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Non, nos sondages ne sont pas "trafiqués"

Opinion Way / vendredi 31 juillet 2009 par Hugues Cazenave et Denis Pingaud, président et vice-président d’OpinionWay
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Au centre d’une polémique, l’institut de sondage Opinion Way, avec lequel Bakchich a travaillé et continuera de travailler, livre dans Le Monde daté d’aujourd’hui sa version des faits. Un point de vue que nous publions.

Une affaire d’Etat ? La polémique médiatique suscitée par le rapport de la Cour des comptes sur les dépenses de la présidence de la République en matière de sondages et d’études a de quoi faire sourire les publics avertis. La désinformation, en effet, le dispute à la diffamation dans un emballement sans fondement qui en dit long sur la misère du journalisme d’investigation en France.

A celles et ceux que les faits avérés intéressent, voici notre version. Pour des raisons que nous n’avons pas à discuter, d’une part la Cour a cité uniquement l’institut OpinionWay, en tant que prestataire d’un cabinet-conseil travaillant pour l’Elysée, alors même qu’elle faisait également des observations sur trente-cinq études produites par des instituts dont le nom n’était pas mentionné, mais que nous serions, nous aussi, curieux de connaître.

D’autre part, dans le cadre de son enquête, elle n’a eu manifestement connaissance que d’une partie des pièces qui auraient pu éclairer son jugement, ce qui a conduit les observateurs à confusion et approximation.

De quoi parle-t-on ? OpinionWay réalise depuis deux ans un baromètre régulier pour Le Figaro et LCI, baptisé « Politoscope ». Ce sondage est coproduit avec les directions de la rédaction des deux médias - et personne d’autre - et a fait l’objet d’une facturation de plus de 50 000 euros en 2008. Par ailleurs, l’institut, au travers de son enquête omnibus hebdomadaire par Internet, travaille pour le cabinet-conseil cité par la Cour. Il lui vend trois prestations distinctes : un baromètre d’image du président de la République ; des études confidentielles ad hoc sur des sujets d’actualité ; les analyses détaillées, enfin, du fameux « Politoscope », c’est-à-dire les tris par catégories de population - ce qui représente des centaines de pages de compte-rendu.

La confusion et l’approximation viennent peut-être de ce que, en réponse aux questions de la Cour, ont été présentés des justificatifs à l’intitulé « Politoscope » qui ne reflétaient que la partie publiée du sondage et non pas tout le travail d’analyse des données. Au total, pour ces trois prestations, OpinionWay a facturé, en 2008, au cabinet-conseil moins de la moitié de la somme évoqué par la Cour - 392 000 euros - comme étant la facturation de ce même cabinet à l’Elysée. Ce qui représente moins de 3 % du chiffre d’affaires de notre institut !

Le montant des sommes en jeu, comme leur influence tout à fait marginale sur la rentabilité de notre entreprise auraient pu suffire à considérer ces faits comme un non-événement. C’est ici, pourtant, qu’interviennent nos amis les confrères des autres instituts. Les nombreux journalistes auxquels nous avons exposé nos arguments n’ont jamais manqué de nous opposer un point de vue présenté comme étant celui de la profession, orchestré avec minutie par nos confrères et néanmoins concurrents ! Certains d’entre eux, oubliant sans doute qu’ils étaient contraints d’émarger, il n’y a pas si longtemps, au système des fonds secrets de l’Elysée - autrement dit leurs études étaient payées en liquide de la main à la main - n’en ont pas moins soufflé aux médias ou à certains politiques l’hypothèse malveillante de fausses factures. D’autres, oubliant cette fois qu’ils vendaient, eux aussi, les résultats détaillés de leurs enquêtes publiées, notamment au Service d’information du gouvernement (SIG), ont fait mine de s’offusquer d’une telle pratique. Pour étayer le tout, le syndicat professionnel - auquel nous avons suspendu notre participation - a publié un communiqué digne de la pire langue de bois technocratique ou soviétique.

