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Législatives : les Kirchner à la porte

Argentine / mardi 30 juin 2009 par Ali Bhi
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Elue présidente dès le 1er tour en 2007, l’Argentine Cristina Kirchner traverse depuis une crise de popularité. Lors des législatives anticipées, dimanche, elle a d’ailleurs pris une claque, jusque dans le fief de son mari Nestor.

« Nous allons continuer à travailler pour approfondir la démocratie », déclarait, dimanche 28 juin, Nestor Kirchner, l’époux de l’actuelle présidente, quelques heures après les résultats des législatives de dimanche. Drôle de façon de reconnaître la défaite du parti péroniste au pouvoir qui, pour la première fois depuis six ans, vient de perdre la majorité au Congrès. Drôle de façon aussi de justifier le travail accompli jusque-là tant la démocratie prend aux contacts du couple Kirchner une définition particulière. Autoritarisme, népotisme, affaires politico-financières, bling-bling à l’Argentine… Autant de petites et grandes compromissions sanctionnées dimanche dans les urnes. Les Kirchner ont perdu 10 sièges à la Chambre des députés pour la province de Buenos Aires, qui regroupe près de 40 % de l’électorat. La formation présidentielle a perdu dans les trois autres principales provinces : Santa Fe, Cordoba et Mendoza. Plus dur et très symbolique, les Kirchner ont été battu à Santa Cruz (Patagonie), leur fief, province natale de Nestor Kirchner, dont il fut trois fois gouverneur.

Cristina Kirchner, entre affairisme et bling bling - JPG - 62.1 ko
Cristina Kirchner, entre affairisme et bling bling
© Mor’

Depuis son élection à la tête de l’État argentin, le 29 octobre 2007, oscillant entre botox et bling-bling, Cristina Kirchner voit sa popularité chuter. Elue dès le premier tour avec 44,92% des voix, elle atteint péniblement aujourd’hui les 20% d’opinions favorables. Pourtant, son mari, Nestor Kirchner, qui a occupé le même poste de 2002 à 2007, a tout fait pour propulser sa douce aux firmaments de la politique. Elu en 2002, cet ancien avocat a en effet réussi le tour de force de sortir le pays de la banqueroute qui l’a frappé en 2001. Exsangue quand il est arrivé au pouvoir, l’Argentine connaissait officiellement un taux de croissance de 8% à 9% en 2008. Du pain béni pour dame Cristina qui, alors que son mari avait décidé de ne pas se représenter, pouvait espérer reprendre les rênes de la Casa Rosada, le siège du pouvoir exécutif argentin.

Quand péronisme rime avec affairisme

Hélas, en moins de six mois, la machine Kirchner s’est grippée. Accusations de corruption, fronde des agriculteurs, critiques sur le style de la présidente… Les fronts d’opposition se multiplient et les vieux démons de l’Argentine ressurgissent. Dès décembre 2007, une petite valise, pleine de dollars, est venue entacher le tout frais triomphe de Cristina Kirchner. Après qu’un homme d’affaires vénézuélien a été arrêté à l’aéroport de Buenos Aires avec, dans sa mallette, 800 000 dollars (550 000 euros) non déclarés, les Etats-Unis ne se sont pas fait prier pour accuser le président vénézuélien Hugo Chavez de financer la campagne de Kirchner. Plus récemment, l’arrivée prochaine du TGV, emmenée par le groupe français Alstom, a lui aussi fait quelques vagues. Un ex-député de l’opposition, Mario Cafiero, a porté plainte contre le premier projet de TGV d’Amérique latine et réclame une enquête. Comme l’a raconté Bakchich, cela n’a pas empêché l’entreprise française de financer une réception de l’ambassadeur argentin à Paris. Plus généralement, les Argentins se sont sans doute lassés du goût amer des époux Kirchner à utiliser l’argent public à des fins privées. Financement de la campagne présidentielle pour Cristina, déplacement en hélicoptère de la flotte présidentielle pour Nestor… Quand péronisme rime avec affairisme.

Courant 2008, l’agitation sociale est venue s’ajouter aux scandales politico-financiers et affaiblir un peu plus la présidente Kirchner. Le 26 mai dernier, près de 300 000 agriculteurs manifestaient à Rosario (centre) pour faire valoir leurs droits sur les bénéfices tirés de la production du soja dont l’Argentine est l’un des principaux exportateurs au monde. De son côté, la redoutable Cristina ne cédait pas, feignant même d’ignorer le mouvement dans ses déclarations publiques.

Cristina accusée d’avoir trifouillé les chiffres de la croissance

Enfin, depuis 2009, une autre polémique fait rage sur les chiffres officiels de l’économie argentine. Le gouvernement est accusé d’avoir noyauté l’agence nationale de statistiques et de mentir sur la véritable mesure de l’inflation. De même sur les chiffres de la croissance. De nombreux économistes indépendants assurant que l’Argentine est en récession.

