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Mayotte, la « poudrière » des mouvements sociaux

Grève Total / lundi 25 mai 2009 par Nicolas Goinard
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Après les fonctionnaires, ce sont les salariés de Total qui descendent dans les rues de Mayotte. La situation est complexe dans ce qui deviendra en 2011 le 101e département français.

Un vigile. Une chaîne tendue en milieu de l’entrée. Depuis lundi, toutes les stations essence Total – en monopole à Mayotte – offrent le même paysage. Les salariés de l’entreprise, à l’appel d’une intersyndicale, se sont mis en grève illimitée pour obtenir notamment des augmentations de salaires. Du coup, l’île au lagon s’en trouve considérablement ralentie. Les embouteillages, pourtant fréquents à Mamoudzou, la principale ville de Mayotte, ont disparu, et peu de bateaux laissent leurs sillons sur le lagon. Mercredi, une petite délégation d’employés a manifesté devant la préfecture. Ils demandent un 13e mois, une prime d’intéressement… autant de facteurs qui pourront augmenter leur pouvoir d’achat. Car à Mayotte, le Smic est à 927 euros brut (1 324 euros en métropole) alors que les prix sont « plus élevés que dans n’importe qu’elle autre DOM » explique Hamidou Madi M’Colo, secrétaire de l’Unité territoriale Force ouvrière à Mayotte.

C’est que Mayotte n’est pas encore un DOM et que beaucoup de travailleurs fondent des espoirs sur cette départementalisation qui interviendra en 2011. Après le passage en DOM entériné par la consultation du 29 mars, l’heure est donc aux grèves. « Nous sommes en pleine évolution » continue M. Madi M’Colo. Le syndicaliste pense donc que les mouvements ne déboucheront pas sur une révolte semblable à ce qu’a connu la Guadeloupe. « Pas pour le moment du moins. On verra comment ça se passe dans un an. »

Enseignants, matons, salariés de Total… la révolte gronde

Car si les Mahorais ne sont pas encore révoltés, la grogne pointe le bout de son nez. Avant les salariés de Total, les instituteurs ont fait grève les 14 et 15 mai pour demander l’indexation des salaires des enseignants embauchés localement (un bac + 2 suffit) sur ceux des professeurs des écoles du premier degré. Les surveillants de la prison de Majicavo ont participé au mouvement national en faisant le blocage du centre pénitentiaire pendant quatre jours. Les salariés du Comité départemental du tourisme ont entamé une grève contre les éventuels licenciements à venir compte tenu d’une situation financière déplorable. Les employés locaux du conseil général ont fait grève pour demander l’indexation de leurs salaires sur ceux des métropolitains (NDLR : dans les administrations, les métropolitains ont un salaire majoré de 40 % alors que les employés embauchés localement touchent le salaire local) et la barge qui relie petite terre à grande terre a été bloquée.

Beaucoup de mouvements pour une île de 370 km² cependant qualifiée par beaucoup de « poudrière ». Un terme qui évoque la situation sociale mais aussi d’autres tensions. A Mayotte, un réel clivage existe entre les M’zungus (blancs européens) et les Mahorais. Exemple dans les administrations où les blancs et les Mahorais ne se mélangent pas pour déjeuner. Des quartiers pour blancs fleurissent un peu partout donnant parfois sur des bidonvilles de tôles. Les blancs souvent employés des administrations sont synonymes de fort pouvoir d’achat. Ou alors ce sont des touristes souvent cibles des voleurs sur les plages reculées de l’île.

Et il y a aussi ce clivage entre les Mahorais et les Comoriens, boucs émissaires, source de tous les maux de la société Mahoraise. En avril 2008, des manifestations de Mahorais demandaient même l’expulsion de tous les clandestins. Alors qu’au même moment le président Ahmed Abdallah Sambi de l’Union des Comores revendique l’appartenance de Mayotte à l’archipel. Île de contraste, comorienne géographiquement et française historiquement, prise entre deux feux, Mayotte nage aujourd’hui en pleine schizophrénie dans le canal du Mozambique.

À lire ou à relire sur Bakchich.info :

"Mayotte, c’est la France". C’est sur ces mots que Nicolas Sarkozy a réaffirmé l’attache de l’île à la France. Pourtant, 14 000 clandestins y sont expulsés chaque année. Sans parler des enfants.
Sarkozy qui repousse sa venue, des Etats généraux doublement boycottés, la situation en Guadeloupe ne s’est pas améliorée, un mois et demi après la fin de la grève générale.
Martinique, Guadeloupe, Réunion… L’Outre-Mer entre en fusion. Et Bakchich dépêche une envoyée spéciale prendre la température des îles.
Nicolas Sarkozy d’habitude si prompt à réagir a pris plus d’un mois pour répondre à la crise aux Antilles. Et ne s’est toujours pas rendu sur place. Explications.
Aves leurs cultures spécifiques, les DOM-TOM n’ont pas grand chose en commun. C’est à tort que les gouvernements successifs souhaitent leur appliquer un traitement uniforme.
Le plan banlieues de Fadela Amara commence au soleil des îles
Jean-François Hory, ami du président et un des patrons des radicaux de gauche, a été « grisé » par sa promotion comme "conseiller d’Etat à titre extraordinaire".

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10 MESSAGES
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Forum

  • Mayotte, la « poudrière » des mouvements sociaux
    le lundi 25 mai 2009 à 18:22, Mahorais heureux ! a dit :
    Bien sûr, au goût de certains, les améliorations ne vont pas assez vite, mais où en serions-nous, si nous étions restés pur Comoriens ? Avec la départementalisation, nous serons encore plus aidés. Merci à la France (et à nos ancêtres Gaulois), de bien vouloir augmenter leurs contributions financières, afin d’améliorer notre quotidien ! Nous pourrions au moins avoir la reconnaisssance du ventre, sinon celle du coeur !
  • Mayotte, la « poudrière » des mouvements sociaux
    le lundi 25 mai 2009 à 18:06, Phil2922 a dit :

    il est temps de tirer la poignée du siège éjectable.

    qu’est ce qu’on fout la-bas ????

  • Mayotte, la « poudrière » des mouvements sociaux
    le lundi 25 mai 2009 à 15:29, Phil2922 a dit :
    Dans mon comm de 8h13, bien lire 30 000 emplois et non 30. Par contre, Bakchich, une coquille de votre part : le comm de 9h13, ce n’est pas moi. Merci d’y rectifier… !
  • Mayotte, la « poudrière » des mouvements sociaux
    le lundi 25 mai 2009 à 15:04, SIL54 a dit :
    Ils vont savoir se qu’est la reglementation et comprendre se qu’ils vont perdre . Pour ma part je ne vois pas se qu’ils viennent faire en tant que departement Français , ils sont musulman , bigamme , cadastre inexistant , immigartion ouverte a tout vent , nous on rien a gagner .J’ai contacté la présidence qui ma repondue la chose suivant . La France c’etait engagée a maintes reprises depuis 1958a ouvrir un processus institutioneldevant permettre a mayotte d’accéder au statutde departement d’aoutre-mer comme le demandait les élus de mayotte . Je passe sur les diferents referundum car les mahorais on donc choisie en 1974 de rester français . Alors moi les referundums suivant je m’en fou moi ce que s je vois c’est que l’on ne ma pas consulté pour savoir si j’etait daccord d’avoir un departement a sucis et instable . Moi leurs accords de 1958 et les suivant ne me concernent pas . D’ou mon interpelation de la presidence pour quoi ne nous avoir pas consulté et nous mettre devant le fait acompls .C’est comme avec l’agérie leurs accord de 1962 j’en ais rien a faire moi , se que je vois c’est la dificultée des Français a avoir un logement social etses gens qui sont prioritaire pour tout . On ne nous consulte pas ils décident et nous n’avons qua la fermer sa suffit .
  • Mayotte, la « poudrière » des mouvements sociaux
    le lundi 25 mai 2009 à 14:19, matou a dit :
    Bonjour, personnelemnt je trouve que le clivage ente mzungu et mahorais n’est pas aussi marqué que vous le laissé entendre. Certe il est vrai qu’il existe mais il est induit par certains blanc. En général ceux qui ne viennent juste pour profiter des avantages financier d’etre expatrier (qui sont loin d’etre négligeable). Ceux la en effet n’apprecie pas l’endroit (du moins ils ne sont pas la pour ca), du coup il vivent a mzungu-land avec d’autre mzungu derriére leurs enclos, et ne vivent que entre eux. Cependant il existe une autre communauté blanche a mayotte, qui elle a cherché à fuir la metropole et celle-ci s’agrandie de jour en jour depuis que sarko est au pouvoir et est assez bien integrée. En bref il existe seulement un clivage entre mahorai et les mzungu roulant porche cayenne !!!! Ceux qui vivent en brousse et roule 205 pourris sont eux trés bien vu !!!!
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