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Le blues du Quai d’Orsay

mercredi 22 novembre 2006 par Sami Abada
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Douste Blabla a réinventé la diplomatie à la française, dopée au Lexomil…

Depuis les envolées lyriques de 2003, et le fameux discours de Dominique de Villepin aux Nations Unies, qui ont vu la France s’opposer aux Etats-Unis sur le déclenchement de la guerre en Irak, il ne reste plus grand-chose de ce choix qui avait donné à la France un crédit et une popularité inégalés dans le monde arabe. Trois ans plus tard et dans la plus grande discrétion, la politique de la France a considérablement évolué par petites touches les dirigeants français font tout ce qu’ils peuvent pour se rabibocher avec les Etats-Unis et leur allié stratégique Israël. Au Quai d’Orsay, les diplomates ont littéralement le blues et sont excédés par les attaques des responsables politiques de droite comme de gauche sur la politique arabe de la France. Ils rappellent qu’ils sont des fonctionnaires qui mettent en pratique les orientations définies par les élus. La dernière en date provenait de Dominique Strauss-Kahn, qui, dans un entretien à un journal américain proche des conservateurs, n’hésitait pas à fustiger cette orientation et, assurait que s’il avait des responsabilités dans un gouvernement socialiste il pèserait pour mettre fin à cette doctrine.

Au Quai d’Orsay, on est d’autant plus amer que les diplomates estiment avoir un très mauvais ministre, peu au fait des questions internationales et qui ne maîtrise pas les dossiers. L’échec le plus spectaculaire reste le voyage à Alger de juin dernier qui s’est soldé par un échec retentissant et a mis en transe Jacques Chirac. Plus préoccupé par son image que par la place et le rôle de la France dans le monde, le chef de la diplomatie française est décrié par son administration et critiqué par les parlementaires de la commission des Affaires Etrangères et de la défense pour son manque de rigueur.

La France, champion automobile accidenté

Les propos sont parfois cinglants, ce qui, dans cet antre de moquette épaisse et de doubles portes battantes, en dit long sur la déprime qui a gagné ces hauts fonctionnaires, plus habitués aux discours référencés qu’aux échanges par SMS avec les directeurs de l’administration. Le style de Philippe Douste-Blazy se veut simple et son exercice du pouvoir détendu. En fait, il est perçu comme celui d’un homme qui cherche à dissimuler son indifférence et, ce qui est plus grave, son manque d’intérêt pour ce prestigieux ministère.

Sur le dossier du Proche-Orient la France a perdu de son lustre et là encore ce sont les Etats-Unis qui s’imposent. Au Liban après l’assassinat de Rafic Hariri, un ami de 20 ans de Jacques Chirac, la France a fait voter par le conseil de sécurité de l’ONU une résolution condamnant la Syrie, allié traditionnel de la France dans la région depuis le mandat français. L’effet a été désastreux sur les dirigeants palestiniens, iraniens et le Hezbollah libanais. Ainsi peu à peu la France recule et un proche de Dominique de Villepin souligne que «  la France c’est un champion automobile qui a eu un accident de la circulation ».

Cette réflexion illustre le désarroi et l’absence de réflexion des éminences qui n’ont pas su anticiper les bouleversements internationaux et redéployer l’un des meilleurs réseaux diplomatiques du monde.

En Afrique là encore la France est bousculée, voire contestée. En Côte-d’Ivoire, en Algérie, au Tchad, soit les dirigeants locaux préfèrent négocier avec l’oncle Sam, soit les régimes en place sont menacés par une opposition interne et l’on ne trouve pas de canaux de dialogue avec les futurs responsables. Jusqu’en Europe où l’échec du référendum constitutionnel, voulu par Jacques Chirac, a affaibli le gouvernement français déjà fragilisé par plusieurs défaites électorales. Ce qui se joue aujourd’hui affirment certains directeurs du Quai d’Orsay c’est notre capacité à incarner des valeurs et être un pays qui peut jouer un rôle de passerelle entre l’occident et l’orient. En revanche pour ce qui est de notre position dans le monde il faut définitivement admettre que l’avenir appartient à l’Asie, même les Etats-Unis, étranglés par leur dette devront composer avec ces géants économiques et notamment la Chine militaire.


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