Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
BIG BIZNESS

Le groupe français Editis va se mettre à l’espagnol

Édition / jeudi 24 avril 2008 par Jean Roques-Fellet
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Un peu en perte de vitesse sur le plan financier, Wendel, la société du baron Ernest-Antoine Seillière, revend le deuxième groupe d’édition français, Éditis, pour un milliard d’euros, probablement à l’Espagnol Planeta. Seillière avait promis d’en faire un géant de l’édition francophone. Mais bon : les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent…

Joie du capitalisme moderne : Wendel va vendre pour un milliard d’euros le deuxième groupe d’édition français (derrière Hachette, propriété de Lagardère), Éditis, qu’il avait acheté pour 660 millions en 2004. Une « performance » exceptionnelle, comme disent les boursiers. Applaudissons bien fort. Wendel a bien besoin de cet argent car la société financière contrôlée par le baron Ernest-Antoine Seillière (oui, l’ancien président du Medef) a pris environ 20% du capital de Saint-Gobain, une entreprise qui vaut près de 20 milliards d’euros. Mais dont le cours est en baisse de plus de 20% depuis le début de cette année. Ce qui n’arrange pas les affaires de Wendel, dont la valeur boursière est d’environ 4,3 milliards et qui doit faire face à la grogne de certains héritiers, inquiets pour leurs dividendes.

Dans ce contexte, la vente d’Editis est donc considérée comme une bonne idée. Et peu importe la nationalité de l’acheteur : des négociations exclusives ont été ouvertes avec le groupe espagnol Planeta. Les vénérables maisons d’édition Bordas, Nathan, Plon, Perrin et Le Robert vont donc traverser les Pyrénées. La transaction serait finalisée d’ici juin.

Editis a raté sa vocation, devenir le géant français de l’édition

Curieux. Car le baron avait argué de sa nationalité en 2004 pour racheter Éditis. Il avait même bénéficié du soutien des pouvoirs publics - dont Jacques Chirac -, et des concurrents ont accusé Lagardère, le vendeur, d’avoir fourni des informations à Wendel pour lui permettre de faire la meilleure offre et donc devancer des groupes comme Gallimard ou Media Participations (ce dernier vient d’ailleurs de retenter sa chance pour Editis).

Résumons : profitant de la déconfiture de Vivendi après les folies de Jean-Marie Messier, Lagardère avait décidé de reprendre la branche édition du groupe avec l’aide du gouvernement. Le groupe affirmait qu’il voulait créer un géant français du secteur en constituant une sorte de monopole. À Paris, à part les petites maisons d’édition, personne ne râlait. Il a fallu l’intervention de la Commission européenne pour forcer Lagardère à vendre la plus grosse partie d’Editis (60%). Wendel a accepté de payer les 660 millions d’euros en cash et affirmait à l’époque qu’il était prêt à remettre 300 millions d’euros pour favoriser le développement de la société. Seillière insistait alors sur sa volonté de constituer un champion de l’édition francophone. Plus de trois ans plus tard, il revend purement et simplement Éditis.

C’est bien connu : les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.


AFFICHER LES
4 MESSAGES

Forum

  • Le groupe français Editis va se mettre à l’espagnol
    le jeudi 24 avril 2008 à 18:06, Quoi ?? a dit :

    On se demande ce qui gêne dans cette histoire …

    qu’une société change de stratégie ce qui, convenons-en, n’est pas interdit ..

    ou que l’acheteur ne soit pas français ("Et peu importe la nationalité de l’acheteur") ???

    Ca sent un peu le nationalisme rampant …

    • Le groupe français Editis va se mettre à l’espagnol
      le vendredi 25 avril 2008 à 00:30, Hunter a dit :

      Bonsoir,

      L’édition littéraire étant encore considérée il y a peu comme la clé de voute du domaine culturel, il parait logique que les pouvoirs logiques se penchent (par moments du moins) sur la question de la nationalité des acheteurs potentiels quand des maisons d’édition françaises "historiques" se retrouvent sur le marché… Pas de nationalisme rampant donc.

      • Le groupe français Editis va se mettre à l’espagnol
        le mercredi 30 avril 2008 à 09:06, jiu a dit :
        ce n est pas la premiere fois qu un "grand" patron utlise se genre de ficelle ……. et puis depuis mittal arcelor on na plus qu a bien se tenir parti comme c est parti les "grand" patrons pourrais vendre le pays …….et nous avec sans que les pouvoirs publiques reagissent ( sans les accusés de complicités) d ailleur ils l ont pas encore fait ?????? c est bizarre ….. ?
    • Le groupe français Editis va se mettre à l’espagnol
      le dimanche 18 mai 2008 à 22:56
      Ce qui choque n’est-il pas que le "bon baron" Seillère se remplisse encore les fouilles… L’argent va à l’argent… Il vaut mieux être né riche et être bien portant que … etc… mon bon monsieur. Et pendant ce temps nous pouvons toujours travailler plus … Pourquoi déjà ?
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte