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L’humeur de Probst

Les giboulées de mars

27 mars 2010 à 15h54
Jean-François Probst, ex-conseiller de Jacques Chirac, Charles Pasqua ou de Jean Tiberi, commente l’actualité.

Il y a six mois, Pascal Perrineau, grand spécialiste du Front national devant l’éternel, pronostiquait la fin du mouvement lepéniste. Le soir du deuxième tour des régionales, le même Perrineau pontifie sur « les difficultés du gouvernement face à la crise » qui « ont libéré un espace » pour Le Pen. Et voici les mêmes experts qui, ces derniers jours, refont surface. D’après un sondage CSA du Parisien, les Français jugent que le Kayser Sarkoko devrait « changer de style » et adopter un style plus présidentiel. Il suffisait d’écouter les élus de droite depuis deux ans pour aboutir à la même conclusion. Le coût du sondage en moins !

D’ici la présidentielle, Sarkoko devrait bien être attentif aux élections cantonales en 2011 et, dans la foulée, au choix d’un président du Sénat, qui pourrait bien être une femme, et de gauche. Sur fond de coalition entre le centre et le parti socialiste. Cette année, les giboulées de mars ont été sévères.

Anormalement aveugle, le Kayser n’a pas nommé d’Alsaciens au gouvernement pour récompenser la belle province d’avoir sauvé l’honneur de la droite. Le regretté André Bord n’a pas d’héritier. En revanche, le villepiniste Georges Tron a hérité d’un maroquin. Encore que, dans son cas, villepiniste ne soit pas l’étiquette appropriée. Dans une vie antérieure, Georges Tron a servi sir Édouard, alors Premier ministre. Lors de la campagne présidentielle de 1995, Tron aura eu l’idée saugrenue de faire jouer à Édouard Balladur le rôle d’un auto-stoppeur. Un hélico soudain en panne, un atterrissage dans les champs et voici le cher Édouard, en veste cachemire et chaussettes rouges, hélant une Mercedes. Et les médias, TF1 en tête, de saluer l’immense simplicité du candidat Balladur. Hélas, du côté de l’état-major chiraquien, dont j’étais, on sent le subterfuge. La conductrice de la Mercedes n’était autre que la cousine de Geoges Tron. N’est pas qui veut Mitterrand dans « l’affaire de l’Observatoire ».

Et Dieu, dans tout cela ? Et le vaste monde ? Les amicales pressions d’Obama sur Benjamin Netanyahou vont-elles porter leurs fruits ? Jerusalem-Est ne doit pas être colonisée, ce n’est bon pour personne, surtout pas pour les Israéliens. Depuis toujours, il aurait fallu internationaliser les lieux saints. Mais qui se collera à cette tâche impossible ? Voici une croisade pour saint Zemmour, qui, depuis sa dernière provocation chez Ardisson sur la délinquance des Black et Beurs, aime jouer aux martyrs !

Post-scriptum : au Gabon, Ali s’émancipe d’Omar, m’indique mon ami, le Prince Pokou. Ali Bongo, le fils de feu Omar Bongo, ne veut pas régler les surfactures promises par son père à quelques sorciers blancs. Le premier à faire les frais de cette cure d’austérité à la gabonaise est ce pauvre Robert Bourgi, qui a servi successivement Villepin puis Sarkozy. Aujourd’hui, il réclame son dû, mais en vain.

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Mots clés : politique