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La rentrée syndicale sera… encore « fluidifiée »

5 septembre 2008 à 18h52
Quand l’affaire des « fluidifications sociales » de l’UIMM a éclaté, tous les leaders syndicaux se disaient propres et, paradoxalement, prêts à « assainir » le financement des organisations. Nous avons dénoncé cette hypocrisie en montrant que cette affaire n’est qu’une partie de ce qui constitue, en fait, un véritable sport national (Cf. « L’argent noir des syndicats », Fayard 2008). Les remous n’ont pas fini de faire des vagues. Des langues continuent de se délier…

François Chérèque, le leader de la CFDT, vient de lancer le coup d’envoi de la rentrée sociale en déclarant dans Si on me cherche…, livre publié ce 3 septembre 2008, que Sarkozy a envisagé une loi d’amnistie pour les bénéficiaires des financements occultes après l’explosion de l’affaire Denis Gautier Sauvagnac. Le président de la République lui aurait dit : « Bien entendu, il faudra en passer par une loi d’amnistie comme ça a été le cas pour les hommes politiques avant la loi sur le financement public des partis ».

Dès la publication d’extraits du livre dans L’Express, le 28 août, l’Elysée s’est aussitôt fendu d’un ferme démenti, sans attaquer toutefois le leader en diffamation ni demander l’interdiction du livre. Qu’y lit-on plus précisément ? François Chérèque y explique que cette conversation a eu lieu en présence de deux témoins et qu’il a immédiatement écarté cette perspective : « Il n’en est pas question, la CFDT s’y opposera très nettement. S’il y avait une loi d’amnistie, je la dénoncerais publiquement ». Le leader aurait ajouté : « S’il s’avérait qu’un adhérent ou un responsable de la CFDT, à quelque niveau que ce soit, a reçu de l’argent de l’UIMM, ce sera tant pis pour lui. Il devra être poursuivi et condamné le cas échéant. »

Ces déclarations interviennent dans un contexte qui s’est tendu durant les vacances. Les progressions de l’enquête du juge Le Loir ont de nouveau attiré les regards vers les organisations syndicales. Le 4 juillet, il a entendu Jean Charbonnel, ancien ministre pompidolien, et Yvon Gattaz, l’ex-président du CNPF (ancêtre du Medef), lequel a toujours affirmé que les caisses noires du patronat financaient discrètement les syndicats. Parallèlement, le juge mettait en examen Henri de Navacelle (un dirigeant patronal). Les jours suivants, il plaçait François Ceyrac (ex dirigeant du CNPF) sous le statut de témoin assisté. Le 24 juillet, il interrogeait Jacques Gagliardi, un ancien responsable de l’UIMM (1985-1995) qui aurait évoqué des politiques et des syndicats, dont la CGT, comme bénéficiaires des « fluidités ». Le lendemain même, le 25 juillet, la CGT démentait vivement en déclarant que les déclarations de Jacques Gagliardi devant le juge n’était qu’une « stratégie de défense » de l’UIMM destiné à détourner l’attention des véritables utilisations des caisses. On est averti : si l’enquête menée par le juge fait apparaître des syndicalistes marrons parmi les destinataires des espèces, il ne faudra pas y voir une pratique "structurelle" ou générale que les leaders auraient eu a connaître. Soit. Mais il faudra alors affronter quelques questions, à commencer par celle-ci : quels accords ou quels compromis ont été obtenus par le patronat en échange de ces versements ? Et il faudra les revoir.

Le mois de septembre sera-t-il chaud ? Le contexte devrait le rendre brûlant, mais le syndicalisme de négociation auquel nous assistons depuis des décennies ne nous laisse guère plus espérer de véritables luttes, alors que ces deux formes d’actions devraient être complémentaires. En attendant, Jean-Luc Touly, co-auteur du livre L’argent noir des syndicats, a lancé un procès contre le trésorier national de la CGT, Michel Donnedu (la première audience se déroulera le 25 septembre au Palais de justice de Paris). Mais on en reparlera d’ici là.

Scandale de l’UIMM - Joyeux anniversaire ! Qui a peur de nos révélations ?

10 Messages de forum

  • La rentrée syndicale sera… encore « fluidifiée »

    8 septembre 2008 20:26, par EUCLYDE

    bonjour Roger, comme toujours vous êtes actif pour le bien de tous et principalement pour nos syndicalistes qui n’ont de cesse de vous combattre alors qu’ils n’ont pas compris qu’au contraire que vous les défendez contre leurs propres turpitudes… enfin… Cependant puisque vous êtes au courant de ce qui s’est passé depuis la sortie de votre livre mi Mai 2008, force est de constaté que depuis cette date il y a eu l’interwiew de Mr Crespo (métallo CFTC) (16 mai) qui reconnaît avoir reçu de l’argent de l’UIMM pour son syndicat… il est d’ailleurs le seul syndicaliste à le reconnaître ajoutant que celà lui posait des problèmes d’indépendances (vis à vis de son donateur UIMM) Cher Roger, suite à cette révélation édifiante voir incongrue qui ne semble pas avoir marqué Mr Le Loir le juge chargé de l’instruction, plusieurs questions se posent :

    1) Les autres syndicats discriminés par cette généreuse donation vont ils réagir, y compris en justice pour discrimination ???

