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Le PS : d'un parti national à une fédération de baronnies

16 juillet 2009 à 17h34
Le PS va-t-il devenir une fédération de baronnies, après la grosse erreur de Martine Aubry de donner carte blanche aux présidents de région ? Et, après Valls, va-t-elle remettre au pas Collomb ? Le PS lyonnais est-il encore vivant ?

Et Aubry fit une erreur fatale au PS

Aubry vient de faire une erreur qui pourrait être fatale au Parti socialiste : affaiblie par les résultats peu reluisants aux européennes, sous la pression des présidents de région, elle vient d’accepter que les listes aux régionales ne soient pas soumises aux équilibres des courants comme ils ont été définis au moment du congrès, ce qui devrait être le fonctionnement du Parti socialiste tel qu’il est défini par ses statuts.

Au lieu de ça, les présidents de région ont obtenu d’être libres de choisir qui ils voudraient sur leurs listes, de décider eux-mêmes des alliances éventuelles avec le MoDem ou non, des places laissées sur leurs listes aux différents alliés. Exactement comme aux municipales, où les maires des grandes villes avaient été laissés libres de faire ce qu’ils voulaient, ce qui, à Lyon, s’était traduit par un grand « je place tous mes copains en mairie centrale, et je les ferai devenir socialistes plus tard, sans aucunement changer leurs convictions », dont on voit tous les jours les effets néfastes.

Un PS lyonnais pathétique

En effet, le Parti socialiste Lyonnais, progressivement noyauté par les amis affairistes et gestionnaires de Gérard Collomb, devient immobile et ridicule.

Au point qu’au premier conseil fédéral, début juillet, depuis plus de 6 mois (le dernier s’était tenu fin 2008 !), le président du conseil fédéral Jacky Darne part au bout d’une demi-heure, laissant son siège vacant, « parce qu’il a un autre rendez-vous qu’il avait oublié » ! Peut-on faire signal plus évident de son mépris de ce qu’est un conseil fédéral ?

Et quel spectacle déplorable que ce conseil fédéral, décimé par les absences majoritaires de ceux qui n’avaient pas jugé bon de venir (pas forcément à tort, en ces périodes de choix des listes !), affaibli encore par la présence autorisée de journalistes triés sur le volet parmi ceux qui sont favorables au pouvoir en place. Dans ce conseil fédéral, dont beaucoup disent qu’il ressemblait davantage à une soirée des alcooliques anonymes qu’à un meeting politique, beaucoup ont évoqué les prises de position déplorables de certains élus, mais sans jamais oser évoquer Gérard Collomb, présent au premier rang pour bien faire peser aux orateurs le risque de s’exprimer librement.

Aucun n’a osé demander des comptes à Gérard Collomb, que pourtant un article citait disant, lors de son voyage au Japon, « je vais tuer le Parti Socialiste, comme j’ai tué la Droite et le Modem Lyonnais ». On croirait du Valls !

Pouvoir tranquillement venir à un conseil fédéral après avoir tenu ce genre de propos, sans être pris à partie à aucun moment, si ce n’est pas une preuve du pouvoir absolu de Gérard Collomb sur le Parti socialiste lyonnais… Et de la décrépitude de ce PS lyonnais !

Collomb mérite-t-il un traitement différent de celui de Valls ?

On peut d’ailleurs se poser la question, au moment où Martine Aubry tente de rappeler à l’ordre Manuel Valls, de savoir pourquoi elle ne fait pas de même pour Gérard Collomb.

Un des éléments à prendre en compte est probablement la capacité de nuisance considérablement plus élevée de Manuel Valls, dont le physique avantageux de premier de la classe et un charisme que l’on peut lui reconnaître lui assurent un intérêt certain de la part des médias.

Il est vrai que si Gérard Collomb se montre tout aussi critique par rapport au Parti socialiste, son charisme est très nettement moins développé et ses prises de parole font plus penser à Iznogoud, qui veut être calife à la place du calife, qu’à Obama ! À partir de là, on peut comprendre que Martine Aubry réserve ses forces pour des gens ayant un impact médiatique réel, beaucoup plus fort.

Le PS : d’un parti national à une fédération de baronnies ?

Peut-être Martine Aubry a-t-elle tort. En effet, l’erreur que fait Martine Aubry en laissant les présidents de région s’asseoir sur les équilibres du congrès, c’est ainsi acter que le Parti socialiste ne devienne plus qu’une fédération de baronnies, dans laquelle chaque baron fait ce qu’il veut de ses sujets.

C’est très dangereux, parce que cela va accentuer ce qui est la principale faiblesse du Parti socialiste actuellement : une cacophonie de voix discordantes qui s’expriment sur leurs opinions divergentes, laissant à voir aux électeurs le spectacle affligeant d’ambitions totalement personnelles, cupides, et desquelles le fond politique devient de plus en plus absent ! Faut-il aller chercher ailleurs le désintérêt de plus en plus marqué des électeurs pour le Parti socialiste ?

Autrement dit, Martine Aubry, en prenant cette décision à cause du faible score obtenu aux européennes, vient d’aller dans le sens exact de ce qui sera probablement cause de défaites plus importantes encore ! Et qui, bien sûr, lui seront reprochées et l’affaibliront encore…

Nora Berra et les arrêts maladie Remaniement : les surprises lyonnaises !

3 Messages de forum

  • Si le président de région arrive à bien communiquer et fait une campagne intelligente, il peut gagner. Je trouve tout à fait normal que le "chef" constitue son équipe. Il est vrai qu’en bonne logique et pour rester cohérent avec la politique locale, le "chef" au niveau national devrait pouvoir choisir son équipe en s’affranchissant des courants. De même, mettre la primeur sur le projet et en même temps laisser les patrons de région constituer leur équipe est parfaitement incohérent. Ces incohérences reflètent le fait que le parti est en train de muer. Espérons que cela ne prendra pas trop de temps.

    Signé : un miltant PS

    • Vous parlez de chef ???? Pouquoi pas de patron .il est vrai les militants ont déserté le parti il ne reste que les affairistes et les alimentaires. On ne cherche meme plus à leur demander leur avis. D’ailleurs le fait que Queyranne constitue la liste semble acqui. C’est ca la démocratie et la méthode Collomb
    • Bonjour,

      Je viens de voir le site de Jean Jack Queyranne dans le cadre de sa campagne regionales pour les elections de 2010 en Rhone Alpes. Le site est vraiment pas mal, complet meme. En tout cas, j’espere qu’il va l’emporter cette fois encore.

      Voir en ligne : http://www.uneregion-davance.fr