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Le sexe est le moteur du pouvoir des mâles, confirment les Bonobos

22 avril 2008 à 11h24
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Samedi dernier, un dirigeant d’une grande chaîne de télévision a été mis en examen pour homicide involontaire. Il a été placé sous contrôle judiciaire après la mort à son domicile - vraisemblablement due à une overdose - d’un homme avec qui il avait passé la soirée en compagnie d’une troisième personne. La victime était le chef du bureau du cabinet d’un ministre et il aurait succombé à une crise cardiaque à la suite d’une partie fine au cours de laquelle il aurait consommé des produits stupéfiants. De la cocaïne et du GHB, ou « drogue du violeur », auraient été retrouvés dans l’appartement.

Cette sombre affaire révélée par le Point.fr et qui a déjà quelque peu mobilisé la toile, n’a suscité que quelques brèves dans la presse. Etrange pour une affaire qui conjugue pouvoir et sexe, les deux mamelles de l’audience populaire !

Est-ce – à dire que ces parties fines sont suffisamment courantes pour ne plus intéresser l’opinion ? pas sûr. L’omerta a dû jouer à plein. La force de frappe et de pression de TF1 et de ses alliés de presse écrite s’est révélée efficace.

Ceci étant cette histoire relève de la vie privée, et à ce titre, la presse française, à la différence de ses confrères anglo-saxons est toujours plus réticente à couvrir ce type de sujet. On ne peut l’en blâmer.

Cette affaire, qui fait écho au scandale du banquier Edouard Stern, décédé lui aussi dans des conditions quelque peu sulfureuses, nous rappelle combien pouvoir et sexe font bon ménage. Les primatologues le savent bien, c’est le sexe qui est le moteur principal du pouvoir chez les mâles.

Le pouvoir permet d’assouvir ce besoin de séduire et de se reproduire. Selon la loi primate, le pouvoir de séduction des mâles augmente au fur et à mesure de leur progression dans l’échelle sociale. Le premier privilège du chef est de pouvoir séduire plus de femelles que ses subordonnées et qui plus est, les plus sexy (selon les critères des singes) et les plus courtisées.

Le rump-rump des mâles

On ne s’étonnera pas que nos dirigeants et hommes de pouvoir soient réputés séducteurs, tombeurs…qu’ils soient petits, bedonnants ou vieux, peu importe. Dans notre imaginaire collectif, le chef est un séducteur, donc son grand appétit sexuel ne nous choque guère.

Ce qui est plus étonnant, c’est l’attirance de certains hommes de pouvoir pour des jeux sexuels un peu « particuliers ». Recours à des drogues, séances de SM, échangisme… Là encore, on n’a rien inventé, si les singes Bonobos ne se droguent pas (à ma connaissance), ils ne s’interdisent aucun jeu sexuel. Ce qui leur permet de prendre du plaisir et de libérer des tensions tout en confortant les liens sociaux au sein de la tribu.

Copulation entre deux Bonobos pendus par les pieds, frottement de pénis de deux mâles face à face suspendus à une branche comme s’ils croisaient l’épée, frottement génito-génital de femelles, croupe à croupe (rump-rump) entre mâles… activité sexuelle à plusieurs tous sexes confondus, les Bonobos rivalisent d’imagination pour pimenter leur vie sexuelle comme le décrit Frans de Waal dans "Le singe en nous"

Que recherchent ces hommes de pouvoir quand ils cèdent à leurs pulsions primates ? libérer, à l’instar des Bonobos, des tensions qui sont particulièrement fortes dans la sphère du pouvoir ? Mais là où leurs cousins singes savourent l’activité sexuelle qui reste d’abord un jeu, chez nous, le jeu peut prend une tournure plus violente et plus sombre. Avec, parfois, des chutes malheureuses.

Une loi pour protéger nos vieux primates Fadela, Rama, Roselyne, Nathalie : du rififi chez les femelles

8 Messages de forum

  • Curieux raisonnement que de considérer les moeurs d’une espèce animale pour en tirer des conclusions sur l’homme. Pourquoi ne pas essayer dans l’autre sens ? De ce point de vue, il apparaît que les moeurs des bonobos sont proches des nôtres. Encore un peu de patience, sur la tendance de notre évolution, nous serons bientôt un sujet d’études pour les singes lubriques.
  • Ah ben si les bonobos daignent confirmer…
  • Bizarre comme on se plante à chaque fois avec ces tentatives de comparaisons …

    Primo : génétiquement nous sommes bien plus proches des chimpanzés de1 à 2 gènes près … et les chimpanzés pratiquent le viol, le génocide inter tribal, sont agressifs sexuellement etc Nous sommes donc génétiquement beaucoup plus éloignés des fameux Bonobos … ensuite ce que je trouve curieux c’est cette volonté de vouloir nous faire passer leurs jeux de simulation de rapports sexuels pour des rapports réels … Ensuite ce que je trouve encore plus réducteur et dangeureux c’est de vouloir trouver dans l’observation de ces pratiques (qui sont ludiques et non dominantes) une éspèce de confortation dans le rapports de force et de pouvoir mis en place dans notre civilisation patriarcale qui utilise le sexe comme moyen de soumission et de domination bien avant le plaisir, et le respect d’autrui … le sort de femmes humaines dans leur érotisation permanente et forcée, dans leur état d’objet avant d’être sujet à part entière est il comparable au statut des femelles Bonobos ? Ben non … rien à voir … la femelle Bonobo fait ce qu’elle veut quand elle veut avec qui elle veut … chez nous tout est préscrit - et bien evidemment hétéronormé à fond les manettes … les Bonobos ne sont pas spécialement hétéronormés mis à part pour la reproducution mais pas dans leurs jeux de tous les jours … les Bonobos n’ont pas besoin de prendre de la dope pour vivre leur sexualité, n’ont pas besoin de s’avilir pour vivre leur sexualité etc Sexe et pouvoir c’est humain mais surtout fortement culturel, donc un truc qui est construit par la pensée et des actes clairs, même si comme je l’ai mentionné plus haut nous serions plus proches des Chimpanzés … Absolument rien dans la nature, preuve en est avec les Bonobos et bien d’autres éspèces, ne permet de valider un corrolaire sexe et pouvoir comme une chose qui serait "naturellement" indiscutable … nos pratiques sont politiques et culturelles, nous avons un cerveau et une pensée articulée qui évolue sans cesse - donc continuer sans discernement et analyse critique à poser sexe et pouvoir comme un acquis naturel pour les mâles est contre productif d’un point de vue humain et féministe - c’est une vision raccourcie, parfaitement réactionnaire … Donc je trouve cet article assez mal foutu et surtout manquant sacrement d’esprit critique sur le fond … Ici on ne maitrise ni le sujet sur les Bonobos ni le sujet sur la domination patriarcale hétéronormée …

    Voir en ligne : pushs

    • Merci pour votre long billet. Sachez qu’en 10 ans, on a beaucoup appris sur les Bonobos. Pour F de Waal qui est l’un des rares spécialistes des grands singes, "nous sommes aussi proches du chimpanzé que du bonobos, les deux espèces s’étant séparés du tronc commun il y a 2, 5 millions d’années". Donc, non le chimpanzé n’est pas plus proche de nous. Et oui, pour les primates les plus évolués, le sexe est un moteur essentiel du pouvoir.

      Je vous invite à lire l’excellent ouvrage de F De Waal, le "singe en nous", qui je crois, répondra mieux que moi, aux questions que vous vous posez.

      Je vous invite à méditer ce qu’il écrit en page 56 "les primates éveillent en nous une certaine nervosité parce qu’ils nous renvoient une image cruelle et sans fard de nous mêmes, nous rappelant que nous sommes, selon la formule de Desmond Morris "des singes nus".

      Voir en ligne : http://ethologie-communication.type...

  • En ce qui concerne les femelles de l’espèce humaine, si l’on ne dispose pas des attributs que vous décrivez si bien et si on bande pour celles qui y sont sensibles, il suffit d’usurper ces critères en y ajoutant une pincée de mystère et de danger pour les faire tomber . Ça suffit pour les baiser une fois, comme elles sont trés nombreuses on peut recommencer aussi souvent qu’on en a envie et au passage niquer avec la meuf du chef , grosse satisfaction pour l’égo.

    Mais en définitive rien ne vaut comme être aimé d’une femme intelligente et sensible .

    • je suis d’accord avec vous,rien est mieux que d’etre aime par une femme sensible et intelligente,qui sache se remettre regulierement en question en fonction des situations que le male lui fait rencontrer. C’est la difference entre deux etres qui fait naitre le desir et qui,lorsqu’elle est assumee,le fait durer.C’est pourquoi je pense qu’il ne sert a rien de courir apres les hommes qui,du coup,se sentent sexuellement forts.Au contraire, il faut savoir les faire attendre,ca les rend dingues ;dingues de nous et c’est ce que l’on veut,nous les femelles.
  • J’inverserais la proposition :

    Le pouvoir est l’un des aliments du sexe. Celui - ou celle - qui détient un pouvoir doit en revêtir les attributs, sinon, il n’y a pas de séduction. Pour opérer sexuellement, le pouvoir ne peut être discret. Il ne peut opèrer sur l’autre que si l’autre sait, et il opère, semble-t-il, encore mieux lorsque le pouvoir exercé est public. L’ego du candidat à la promiscuité avec l’être de pouvoir est d’autant plus flatté - exité - lorsqu’il sort vainqueur de la compétition !

    Quant au pouvoir des femelles, il attire tout autant que le pouvoir des mâles. Les femmes de pouvoir sont seulement moins nombreuses et, lorsqu’elles sont en situation de pouvoir, moins disponibles que les mâles. Mais, là, je m’avance peut-être…

  • J’aime beaucoup les articles de votre blog. Je les trouve originaux, intéressants et pertinents.