Autant d’ombres au tableau que dame Cristina pensait mettre de côté en avançant au mois de juin les législatives prévues initialement en octobre. Invoquant une crise mondiale, elle imaginait - sous les conseils de son gentil mari - ainsi pouvoir prendre de cours l’opposition. Raté. Selon nos informations, certains ministres pourraient subir directement les conséquences de la claque électorale. « Au moins ils pourront se reposer et oublier un peu Cristina dont l’autoritarisme en a lassé plus d’un », souffle à Bakchich une habituée des couloirs de la Casa Rosada.

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3 MESSAGES

Forum

  • Législatives : les Kirchner à la porte
    le vendredi 18 décembre 2009 à 15:28, tonio a dit :
    elle a quand même la force d’affronter 4 gros piliers conservateurs : les militaires (connus pour leur tendresse dans les camps de torture), les curés (opus dei et à droite du pape), l’oligarchie agricole (ils sont aussi blindés que leur voitures), ou le groupe de médias Clarin (grand défenseur de la liberté de la presse qu’il possède en totalité.)
  • Quand journalisme rime avec dilettantisme
    le jeudi 2 juillet 2009 à 21:50, Terry a dit :

    Quelques erreurs de contexte dans cet article :

    - On présente la "fronde des agriculteurs" quand il s’agit de propriétaires terriens (dont quelques milliers possèdent plus de 60 000 hectares - ces propriétaires ne connaissant d’agriculture que l’évolution du prix des céréales à la bourse de Chicago). On présente la protestation de ces mêmes "agriculteurs" comme légitime, ils doivent "faire valoir leurs droits sur les bénéfices tirés de la production du soja", alors que les peones qui travaillent ces terres vivent en général dans des conditions de semi-esclavage, et que les heureux propriétaires vivent dans les quartiers chics de Buenos Aires. En France, on ne met pas en doute la justesse de l’ISF, alors que la mise en place d’un impôt sur les exportations en Argentine pour financer le développement industriel et l’éducation apparaît comme scandaleux (j’attends déjà la critique bête et méchante : "cet argent va aller gonfler directement les poches de la classe politique", cet argument me paraît stérile puisqu’il nie la possibilité d’investissements en infrastructures et de tout "développement").

    - Dans cet article, on parle de politique en Argentine sans parler des "punteros", à la fois concept et acteur central qui permet de comprendre comment se gagne ou se perd une élection. Le grand gagnant de cet élection est De Narvaez (un millionnaire) qui a su récupérer le réseau de punteros de Duhalde moyennant finance. De Narvaez représente une droite bien plus "assumée" et un modèle économique et social bien plus rigide (le modèle neo-liberal en économie, la mano dura comme modèle social "pour en terminer avec l’insécurité"). M’exposant à me faire traiter de Kirchneriste, je précise le très bon score de Pino Solanas (réalisateur de ciné de gauche) à Buenos Aires (+ de 20%), et de son soutien à Kirchner pour ce qui est de la nationalisation des fonds de pensions privés et d’aerolineas argentinas (il prend évidemment ses distances sur bien d’autres sujets).

    - Cet article manque de références (je doute qu’il s’agisse d’une enquête de terrain, malgré le passage éclair par les sofas de la casa rosada), je peux passer les miennes dans la presse locale (celle-ci étant très loin de faire campagne pour les Kirchner).

    • Quand journalisme rime avec dilettantisme
      le mardi 26 janvier 2010 à 10:08, Piquetero sans piquet a dit :

      100% d’accord.

      L’auteur fait passer la fronde des organisations patronales rurales pour une manifestation de paysans, et oublie au passage que le projet d’augmentation des taxes de 35 à 45% sur le soja et le tournesol était contrebalancé par une baisse sur le maïs et le blé. Le soja étant excellent pour la dilapidation de la richesse des sols, ce ré-équilibrage de l’agriculture n’est pas forcément idiot - je dis ça, vu de loin, mais déjà de plus près que notre journaliste.

      Quant à l’autoritarisme, réel d’une certaine façon - c’est ça aussi le péronisme, fût-il de gauche (ça porte même un nom, la "verticalidad" - il s’exerce dans les limites de la Constitution, et peut se justifier, d’un point de vue de gauche, vu les défis suscités par la crise, la dette extérieure et la volonté d’impulser un programme hétérodoxe au niveau libéral, c’est-à-dire opposé à la pensée unique.

      Pour le reste des affaires, très bien, parlons-en, mais n’oublions pas que nous sommes dans un des pays les plus corrompus d’Amérique latine, et que les affaires (dont cette ridicule histoire de valise montée en épingle par… le FBI !) ne devraient pas éclipser quelques réformes fondamentales, dont le projet de loi (voté à l’heure où j’écris ces lignes, j’ai un certain avantage sur notre journaliste) sur les médias, véritable "révolution médiatique" qui abroge… une loi de la dictature.

      Je passe sur l’impasse sur les droits de l’homme, etc. Et comme dit l’ami, il n’est pas nécessaire d’être kirchnériste pour connaître ces faits. D’ailleurs, Julio Lopez est toujours porté disparu, en pleine "démocratie" (et Duhalde ne serait pas tout à fait innocent dans l’assassinat des deux piqueteros en juin 2002)…

      Bref, bravo Bakchich ! Rouler pour le groupe Clarin (dont la patronne aurait profité du vol de bébés sous la dictature) et la droite argentine, il faut le faire…

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