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Le Taser tue modérément, selon les documents confidentiels de l’Intérieur (Ière partie)

ARME / jeudi 20 novembre 2008 par Xavier Monnier, Nicolas Beau
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Les pontes de la police sont presque du même avis que Besancenot, le Taser peut tuer. « Bakchich » publie les documents internes des flics qui en confirment la « létalité réduite ».

Qu’Olivier Besancenot et l’armada des gaucho-droits-de-l’hommiste se rassurent. Leurs réticences quant à l’utilisation et la dangerosité du Taser ont bien été entendues, jusque dans les plus hautes sphères de la police française. Et Bakchich en apporte la preuve, avec des documents exclusifs, après la première partie de notre enquête lisible ici.

Si, si, les flics sont tout à fait conscients de la dangerosité de l’arme. Et de sa mortalité plus que potentielle. Il a juste fallu un peu de temps avant qu’ils ne s’en rendent compte. Quatre ans très exactement, avant que leurs yeux de Chimène pour ce Pistolet à Impulsion électrique (PIE), venu des États-Unis, ne s’embrument un peu.

Lors de son introduction «  à titre expérimental pour une durée de trois mois », en janvier 2004, le «  Taser X26 » ne semble avoir que des qualités aux yeux des hiérarques de la police. Et ces gentils sentiments transparaissent même dans le style pourtant très administratif d’une note interne datée du 26 janvier 2004 et débusquée par Bakchich.

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« Arme de poing très légère », dont « pour l’instant seule la cartouche est classé en catégorie VI », ses principes de conception sont loués par le directeur central de la sécurité publique de l’époque, Alain Fontaine.

La note du 26 janvier 2004 n’a que de doux mots pour le Taser… - JPG - 13 ko
La note du 26 janvier 2004 n’a que de doux mots pour le Taser…

«  Son usage représente une alternative efficace dans de nombreux types d’intervention et dans des formes de riposte situées entre l’arme de service (…) et le simple emploi de la force physique qui expose les fonctionnaires à des risques et des blessures graves », glougloute Fontaine. « L’utilisateur dispose d’un pouvoir dissuasif fort et d’une meilleure garantie de réussite dans le cas d’intervention à risques et violentes ».

Une arme dont le caractère non-létal est avéré en 2004…

Et cerise sur le gâteau, «  le caractère non-létal de cette arme est avéré ». Rangez vos flingues, sortez vos PIE les gars. Avec le Taser et ses décharges de 50 000 volts délivrées en 5 secondes, la police entre dans une nouvelle ère. Encore un peu et la flicaille reprendrait l’un des arguments phares de la société qui fabrique ces joujoux permettant de « sauver des vies »…

…une arme non létale - JPG - 24.1 ko
…une arme non létale

Mais à l’usage, les poulets ont commencé à découvrir de menus inconvénients à manier une telle arme. Et prennent des précautions. Le petit bijou de technologie est à manier avec des pincettes.

En 2006 l’expérimentation prend fin. Et la première commande publique de 2000 PIE pour la police et la gendarmerie est signée. Les ministères de l’Intérieur et de la Défense décident de classer le Taser comme une arme de catégorie IV, interdite à la vente au public, et non de catégorie VI. Une décision promulguée dans un arrêté du 22 août 2006 au Journal Officiel.

Un acte de défiance prolongé par un joli manuel de « préconisation et de précautions d’emploi à destination » des gentils utilisateurs, dont Guy Birenbaum dans Le Post a fait état.

Un long laïus de deux pages qui recense les manipulations à éviter. « En cas de pointage du laser la tête ne doit pas être visée », en cas de tir non plus d’ailleurs… Et attention, les flics devront être œuvre de discernement.« L’état psychologique de la personne touchée et, pour certaines, la tolérance physiologique, peuvent limiter l’efficacité du pistolet ». Voici venu l’heure des flics-psy… « Ces données doivent préventivement être prises en compte par les utilisateurs, formés à ces mises en situations ».

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Petite précision qui a son importance, certains malheureux présentent une « vulnérabilité particulière » au Taser : les « personnes aux vêtements imprégnés de liquides ou de vapeurs inflammable (…) femmes enceintes (…) malades cardiaques ». Les conséquences pour la personne « tasée » paraissent il est vrai, un brin violentes : « chute violente au sol, pouvant entraîner des blessures graves (tête percutant le sol ou un obstacle, blessure liée à l’arme ou à l’objet tenue dans la main). La contraction des muscles peut déclencher un tir involontaire si l’individu est porteur d’une arme. »

En résumé, le poulet qui veut électrifier son mode devra vérifier qu’il ne s’agit pas d’une personne enceinte, psychologiquement fragile, un peu éméchée ou cardiaque. Et devra veiller aux «  conséquence possibles sur d’autres personnes se trouvant à proximité immédiate, notamment en cas de foule ou de présence d’enfants ». Utilisateur du Taser, un don de double vue est exigé…

Sages conseils. D’autant que ces pistolets « sont inscrits sur la liste européenne des matériels qui en cas de mésusage ou d’abus peuvent relever des cas de traitements cruels et inhumains ou dégradants ». Un petit rappel signé, le 17 mars 2008, par le directeur de la Police Urbaine de Proximité Alain Gardère, dans une note adressée à tous les chefs de services concernés par le Taser. Et assortie des mêmes précautions d’emploi dévoilées par Le Post.

Après le temps des amours, le temps de la défiance…

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En 2008, le regard des autorités a un peu changé sur le merveilleux pistolet électrique - JPG - 22.9 ko
En 2008, le regard des autorités a un peu changé sur le merveilleux pistolet électrique

…mais dont « la létalité réduite » est affirmée en 2008

Même les petites dénominations du Taser ont changé. Désormais, dans la « fiche réflexe sur l’utilisation de certaines armes en dotation tel le PIE », une sorte de bréviaire à destination des utilisateurs de l’armes, le Taser est rangé dans la case des « armes intermédiaires dites à létalité réduite ». De là à y voir une petite mort…

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Extraits de la fiche "réflexe" du Taser

Poursuivi en diffamation par SMP Technologies, qui diffuse le Taser en France, pour avoir évoqué que le joujou « peut tuer », Olivier Besancenot saura lundi 24 novembre s’il est condamné. En cas d’appel, il pourra toujours faire venir à la barre les grands flics français. Histoire de préciser le fort intéressant concept «  d’armes à létalité réduite ».

Retrouver, dès demain, les soucis rencontrés par l’Intérieur pour contrôler les utilisation du Taser et les multiples difficultés à tracer ces armes, objet d’échanges au sein des services de police.

A lire ou relire sur Bakchich.info

Olivier Besancenot a profité du procès l’opposant au distributeur du pistolet en France pour relancer le débat sur les dangers de l’arme. Retour en vidéo sur les pires dérapages du Taser.
Un texte inédit retrouvé de Marguerite Duras. Les bonnes feuilles en exclu pour « Bakchich ».
Utilisation peu contrôlée, armes non-marquées, formation mal assurée, emprunt et échange de flingues, l’utilisation du Taser inquiète la police. « Bakchich » dévoile des documents… électrisants.

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22 MESSAGES
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Forum

  • Le Taser tue modérément, selon les documents confidentiels de l’Intérieur (Ière partie)
    le dimanche 23 novembre 2008 à 15:15, gongoro a dit :
    Convertir le PLMst jacques en prison modele favoriserait d’autant la multiplication de chochottes pretes à se prendre pour des durs . La catégorie de délits à risque taser ne devrait etre autorisée qu’aux possesseurs d’une attestation médicale certifiant que le cardiovasculaire est à l’épreuve des conditions de travail .
  • Le Taser tue modérément, selon les documents confidentiels de l’Intérieur (Ière partie)
    le samedi 22 novembre 2008 à 22:56, Siverts a dit :

    Euh, si je vous remplace le mot "létalité" par "mortalité" - ou par la redondance "taux de mortalité" -, écririez-vous cet article ?

    Autrement, les dents, les mains sont aussi à l’origine d’une certaine létalité…

  • Le Taser tue modérément, selon les documents confidentiels de l’Intérieur (I)
    le vendredi 21 novembre 2008 à 13:34, Nico a dit :

    Dis donc, faut vraiment être journaliste pour accorder de l’importance à une information de ce type… Quand le sensationnalisme prend le pas sur l’information.

    Enfin bref, sur le fond, on s’en fout un peu. Ca peut parfois tuer alors qu’ils ont peut-être essayé de faire croire que pas trop en fait, so what ? Ils sont déjà équipés en conséquence de toute façon.

  • Le Taser tue modérément, selon les documents confidentiels de l’Intérieur (I)
    le vendredi 21 novembre 2008 à 11:07, cyrano a dit :
    Comme l’indique un document publié le Taser est dans la même catégorie que la matraque télescopique dont on ne fait pas tout un plat. oui le Taser peut certainement tuer (mais moins qu’un pistolet qui lui entraine des blessures certainement plus traumatisantes)mais son utilisation normale suppose une situation de légitime défensecomme alternative à l’arme de service… c’est un moindre mal…ajoutons que pour le moment les "mechants" restent fidéles à un arsenal + traditionnel…il convient donc de ne pas trop tomber dans un angelisme de mauvais aloi
  • Le Taser tue modérément, selon les documents confidentiels de l’Intérieur (I)
    le jeudi 20 novembre 2008 à 22:55, Prozac a dit :
    Et bien echangons les taser contre des 44 magnum cela doit être moins dangereux non ?
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