Pourquoi tant de haine ? Nos amis les confrères ont manifesté non seulement de la méchanceté, mais surtout de la stupidité. Croyant convaincre en se drapant dans une dignité apparemment outragée, ils n’ont fait que jeter l’opprobre sur l’ensemble d’une profession qui mérite mieux que ces règlements de comptes mesquins. OpinionWay les dérange parce que notre institut, indépendant sur le plan capitalistique, a pris pied, depuis quelques années, sur le marché convoité et symbolique des études d’opinion. Il l’a fait en renouvelant les méthodes de recueil des données datant de plusieurs décennies.

Le questionnement par Internet, notamment, permet à la fois un enrichissement des réponses - l’outil autorise, par exemple, le test de fichiers son ou vidéo - et une réactivité beaucoup plus grande que le face-à-face ou le téléphone. OpinonWay a été le premier à systématiser cette innovation pour les études politiques, largement utilisée aux Etats-Unis par les équipes du Parti démocrate depuis 2003, et généralisée durant la campagne présidentielle par les conseillers de Barack Obama.

L’attaque en règle contre Internet ayant cependant perdu quelque crédibilité, nos amis les confrères ont soufflé quelques éléments aux médias qui, pour certains, ont rapidement conclu que nos sondages étaient « trafiqués », en raison de questionnaires douteux et de résultats toujours à la gloire du pouvoir en place. Il serait fastidieux de présenter une défense exhaustive qui pourrait laisser croire que l’attaque repose sur des fondements solides.

Nous rappellerons cependant les résultats suivants dont les commentaires par les médias qui les ont publiés ne relèvent pas de notre responsabilité. Le 26 juin, un sondage OpinionWay révèle que 56 % des Français sont opposés au lancement d’un grand emprunt, principale mesure annoncée par Nicolas Sarkozy lors de son premier discours devant le Congrès. Le 31 janvier, un sondage OpinionWay indique que les Français, interrogés sur le comportement et l’action de Nicolas Sarkozy, sont 70 % à juger que le président de la République n’apporte pas de réponses efficaces à la crise. Enfin, faut-il rappeler qu’OpinionWay a été le seul institut à mesurer, en février 2008, la réaction des Français - choqués pour 51 % d’entre eux - aux propos de Nicolas Sarkozy traitant de « pauvre con » un visiteur du Salon de l’agriculture qui avait refusé de lui serrer la main ?

Il convient d’ajouter que la fiabilité et l’impartialité de notre travail ont été démontrées in vivo lors de l’estimation du résultat des élections européennes, le 7 juin. Des deux instituts appelés à livrer des chiffres sur les grandes chaînes de télévision, nous avons été celui dont les données, dès 20 heures, étaient les plus proches du score final.

Le métier que nous exerçons est à la fois complexe et sensible. Il suscite légitimement des interrogations sur son mode opératoire, au premier rang desquelles la nature et l’opportunité des questions posées. Nous ne prétendons nullement à l’infaillibilité. Nous avons pu commettre des erreurs. Mais nos études en ligne n’ont jamais été mises en cause par la Commission des sondages qui, sous l’autorité de hauts fonctionnaires compétents et au-dessus de tout soupçon, veille à la déontologie de notre profession. Mieux, nous sommes favorables - et nous en faisons ici la proposition à l’ensemble de nos amis les confrères - à une transparence complète sur les résultats des enquêtes, s’agissant notamment des « redressements » opérés lors des interrogations sur les intentions de vote. La livraison des données brutes et des coefficients de redressement éclairerait utilement les observateurs.

Un dernier mot. Dans cette affaire, certains médias ont franchi délibérément la ligne jaune de la diffamation. Par respect pour nos cinquante collaborateurs et les quelques centaines de salariés qui travaillent pour nous en sous-traitance, nous avons décidé de saisir nos conseils pour obtenir condamnation et réparation. Par considération pour le noble métier de politique, nous conseillerons à celles et à ceux qui ont cru bon de nous attaquer de bien réfléchir à leur propre responsabilité.

En accréditant la thèse manichéenne d’une machination et d’une manipulation de l’opinion, ils ont en réalité creusé un peu plus le fossé qui les sépare de leurs mandants. Nous laisserons le soin à la Cour des comptes de conclure, qui a bien voulu répondre à notre courrier s’étonnant de la citation exclusive d’OpinionWay dans son rapport : « La Cour n’a en aucun cas mis en cause la société que vous présidez dans le document qu’elle a rendu public ».

