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Angeli, Le Canard et Sarko

4 novembre 2010 à 12h29
Hourra ! Ayant sans doute chaussé de nouvelles lunettes, mon ami Claude Angeli, qui est au Canard Enchaîné ce que la KaaBa est à La Mecque, vient de découvrir que le pouvoir corrompt !

En page trois du canard Enchaîné de cette semaine on peut lire un article vraiment bien. A zéro défaut. Dire qu’il est signé Claude Angeli suffit à indiquer la hauteur à laquelle se situe cette copie qui donne le vertige. Voilà que le bon Claude, honnête homme de naissance, découvre que « Sarko supervise l’espionnage des journalistes ». L’article, qui ne contient pas un poil de preuve, provoque pourtant un vrai bataclan dans la presse officielle. Tant mieux.

Dans l’affaire, ce qui est bien, c’est d’observer une rédemption. Fils prodigue, ouvrier de la onzième heure, Angeli vient de découvrir que le pouvoir « espionne les journalistes ». Certes, l’enquête de notre excellent Claude à pris du temps, mais elle était difficile. Claude revient de loin et je vais vous dire pourquoi. De 1981 à 1986, alors que François Mitterrand avait mis en place son incroyable STASI pour écouter des journalistes (dont votre serviteur) et le tout Paris aussi, avec le commandant Prouteau en tête de gondole, Angeli n’a rien vu. Mieux, alors que je venais d’écrire dans mon journal « La DGSE a fait couler le Rainbow Warrior », lançant ainsi « l’Affaire Greenpeace », Angeli, dans son Canard, nous laissait croire que le bateau écolo avait été « coulé par les services spéciaux britanniques »… Et là, bizarrement dressé en policier des médias, lors d’une rencontre dans un studio d’Europe I, c’est un Angeli sans doute pris de douleurs, meurtri de voir son Tonton et ses amis socialistes mis en cause, qui me lançait un étrange : « Toi, il serait temps que tu te calmes » ! Au même moment le splendide Edwy Plenel, qui vient de se faire voler ses ordinateurs par des flics de la DCRI (si on en croit Angeli),nous révélait, dans Le Monde, que le fameux bateau avait été piégé par des « barbouzes du RPR ». Je n’invente rien, tout le monde peut se tromper. La preuve ? Huit ans plus tard mon si cher ami Claude allait encourager Rougeot, son enquêteur en chef, à écrire que « Gaudin et Léotard ont fait assassiner Yann Piat »… Toujours pas grave.

Aujourd’hui, Angeli décrit un Sarkozy qui serait donc la copie de l’immense Mitterrand, une façon de le grandir. C’est bien, mon vieil ami Claude, toi qui a toujours tout ignoré du monde de la police et des ombres de pouvoir, garçon sans complaisance, de découvrir enfin que tous ceux-là sont parfois bien fourbes.

Tais-toi Sfeir LIBEREZ HAMOURI

2 Messages de forum

  • Angeli, Le Canard et Sarko

    8 décembre 2010 07:20
    Aigreur quand tu nous tiens… Au fond, à quoi ça sert de remuer ces vieilles affaires ? Vit-on dans le passé ? A part monsieur Bourget, non.
    • Réponse au signataire inconnu 24 janvier 01:12, par Colas BREUGNON

      Ce ne sont pas de vieilles affaires …

      C’est l’Histoire, et il est utile de la connaître pour comprendre le présent et construire l’avenir.

      J’ai personnellement été témoin, chez le même interlocuteur, de la « myopie sélective » que dénonce Jacques-Marie Bourget.

      C’était dans les années Mitterrand – Rocard, quelques temps après l’assassinat de Dulcie September en plein Paris, au moment où la « communauté internationale » (à l’exception des USA et d’Israël) essayait de pratiquer un embargo contre l’Afrique du Sud de l’apartheid.

      Le Canard, pas plus que l’Agence France-Presse, Libé, Le Monde ou l’Huma, n’a jugé utile d’exploiter des documents (publics) qui lui étaient proposés, prouvant l’institutionnalisation des transferts de compétence dans le domaine nucléaire.

      Ils concernaient le « projet Koeberg », où EDF nommait régulièrement des « experts », avec l’aval des organisations syndicales dont la CGT ! Ce projet était le lieu « d’échanges de compétences » entre France, RFA, Israël et le régime raciste de Prétoria.

      Chacun porte les chaînes qu’il veut bien accepter.

      Quand à Jacques-Marie Bourget, lui, il me paraît plutôt faire partie, de ces journalistes qui essayent de « rester propres sur eux », quoiqu’il puisse parfois leur en coûter.