    2) Monsieur CRESPO peut il justifier sur quelle base légale s’est faite ces heureux versements.

    3) Dans ce cas précis peut il justifier la légalité de l’utilisation de ces fonds (ils ont dû certainement vue le caractère confessionnel de la CFTC à couvrir des frais d’avocat par exemple de discriminés pourquoi pas ça serait tout à son honneur n’est ce pas … voir à un anniversaire d’une personnalité de la CFTC…. tout ça inquiète beaucoup de monde vous le comprendrez…

    4) on sait aussi que cet argent a servi à règler des notes de restaurant.. un syndicaliste qui relatait "c’est le patron qui paie" après avoir été mis en doute scandaleusement par l’état major CFTC voit cette reconnaissance avec bonheur… et ce malgré les laborieuses dénégations de Mr Voisin/Crespo aux médias….

    5) Un article du figaro de juin 2008 (journal proche du patronat), relatait que Mr Crespo avait été assigné par 6 fois devant les prud’hommes ce qui n’est pas coutumier pour un chef syndicaliste…

    6) quant au syndicaliste qui a refusé la tentative de corruption de la part de l’UIMM, les explications de Monsieur CRESPO et son adjoint paraissent pour le moins fantaisistes et méritent débat avec témoignages contradictoires et pièces à l’appui. Mr CRESPO à cette époque n’était pas en fonction ce qui ne l’empêche nullement de s’exprimer sur le sujet … alors… !!!!

    7) le fait nouveau exploitable par le juge est le fait qu’à plusieurs reprises il dit que ces sommes d’argent perçues (à notre avis sans base légale), lui posait des problèmes d’indépendances et nous nous enfonçons le clou en disant mais également déontologique s’agissant d’un syndicat faisant référence à la morale chrétienne.

    Que de questions à poser à ce syndicaliste modèle ???

    • La rentrée syndicale sera… encore « fluidifiée » 13 septembre 2008 15:27, par Pangloss
      aux dernières nouvelles, Roger Le loir qui est loin de s’endormir sur ses lauriers et suite aux commentaires assez déterminants de l’ensemble de la presse sur le sujet et particuliérement des investigations éloquentes sur backchich (interwiew de J. CRESPO) va faire une descente péremptoire à la CFTC métallo et faire les recoupements patrimoniaux et contradictoires nécessaires à l’établissement de la juste vérité… ça urge avant que certains dossiers ne disparaissent….ça va saigner …..
    • La rentrée syndicale sera… encore « fluidifiée » 16 septembre 2008 10:31, par Roger Lenglet
      Juste une précision : Le livre L’argent noir des syndicats recueille déjà l’aveu de M. Crespo concernant les versements de l’UIMM à la CFTC. M. Crespo nous déclarait que 60 % des sommes versées sont d’un montant fixe et que 40 % sont variables et tiennent compte du bon état des relations entre le syndicat et l’organisation patronale… Par ailleurs, il affirmait que les autres syndicats bénéficiaient du même système. Les confédérations ont tenu à nier fermement avoir eu connaissance de tels versements. M. Crespo n’a pas été poursuivi en diffamation mais, bien sûr, cela ne suffit pas à prouver que ce qu’il a dit sur les autres syndicats est vrai. Notons que le même homme déclare depuis la sortie du livre qu’il s’agit de "versements légaux". Le problème est que la loi de 1884 protégeant l’opacité des financements syndicaux rend à peu près tout légal.
  • Bonjour Roger, un article du canard en chainé de ce jour 17 septembre met en exergue de nouvelles turpitudes du dénommé Crespo qui vire des syndicalistes de PSA qui avait eu l’outrecuidance de s’en prendre au DRH de cete société… ils ont été viré un peu dans le me^me style que des syndicalistes avaient été expédiés à la retraite à Thalès , toujours par le même individu CRESPO…. un étouffe chrétien certainement…..mais pour sur un corrompu…..
  • La rentrée syndicale sera… encore « fluidifiée »

    20 septembre 2008 13:40, par Jean-Pierre
    Merci de lutter avec autant d’énergie, pour faire entendre la vérité au milieu de cette immense cacophonie de mensonges ! Quel dommage pourtant que les plus intéressés, du moins devraient-ils l’être, se bornent en majorité à vous faire front. Certes, le problème en est sans doute arrivé à un tel degré de gravité que les syndicalistes eux-mêmes ne savent plus qui les aide et qui les coule. Mais si seulement votre livre était davantage lu, et pas soigneusement écarté, toute cette fanfaronnade ne pourrait manquer de sauter aux yeux de tous. Continuez, le pavé dans la mare (de boue) n’a certainement pas finis d’éclabousser.
  • La rentrée syndicale sera… encore « fluidifiée »

