Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
SARKO & Cie / SARKOLAND

Les réformes de Sarkozy fichent la trouille même à la droite

APRÈS SA SEMAINE NOIRE / lundi 21 avril 2008 par Serge Faubert
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Jeudi, le président de la République s’adressera aux Français. L’avalanche de réformes, vécue comme une fuite en avant, affole jusqu’à sa majorité. Et de nombreux députés ne se gênent plus pour critiquer le gouvernement et l’Elysée. Nicolas Sarkozy sait-il encore où il va ? La question est ouvertement posée. Après un an de mandat seulement…

Que peut-il dire ? Que peut-il faire ? En quelques jours, Nicolas Sarkozy a réussi ce tour de force d’avoir alarmé la quasi-totalité des catégories sociales du pays. Un équarrissage en règle de la protection sociale et des services publics : valse hésitation autour de la carte « famille nombreuse », réduction des allocations familiales, obligation faite aux chômeurs d’accepter des boulots sous-payés sous peine de radiation, éventualité d’un déremboursement des lunettes par la sécurité sociale, modulation prochaine de l’allocation de rentrée scolaire, réforme - et fermetures - des hopitaux… Sans oublier le non remplacement d’un prof sur deux et les mobilisations lycéennes. Excusez du peu !

Nicolas Sarkozy - JPG - 49.9 ko
Nicolas Sarkozy
© Kerleroux

Ce n’est plus Napoléon, c’est Néron

Une semaine sanglante aux allures de suicide collectif. Celui du président, de son gouvernement et de sa majorité. Comme s’il fallait, à tout prix, désespérer les derniers grognards. Détacher un par un les pans de cet électorat que le candidat Sarkozy, c’était sa force, était parvenu à fédérer au fil des ans. Ce n’est plus Napoléon le petit. C’est Néron et l’incendie de Rome.

Comment les plus pauvres ne déserteraient-ils pas, eux dont le pouvoir d’achat est, jour après jour, rongé par l’inflation alors qu’on leur avait promis la lune ? Comment les classes moyennes ne se sentiraient-elles pas menacées par cette tourmente qui anéantit tout espoir de mobilité sociale ? Comment les secteurs les plus conservateurs de l’opinion ne prendraient-ils pas ombrage de la remise en cause de la famille et des politiques natalistes ?

La Fronde est déclarée

Du coup, ça tangue dans la majorité. La Fronde est déclarée. On s’autorise tous les crimes de lèse-majesté. Que voulez-vous, quand on a la trouille… Un jour, c’est Hervé de Charrette, député UMP du Maine-et-Loire, qui estime que le gouvernement rend « la réforme haïssable. C’est la potion amère que les français doivent avaler chaque matin. ». Le lendemain Claude Goasguen, député UMP du très chic XVIème arrondissement parisien, déplore que « la vie politique se résume à un face-à-face entre l’Elysée et l’opinion » et s’épanche sur « le profond malaise » de la majorité.

C’est encore le président UMP de la commission des Affaires familiales et sociales de l’Assemblée, Pierre Méhaignerie – un redoutable bolchevik ! – qui juge que les réformes "vont trop vite, plus vite que l’explication". Ou un Hervé Mariton, député UMP de la Drôme qui croit nécessaire de rappeler qu’il préfère que « l’égalité demeure le principe général d’organisation de la République et de la réforme de l’Etat ». Ne serait-ce pas le cas ?

Une année de déception

Sans parler du villepiniste Georges Tron, député UMP de l’Essonne, qui estime que la première année du quinquennat est tout simplement « « une année de surprise et finalement de déception, une année en tout cas difficile pour notre majorité. » Même le fidèle Jean-Pierre Raffarin, entre deux cirages de pompes à la dictature chinoise et une attaque en piqué sur Ségolène Royal, y va de sa vacherie : « la réforme a un rythme, on ne peut pas bousculer le pays »,a-t-il jovialement énoncé.

