbal établi le 12 octobre par la direction générale de la police n’émeut guère. Le document consiste en l’étude de 4 scellés, belle récolte obtenue par les grâce d’une commission rogatoire internationale délivrée le 1er août 2002. L’examen des scellés révèle les sommes versés à Firzli par Total, entre 1998 et 2003. L’intermédiaire libanais paraît être un adepte des « frais ». Très précis, les poulets détaillent quatre virements bancaires. L’argent a quitté les caisses du pétrolier pour aller visiter les alpages suisse et la bucolique Banque française de l’Orient, à Genève. 696 000 dollars ont été dûment octroyés au modeste prestataire du pétrolier, « en règlement de frais généraux ». Des sommes assez élevés pour des services qui le sont sans doute autant. Ses missions ont été suivies en haut lieu, puisque les opérations bancaires ont toutes été validées « par Messieurs A. Lechevalier et C. de Margerie », note la flicaille. Mais rien de précisément répréhensible : officiellement c’est Total Trading qui a magouillé avec Firzli et sans prévenir De Margerie. Seul petit souci, en arguant qu’il ne connaissait rien de ces turpitudes De Margerie risque d’entacher sa réputation. L’ancien d’HEC qui s’est imposé au royaume des ingénieurs des mines, passait jusque là pour un homme très bien informé sur les « dossiers » de Total.

Détail amusant, le trading de Total était dirigé à l’époque des irrégularités irakiennes par Bernard Polge de Combret, un haut cadre d’Elf qui dirigeait autrefois en Suisse une discrète filiale de commercialisation du pétrole. Jamais inquiété par Eva Joly, Polge avait pu devenir lors de la fusion Elf Total le numéro deux du nouvel ensemble en 2001. Un an plus tard, il était discrètement écarté, alors que le juge Renaud Vaan Ruynbeke, qui finalisait l’instruction du dossier Elf, s’apprêtait à l’interroger sur son rôle dans plusieurs dossiers. Aucun journaliste ne se fit l’écho de cette discrète mise à l’écart , Total ayant de gros budgets publicitaires.

On découvre que l’ami Polge n’avait pas tout à fait quitté le tanker et restait le patron de la filiale trading du groupe,Total Oil Trading, basée comme à l’époque d’Elf à Genève.

Passé à travers les gouttes judiciaires, le voilà rattrapé par la justice et mis en examen par Philippe Courroye. Le voila surtout lâché par ses amis de Total, qui font passer avant lui la défense héroïque de leur futur patron.

Voir en ligne : in Bakchich # 7

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