    3 novembre 2008 17:02, par contes de Mr de Voltaire
    POUR CRESPO C’est l’époque du fluide glacial depuis le 31/11 pour Voisin ça sera le 3 décembre chacun son tour comme à confesse … et la messe sera dite pour la CFTC….On s’emploie en ce sens pour ça…. prévision maxi 5 % merci les mickey et surtout ne voter pas CFTC dieu vous le rendra !!!
  • PLAINTE CONTRE LES BANQUES

    17 août 2009 12:24, par alain vidal

    Nous appelons les Etats à porter plainte contre les banques pour prise illégitime d’intérêts sur la monnaie. Une loi doit garantir le contrôle public des banques, pour une monnaie sans intérêts.

    Autrefois, toute monnaie papier correspondait à une quantité équivalente d’or dans les banques. Pour ce service de gardiennage de l’or, les clients donnaient des intérêts au banquier. La monnaie n’est plus convertible en or ET POURTANT, les banquiers prennent encore des intérêts. Ce faux monnayage provoque des crises mondiales d’endettement. Endettés, les Etats réduisent les services publics, les entreprises font faillite

    « Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents. » Maurice Allais, prix Nobel d’économie. On ne met pas de timbre sur un courrier électronique, MAIS ALORS… Pourquoi payer des intérêts sur la monnaie électronique ? Quelque soit le support, la monnaie revêt des chiffres et des lettres réglementant les échanges « acheteurs-vendeurs. » Supports et transports virtuels rendent gratuits monnaies et courriers dématérialisés. Or et papier deviennent inutiles. La monnaie électronique est une grande invention. Sans elle, nos échanges seraient très difficiles. Pourquoi ? Parce que l’or des banques ne correspond qu’à 1 % des biens et services circulant sur la planète sur une année !

    Les banques privées créent 92% de la monnaie en circulation…sur ordinateur Cette monnaie est électronique, des chiffres et des lettres créés sur écran, ex nihilo (sans équivalent or). Les billets en papier, les pièces en métal vulgaire ne représentent que 8% de la monnaie en circulation. . Les intérêts ? Un péage illégitime sur les échanges, ce qui élimine massivement les petits producteurs. Les banquiers facilitent les crédits pour des gadgets ou des armes très rentables pour leurs actionnaires. Mais répondant à des besoins vitaux, des petites productions disparaissent par refus de crédit bancaire. En moyenne, 33% d’un prix payé par le consommateur correspond aux intérêts répercutés par les investisseurs. En moyenne, nous travaillons, le tiers de notre temps pour des lignes d’écritures sur ordinateur. Ce qui coûte cher, c’est le temps perdu à travailler gratuitement pour les banquiers et les financiers.

    D’un côté, on doit travailler pour payer les intérêts, de l’autre, les machines nous libèrent du travail. Cette contradiction reflète une crise de civilisation qui exige l’abolition des intérêts sur l’argent. Pareils à des fonctionnaires interdits d’enrichissement personnel, les banquiers devraient servir l’intérêt général. Ils ne seraient plus payés en fonction d’un pourcentage pris sur les richesses produites par les clients Les banquiers seraient payés en fonction de leur travail : création monétaire, ouverture et suivi des dossiers. Aux USA, de 1861 à 1865, Lincoln fit chuter la pauvreté en imposant la monnaie sans intérêts.

    Libérées du poids des intérêts (la dette), des régions sortiront de la misère, des productions locales renaîtront L’endettement des particuliers, des entreprises et des Etats disparaîtra. Les services publics se développeront en fonction du remplacement des hommes par les machines. Cette loi pour la fin de l’endettement par les intérêts est une première étape d’une absolue nécessité. C’est le point de départ de la construction d’une économie respectueuse des êtres humains et de la planète. Libérons La Monnaie (Nantes-Le Pellerin) http://www.liberonslamonnaie.blogspot.com/ PREMIERS SIGNATAIRES Alain Vidal (économiste émancipé), Ernest Barreau (retraité du bâtiment), Rémy Drouet, (ajusteur retraité) Annie Mothes (enseignante), Isabelle Antoine (enseignante), Annette Hamon (éducatrice spécialisée), Claude Ravaud (Auteur compositeur interprète). 23/02/09 PETITION Je soussigné(e), appelle les Etats à porter plainte contre les banques pour prise illégitime d’intérêts sur la monnaie. Une loi doit garantir le contrôle public des banques pour une monnaie sans intérêts, une monnaie d’intérêt général. Signature, cliquez sur le lien ci-dessous : http://www.petitionduweb.com/PLAINTE_CONTRE_LES_BANQUES__-3283.html

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    Voir en ligne : PLAINTE CONTRE LES BANQUES