Jusqu’au bon Edouard Balladur qui est sorti de sa réserve : « Beaucoup de choses ont été faites depuis un an, d’où le sentiment d’une certaine surabondance. Il faut permettre aux Français d’y voir plus clair" Avec le déremboursement des lunettes, c’est mal parti…

Juppé est prêt à prendre la relève

Enfin, au chapitre de la confiance en l’avenir, on n’oubliera pas Alain Juppé. Le maire de Bordeaux a gentiment profité de la semaine écoulée pour déclarer qu’il n’exclut pas d’être candidat en 2012, si Nicolas Sarkozy ne se représente pas. Comment ? Le président pourrait ne pas se représenter ? On en est déjà là ?

Et il n’y a pas à l’Assemblée qu’on se lâche. A l’UMP, où Patrick Devedjian, accusé d’être responsable du désastre des municipales, est toujours en liberté surveillée, on flingue a tout va. Le nouveau maire de Nice, Christian Estrosi, sonne la charge : « Je suis inquiet. Au moment où la gauche surfe sur les mécontentements et souffle sur les braises de toutes les revendications, je me demande si l’UMP est organisée pour lui répondre. Nous nous sommes progressivement coupés de notre base populaire ». Besancenot n’aurait pas dit mieux.

Radeau de la Méduse

Faut-il dans ce tableau, aux allures de radeau de la Méduse, rappeler les couacs gouvernementaux ? L’ accusation de « lâcheté » portée par Nathalie Kosciuko-Morizet contre son ministre de tutelle Jean-Louis Borloo et le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Jean-François Copé, fait désormais figure de pécadille.

Hier, dimanche, un sondage du Journal du dimanche nous apprenait que la cote de popularité de Nicolas Sarkozy avait encore baissé d’un point depuis mars. Elle est désormais à 36%.

Juste un problème de communication ?

Il y a un mois pourtant, on ne parlait que de reconquête. Fini le bling-bling, la bamboche sentimentale et les propos à l’emporte-pièce. Contraint et forcé par la raclée des municipales, le caméléon Sarkozy opérait une nouvelle mue – on renonce à les compter… Cette fois, promis, juré, le locataire de l’Elysée allait enfin habiter la fonction présidentielle. Un chef de l’Etat apaisé, – Merci Carla – et un exercice du pouvoir empreint de sobriété, c’était là le ticket gagnant.

Le reste ? Un malentendu, un problème d’image et de communication. D’ailleurs, on s’en était allé quérir en urgence les services du publicitaire Thierry Saussez, bombardé délégué interministériel à la communication. Avec lui, ils sont maintenant trois à orchestrer la parole divine. Franck Louvrier, l’historique ; Pierre Charon l’homme de l’ombre et donc Saussez. Autrement dit, deux de trop. Bonjour les petits meurtres entres amis.

Force de caractère ou fuite en avant ?

Comme si ce ravalement cosmétique pouvait suffire. Rolex et Ray-Ban ont, certes, été remisées, mais trop tard. Ce n’est plus seulement le marketing qui en cause, mais bien les résultats de l’action présidentielle. Comme le confirme, par exemple, un sondage de Libération, ce matin.

Et c’est, peut-être, ce qui est le plus surprenant dans la séquence que nous vivons. Jusqu’ici, Nicolas Sarkozy était considéré comme le plus professionnel des politiques. Celui qui calculait le mieux, qui anticipait.

Pour la première fois, la mécanique semble s’être déréglée. Le rappel à l’ordre du dernier conseil des ministres, s’il a rétabli un semblant d’unité au sein du gouvernement, n’a pas réussi à faire taire les députés UMP. L’emballement des réformes est vécu comme une fuite en avant. Alors même que Nicolas Sarkozy entendait faire preuve, à travers cette accélération, de sa force de caractère. Regardez, dans la tempête, le capitaine tient la barre ! Pas de chance, les marins sont trop secoués pour pouvoir en juger.