A lire ou relire sur Bakchich.info

Au centre d’une polémique avec l’Elysée et la Cour des comptes, l’institut Opinion Way a aussi travaillé avec Bakchich. Petite mise au point et un bref rappel de l’essence de notre site.
La Cour des comptes a rendu publics, ce jeudi, les résultats du contrôle effectué sur la gestion 2008 du budget de l’Élysée. Revue des impayés, mal payés et frais qui explosent.
D’après le sondage d’Opinion Way pour Bakchich, 77% des sondés sont inquiets pour leur pouvoir d’achat. 26% des Français font confiance à Fillon, 22% à Sarkozy et 5% seulement à Brice Hortefeux !
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Angela, leader de l’Europe ? Pour les Français, la Chancelière arrive en tête des personnalités européennes jugées les plus aptes à devenir le premier Président de l’Europe, selon notre sondage Opinion (…)
Un sondage réalisé pour « Bakchich », les 11 et 12 décembre, par l’institut Opinion Way révèle qu’une majorité de Français souhaite que Rachida Dati conserve la Justice.

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27 MESSAGES
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Forum

  • Commentaire d’un sondé
    le vendredi 7 août 2009 à 17:55, Un sondé a dit :

    Pour faire partie des sondés, je tenais à remettre mon commentaire préalablement sauvegardé et qui n’est apparemment plus visible… Eh oui, il m’arrive de prendre ce genre de précaution quand je poste qq part ^^ (lien d’origine http://www.bakchich.info/Non-nos-sondages-ne-sont-pas,08382.html#forum95020)

    Je ne sais pas comment Opinionway sélectionne son panel. Il est facile d’orienter le résultat à partir d’une présélection (par un précédent sondage) et ainsi contacter majoritairement des sympathisants soit de gauche, soit de droite, etc. Ça reste souvent du QCM même s’il y a une bonne part de parties "expression libre".

  • Bakchich rejoint le Parti de la Presse et de l’Argent
    le mercredi 5 août 2009 à 19:14
    Bakchich rejoint ainsi le PPA en apportant son soutien à une officine sarkozyste.
  • Non, nos sondages ne sont pas "trafiqués"
    le mercredi 5 août 2009 à 14:18, HN a dit :

    Cette histoire donne un aperçu charmant des professionnels du sondage… Et me rend encore plus sceptique envers leurs résultats, qui ne servent qu’à contenter le roi et sa Cour ou à manipuler la masse.

    En quoi un sondage sur la popularité du président est-il utile à Mr Sarkozy si ce n’est pour se regarder dans le miroir ???!!! On n’a décidément pas le nombril placé au même endroit !!

  • Non, vos commentaires ne sont pas "censurés"
    le mercredi 5 août 2009 à 07:34

    Les lecteurs qui prennent la peine de poster des commentaires se croient censurés. Ce n’est pas du tout le cas. C’est seulement que le site ne fonctionne pas : on ne peut accéder qu’à la page des derniers commentaires postés et à celle des premiers. Et ça fait plus d’un an que ça dure …

    Faut comprendre, lorsqu’on est rédacteur en chef d’un média en ligne et qu’il y a quelquefois cinq ou six pages de commentaires - généralement désagréables - c’est certainement moins inconfortable d’avoir un site qui ne fonctionne pas plutôt que de se payer une "réparation". C’est ça la presse "indépendante".

  • Non, nos sondages ne sont pas "trafiqués"
    le mardi 4 août 2009 à 18:31, asse42 a dit :
    On ne dit pas que vos sondages sont trafiqués mais qu’ils sont manipulés. Déjà ils se font sur internet et ce n’est jamais précisé. Ensuite sur un même panel qu’on chouchoute, et en posant des questions orientées. Voilà ce qu’on dit, nous les citoyens, contre votre système de désinformation massive. Et en plus vos sondages sont commandés par une officine de l’Elysée et publiés par Figaro et LCI ! Que du bonheur…
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