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 Moati et Péan font de Mitterrand un born again.

Vichy ? Ce n’est pas qu’une histoire d’O

20 avril 2008 à 16h29
Mardi 22 avril, sur France 2, la soirée sera consacrée aux aventures de Mitterrand à Vichy. Pour ceux qui aiment l’histoire, je reconmande plutôt la lecture. Par exemple "La face cachée de Reporters Sans Frontières", livre de Maxime Vivas aux éditions "aden" (Ah ! Aden Arabie). Bonne lecture et rappelez-vous quand Moati, lors de la venu de Tonton au Panthéon, homme de l’ombre, plaçait des roses sur les tombeaux…

D’une tragédie l’autre, puisque c’est le sort aléatoire du journaliste qui vagabonde entre les drames, je me suis retrouvé à Carpentras, ville de Sade et paradis du Front national. L’un expliquant peut être l’autre. Ici, des abrutis ont profané non seulement le cimetière juif mais aussi un cadavre. C’est à l’occasion de ce reportage que j’ai rencontré un type discret, Jean Renaud, patron du bureau local du Dauphiné Libéré. Sur le cimetière, Renaud n’en connaissait pas plus que nous. Le syndrome de l’affaire Allègre ayant, avant l’heure gagné la Provence, nous passions notre temps devant un verre à assassiner les rumeurs. Parfois deux verres. C’est là que Jean Renaud m’a raconté sa vie. C’était le fils du propriétaire de la maison où François Mitterrand a logé à Vichy, de janvier 1942 à novembre 1943.

Jean Renaud possédait un trésor : la photo manquante. Celle où on voit François Mitterrand serrer la main du Maréchal. Avec à ses côtés Gabriel Jeantet, le père de Philippe, l’ancien directeur du Monde et actuel patron de Sud Ouest, et Simon Arbellot de Vacqueur, un ancien journaliste du Figaro patron du service de presse de Vichy. Je dis photo manquante puisque la seule qui soit arrivée au grand jour est une image précédent l’instant de l’épinglage -de cette décoration que Mitterrand a longtemps affirmé n’avoir jamais reçue- et la poignée de main qui scelle le pacte. Pour des raisons que je n’ai jamais comprises, Renaud ne voulait pas diffuser ce profil là de François Mitterrand. Photo dédicacée par le héros décoré. En fait, en tant qu’assureur et donc habitué à prendre des photos, il arrivait que monsieur Renaud père soit convoqué au siège de l’Etat Français pour y appuyer sur le bouton de son Kodak. Finalement c’est la secrétaire du Maréchal qui, elle aussi habitait chez Renaud qui, un soir, à ramené les clichés de « notre François », pour en faire dédicacer un.

Le 11 novembre 1943, la gestapo frappe à la porte de Renaud. Pierre Péan, dans le livre qui sert de scénario à Serge Moati pour son docu-fiction diffusé le mardi 22 sur France 2, nous affirme que les hommes bruns viennent y arrêter François Mitterrand. Mensonge crie Renaud : « A l’époque j’étais adolescent. Mon père était à la cave pour bricoler la chaudière. C’est moi qui ai ouvert la porte aux allemands. Ils n’ont jamais demandé Mitterrand. Ils ont d’abord fait sortir mon père de la cave et l’ont embarqué pour le déporter. Et je ne l’ai jamais revu vivant. Il ont également emmené Pol Pilven, un ami de Mitterrand qui, quelques jours plus tôt, avait aidé mon père à récupérer des armes et des motos Harley Davidson parachutées par les américains. Plus tard, Mitterrand a même dit que j’avais couru à la gare pour l’avertir lui, Mitterrand, de ne pas revenir à la maison… Ensuite on a donné, de l’épisode, une nouvelle version, c’est Ginette Caillard et Jean Munier qui vont à la gare…

On ne voit pas pourquoi la gestapo viendrait arrêter Mitterrand à Vichy ce 11 novembre 1943, alors que quatre jours plus tard le futur président de la République va quitter la France pour Londres dans un avion guidé au sol par le collabo Déricourt, au vu et au su de ces mêmes gestapistes qui l’auraient traqué à Vichy !

Tout cela n’est pas grave. Comme un Hudson dans la nuit, la vérité historique a bien le droit de voler dans l’obscur. Puisque Péan a répété avec Chirac l’accouchement biographique d’une fin de règne, espérons que Moati fait déjà chauffer ses caméras pour continuer de nous édifier sur la vie des rois.

Sont cités : Moati. Pierre Péan. François Mitterrand. Jean Renaud. Pol Pilven. Gabriel Jeantet. Philippe Jeantet. Ginette Caillard. Jean Munier. Le marquis de Sade.

« TA GUEULE ELKABBACH » Après sa mort, Mitterrand continue de voler

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