C’est toute la difficulté de l’exercice cathodique de jeudi. Rassurer un équipage qui souhaite affaler les voiles, voire jeter l’ancre, en attendant que la mer se calme. C’est pas gagné…


AFFICHER LES
52 MESSAGES
0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35

Forum

  • Les réformes de Sarkozy fichent la trouille même à la droite
    le dimanche 15 novembre 2009 à 17:30
    Peut-être que les lames qui coupent sont un peu rouillées, il faudrait les meuler, les affiner pour retrouver le bon angle de coupe, cela fait beaucoup de travail ! Peut-être qu’il va nous falloir nous satisfaire que de quelques paires de claques… Franchement, je prendrais grand plaisir à claquer des connards qui à un moment prétendaient avoir tout compris au sens du monde et qui se retrouvent comme des enfants découvrant que tout est beaucoup plus compliqué. Pour les Français de base que nous sommes, cet imbécile a tout promis ! mais n’a tenu aucune promesse… Plus ça va, plus il me fait penser au film "Ouragan sur le Caïne"…
  • Petits soldats de l’UMP, gaaaaaaaaaaarde à vous.
    le vendredi 18 juillet 2008 à 14:40, abel a dit :

    Ecartelés entre leur loyauté économique et sociale au monde des affaires, leur pragmatisme politique et leur peur de la défaite (soif de pouvoir), les parlementaires et dirigeants de l’UMP auront bien du mal à ramener (amener) Neron à la raison.

    Les échecs des municipales, et aux cantonales n’ont servi à rien, et il se vante après : "quand il y a une grève en France , on ne s’en aperçoit même plus". Et Parisot de rigoler comme une bécasse… c’est le Medef qui guide les réformes du président pas le contraire.

    Il n’y aura pas d’échec de la Droite aux prochaines régionales et le prochain charcutage électoral favorable à la droite, risque même de leur donner un avantage aux prochaines législatives (ils en auront bien besoin). Même au Ministère de l’intérieur, on s’en offusque, c’est dire… Le refus de réformer le mode électoral du Sénat est un gage de stabilité à long terme, et la promesse de réformer les nominations aux emplois publics supérieurs ne sera jamais tenue. La fixation partielle de l’ordre du jour par l’assemblée n’est qu’un écran de fumée. Tout part en fait de l’Elysée et les petits soldats de l’UMP aboient quand on leur dit d’aboyer. En privé, ils vous diront qu’ils en ont marre "du fou", certains parlent effectivement de fou.

    En public, ils ne cracheront jamais dans la soupe.

  • Les réformes de Sarkozy fichent la trouille même à la droite
    le dimanche 4 mai 2008 à 15:40, xedos9 a dit :
    sarkozy est du niveau de steevy sans plus voir les notes de son bac pas de quoi pavoiser le QI il vaut mieux ne pas en parler un beau parleur d’avocat ou d’assureur comme son ami bertrant c’est lamentable comment des francais ont pu voter pour cet homme avec ses gamelles et son gouvernement de gauche et de droite et d’extreme droite la plupart en attente de justice ..
  • Les réformes de Sarkozy fichent la trouille même à la droite
    le dimanche 27 avril 2008 à 00:23
    Notre Président est un avocat qui plaide par fureur - il se sait perdu mais il a la joie de ruiner les plus pauvres.
  • Les réformes de Sarkozy fichent la trouille même à la droite
    le vendredi 25 avril 2008 à 13:30
    SARKO SOIT EST TRES MALIN SOIT TROP Bète pr comprendre que les trois quart des français sont dans la merde pour cause, la hausse du pouvoir d achat, les suppression d emplois que sa soit militaire,l educaton national,tous travail confondu,les remboursements quelconquessssss…cherche-t-il un mai 68,UNE GUERRE civil ?un homme decouragé peu tous faire alors imagine un pays en fureur .il na pas du comprendre ce que c etais le role de president democrate,ce president est dictateur mais ne doit pas etre francais pour cause il se fou de l etat actuel du pays ,et il vera ce qu est une bande de chien enragé.conclusion sarko ce croi malin mais il est bete comme c pied.
0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte