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Le Gari espagnol, maître à penser de Rouillan

Filiation / mardi 14 octobre 2008 par Eric Laffitte
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L’un des tuteurs de Rouillan dans l’activisme est un maître espagnol, spécialisé dans la fausse monnaie, Lucio Urtubia, du Gari. L’ex leader d’Action directe a été à bonne école, mais s’est montré bien moins doué que son maïtre.

Aux frontières de la politique, de la lutte armée et du banditisme, une mystérieuse Organisation brassant des sommes considérables va mettre sur les dents et, mieux, tenir en échec l’ensemble des services de police du milieu des années 70 au début des années 80.

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Jean-Marc Rouillan
© Mor

Enlèvement du Banquier Suarez contre rançon en 1974 ; hold-up « du siècle » à Condé-sur-l’escaut en 1979 ; émission pour plusieurs millions de dollars à travers toute l’Europe de faux chèques de voyages ; cambriolages « haut de gamme », autant d’activités qui vont mobiliser l’ensemble des services de police (PJ, RG, DST), sans jamais déboucher sur le plan judiciaire, hormis des affaires mineures.

Point commun à l’ensemble de ces affaires, la présence d’ex-militants du Gari évoluant dans une structure informelle et dont les services de police sont alors persuadés que l’un des principaux animateurs est Lucio Urtubia.

Après le procès des ravisseurs du banquier Suarez (en juin 1981 à Paris) – soldé par un acquittement général –, l’une des très nombreuses notes qui lui sont consacré relève que ce procès a laissé « dans l’ombre la personnalité de Lucio Urtubiua–Jimenez ( …) et dont l’attitude intentionnellement humble et effacée a réussi à abuser le jury qui n’a découvert au box des accusés qu’un complice minable, petit travailleur immigré mal habitué aux subtilités de la langue de française qui déclare sans sourire au président qui l’interroge qu’il est en état dépressif parce qu’il se sent continuellement filé par la police sans en comprendre les raisons » .

Lucio Urtubia est au début de ces mêmes années la cible majeure de l’ensemble des services de police. PJ, RG, DST, puis Cellule de l’Elysée. Cet ancien militant des GARI , animateur d’une mystérieuse « organisation » réussira l’exploit résister sans trop de dommage à l’ensemble des moyens déployés contre lui.  - JPG - 64.6 ko
Lucio Urtubia est au début de ces mêmes années la cible majeure de l’ensemble des services de police. PJ, RG, DST, puis Cellule de l’Elysée. Cet ancien militant des GARI , animateur d’une mystérieuse « organisation » réussira l’exploit résister sans trop de dommage à l’ensemble des moyens déployés contre lui.

Le même document indique que dès son arrivée en France en 1954, Lucio adhère à la « Confédération Nationale du Travail Espagnol » (CNTE), qui regroupe d’anciens anarchos-syndicalistes anti- franquistes et alors dominée par la personnalité de Lauréano Cerrada- Santos, décrit toujours par la police comme «  grand faussaire et falsificateur de génie ». Cerrada, poursuit le document aurait été le dépositaire « du trésor de guerre de la CNTE (bijoux volé mais surtout des tableaux de maîtres » ( …) « Cerrada brassant à l’époque des sommes énormes encore grossies de toute la fausse monnaie dans son imprimerie ( ..) à Bagnolet. »

C’est Lucio qui aurait ainsi hérité « d’une partie importante si ce n’est de la totalité du trésor de la CNTE et des moyens matériels dont disposait l’imprimeur ». Un héritage mis a profit notamment au printemps 1980, époque à laquelle Lucio déploie « une grande activité ». Il est d’ailleurs arrêté à la terrasse des « Deux Magots » le 9 juillet 1980 avec un complice, en possession de 300 000 $ en faux travellers. Sans se démonter, le complice de Lucio explique alors qu’il vient de voler la sacoche au 300 000 $ dans un hôtel, et qu’il en ignore et le contenu et surtout, la provenance…

Le stock restant de faux travellers ne sera pas retrouvé. Pas plus que les 70 kilos de faux travellers supplémentaires qui seront imprimés par d’autres membres du groupe, pour un montant estimé à 4 millions de $.

Au début des années 80, l’Europe est inondé de faux travellers. Des sommes considérables qui viennent compléter le fruit de hold –up spectaculaire et le trésor de guerre de « l’Organisation ». Selon Lucio cet argent est destiné aux victimes des dictatures ( Chili, argentine). La police penche plutôt pour le financement de la lutte armée. Au profit de l’ ETA notamment.  - JPG - 45.7 ko
Au début des années 80, l’Europe est inondé de faux travellers. Des sommes considérables qui viennent compléter le fruit de hold –up spectaculaire et le trésor de guerre de « l’Organisation ». Selon Lucio cet argent est destiné aux victimes des dictatures ( Chili, argentine). La police penche plutôt pour le financement de la lutte armée. Au profit de l’ ETA notamment.

Dans l’une des multiples notes rédigées par les RGPP sur les activités de Lucio, il est précisé «  pour clore ce bilan, il est bon enfin de rappeler que Lucio a avoué lui-même ne pas être le chef de l’organisation à laquelle il appartient. A ce sujet d’ailleurs, il faut reconnaître en toute bonne foi qu’il est difficile de donner un nom précis à cette organisation. Si les anciens des GARI sont nombreux à militer, d’autres, nouveaux venus, proches des Groupes Armés Libertaires ou Groupes Armés Autonomes, lui donnent une coloration particulière ».

A lire ou relire sur Bakchich.info

La justice vient de trancher, Jean-Marc Rouillan reste en prison. « Bakchich » revient sur les liens troubles de l’ancien leader d’Action Directe, dans les années 80, avec le PS.
Méfiante à l’égard du nouveau pouvoir socialiste en 1981, les flics mettent sur écoute Rouillan, tout juste libéré. Leurs soupçons d’accointance entre les nouveaux dirigeants et Action Directe ne sont pas franchement (…)
Même au sein de la LCR, la drague enthousiaste d’Olivier Besancenot envers Jean-Marc Rouillan, ex leader d’Action Directe, soulève des protestations.

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5 MESSAGES

Forum

  • France 3 Paris tire un gentil portrait de Lucio
    le jeudi 12 février 2009 à 17:56
    France 3 Paris-Ile-de-France a diffusé ce midi, un portrait de Lucio Urtubia sur le mode de "ce gentil papy, ancien maçon a su rester rebelle". Mis en perspective par votre article, c’est assez croquignolet. Vous pouvez voir le reportage ici : (C’est en fin de journal…)
  • Le Gari espagnol, maître à penser de Rouillan
    le mardi 13 janvier 2009 à 18:26, Jacques a dit :
    Tout cela est bien beau, mais l’article ne parle que des anciens du GARI, mais pas des liens de JM Roullian avec les GARI (Groupes d’Action Révolutionnaires Internationalistes), ni de la filiation MIL - GARI, ni la mouvance anarcho-libertaire de la région toulousaine Voir l’article de La lanterne noire http://www.la-presse-anarchiste.net/spip/spip.php ?article227
  • Le Gari espagnol, maître à penser de Rouillan
    le vendredi 9 janvier 2009 à 14:33
    J’ai entendu un soir sur France Inter il n’y a pas très longtemps une émission où était interviewé ce faussaire anarchiste. Il était très très content de lui et s’est vanté d’avoir revendu pour quelques centaines de milliers de dollars les plaques permettant d’imprimer les faux chèques et ce avec l’aide du gouvernement français (sous Mitterrand). Avec l’argent des trafics il a mené grande vie et créé une entreprise légale. Il a également donné pas mal d’argent en amérique latine. Il s’est vanté également d’avoir eu des contacts amicaux avec de nombreux notables socialistes (notamment Roland Dumas) et avoir été invité par eux à des réceptions officielles.
  • Le Gari espagnol, maître à penser de Rouillan
    le jeudi 16 octobre 2008 à 22:55

    J’apprécie toujours ce genre de phrases de policiers : " il est bon enfin de rappeler que Lucio a avoué lui-même ne pas être le chef de l’organisation à laquelle il appartient" Dans les organisations anarchistes (ou libertaires, ne jouons pas sur les mots), il n’y a pas de chef. Les décisions sont prises collectivement. Mais ça, forcément, dans l’esprit d’un policier tellement habitué à la hiérarchie, à donner ou recevoir des ordres, c’est inconcevable.

    a+ Kevin

  • Le Gari espagnol, maître à penser de Rouillan
    le jeudi 16 octobre 2008 à 13:01

    Cette mise en perspective résume parfaitement le problème : comme on dit par chez moi, il s’est pris pour queqlqu’un d’autre.

    Avoir voulu comparer les situations françaises et espagnoles de l’époque est au mieux ridicule, au pire insultant pour toutes les VRAIES victimes du fascisme (je ne mentionne même pas la situation de l’Italie qui connaissait une quasi guerre civile).

    Qu’on ne me dise jamais plus que le ridicule ne tue pas.

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