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La pétanque perd la boule

X-Game / jeudi 19 juillet 2007 par Anthony Lesme
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La pétanque s’énerve et perd son calme. Tout un monde est en ébullition loin de la quiétude des pins et des cigales…

Rixes, insultes, saccages, blessures, accident mortel. Autant de mots et autant de faits qui détournent l’image traditionnelle de notre bonne vieille pétanque. Les mots soleil, vacances ou rigolade existent toujours mais risquent de se tenir de plus en plus à carreau. Car au moment où les boules et le petit cochonnet fêtent leur centième anniversaire au grand rendez-vous annuel du mondial de la Marseillaise sur les quais du Vieux Port, les coups de boule ont vraiment pris un sens figuré… aïe ! Et ce sur tous les stades de France.

Ils ont les boules

En mai dernier, toutes les compétitions de la Nièvre avaient été suspendues suite à une série de bagarres et d’actes de vandalisme commis lors de plusieurs réunions. Les fauteurs de troubles seraient « des gens du voyage ». Selon Rémy Mouchard, retraité de l’éducation nationale et licencié à Cosne-sur-Loire « Tout a commencé quand un fauteur de trouble a dérobé les boules d’un joueur, qui a voulu les récupérer. Le voleur, devenu hystérique, s’est alors précipité sur lui pour le jeter à terre et lui cogner la tête contre une voiture. Je suis intervenu mais la situation a dégénéré en mêlée générale jusqu’à ce que la police intervienne… bien plus tard ». Le patron du comité a dénoté dix incidents dont trois graves, tous perpétrés selon ses dires par les fameux gens qui n’auraient pas fait le voyage, pour rien…

Attention au bouc émissaire ! La violence se partage aussi bien que le verre de l’amitié. Depuis quelques années, ce sport s’entiche de fadas en tout genre. Les terrains de pétanque, lieux privilégiés du fameux pastis et des tapes dans le dos, est aussi conquis par l’argent. Prime, alcool et mauvaise foi font un curieux cocktail. Un homme en paya tragiquement les frais en début d’année 2006 dans le département du Nord (59). Selon Jean-Claude Desmulie, président de la ligue des Hauts de France, un homme éméché s’en est pris violemment au trésorier du club. Poussé contre une porte de secours qui flanche, l’homme passe au travers, titube, percute le béton et décède. Le jugement de l’affaire n’a pas encore été rendu.

L’origine déboule…

L’origine du jeu de boule remonte à l’Antiquité. Les Grecs s’en servaient dans leurs gymnases comme exercice de force. Quant aux Romains, ils en firent un jeu d’adresse et l’introduisirent en France lors de la conquête des Gaules. En Juin 1910 : L’appellation "pétanque" nait au cours d’une partie disputée à La Ciotat. Un certain Ernest Pitiot permit à un ami, Jules le Noir pris de rhumatismes, de jouer sans se déplacer les pieds tanqués dans un cercle tracé sur le sol à 2 ou 3 mètres du cochonnet. Une contraction du provençal "ped tanca" en "pétanque" (pieds joints) a donné le nom à ce sport. La pétanque est née. Vive la pétanque !

Cet accident mortel n’est pas seulement un acte isolé, les insultes sont monnaies courantes et les coups suivent de plus en plus les mots. Les primes apporteraient cette pression nouvelle qui met le feu aux poudres. Non pas qu’elles aient augmentées mais « c’est le niveau de vie qui a baissé » analyse Alain Cantarutti président de la ligue du Gers. La majeure partie des joueurs sont des smicards voire des rmistes, « ils peuvent se battre pour trente euros ». L’alcool, bien sûr, fait office de mèche. Un jour, Joseph Cantarelli, président de la ligue de Lorraine, propose, en assemblée extraordinaire, de supprimer la boisson. Silence de mort. Toucher à l’opium du peuple, quelle idée… L’alcool sert aussi à payer les ardoises des clubs. Il s’intègre à la vie des boulistes comme une manière de vivre voire de pointer même si ça tangue, surtout si ça tangue…

Devant de telles déviances, des premières mesures ont été prises dans certains départements. Interdiction d’alcool fort, engagement de vigiles ou renforcement des sanctions. Les résultats ne sont pas encore là. La Fédération cherche toujours les 30 000 licences perdues en cinq ans. « Cette perte est surtout due aux retraités qui décèdent » commente Xavier Grande, le directeur de la Fédération française de pétanque et du boulisme. Si ce n’est pas de la mauvaise foi… C’est au moins de la déformation professionnelle.

la pétanque est jeu de concentration


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2 MESSAGES

Forum

  • La pétanque perd la boule
    le jeudi 19 juillet 2007 à 20:18, galunto a dit :
    diable ! un de ces 4 on va avoir un sujet à la télé "Le bouliganisme : nouveau phénomène de société ?"
  • La presse perd la boule
    le jeudi 19 juillet 2007 à 18:06, Hervé Basset a dit :

    Monsieur Lesme,

    Il était tentant, il l’est toujours, lorsque l’on est journaliste (je le suis !) de se pencher sur les paradoxes afin de les monter en épingle, de les jeter à la face du peuple amusé, conquis, et finalement lecteur de votre prose précisément pour ce plaisir que vous lui offrez à confirmer ses à-priori. Plus rarement pour l’information : ce que l’on ne sait, que l’on ne connait pas… ce qui pourrait changer notre vision conditionnée des choses. Il me semble que vous avez signé là un papier amusant, souriant, point trop déformant. Reste cependant le ton, les jeux de mots qui d’évidence entretiennent les à-priori et pire : les lieux communs. Ce qui est gênant – ce pourquoi j’avais des scrupules à répondre à vos sollicitations – c’est qu’un informateur de presse est devenu quelqu’un qui n’écrit que ce que ses lecteurs veulent bien entendre. C’est d’autant plus incommodant lorsqu’il s’agit d’un site séduisant qui se revendique… le mauvais esprit. Point de mauvais esprit, dans votre papier. Juste les traces d’une idéologie largement dominante qui prend la pétanque pour un aimable amusement de camping, une affaire de buveurs d’anis à la retraite. Ce qu’elle est… en partie seulement. Ce que l’on ne sait pas, ce que vous ne dites pas, ce qui aurait tout changé, peut-être – si vous aviez pris soin de replacer les clichés dans un contexte plus inattendu –, c’est que la pétanque est un sport, et même de haut niveau (c’est un fait, une information), qui voit s’affronter chaque année, dans de très nombreuses compétitions, des champions qui n’aiment pas le pastis et s’entrainent comme des compétiteurs dignes de ce nom. Ceux-là se comportent généralement très dignement, gagnent peu d’argent même lorsqu’ils sont vainqueurs et souffrent légitimement qu’on leur renvoie sans cesse et exclusivement une imagerie pagnolesque qui n’a plus cours depuis longtemps. Enfin, la pétanque, c’est aussi plus de 450 000 licenciés et des millions de français, vous ou moi, qui donnent bénévolement de leur temps pour organiser des rencontres très sérieuses ou de petites réunions entre passionnés. Cet aspect des choses concerne tellement de gens dans ce pays qui est le vôtre, qu’il y a quelque dédain à refuser d’entrevoir autre chose que les trois crétins qui se mettent sur la courge quand ils ont pris quelques verres de trop. Saviez-vous que l’alcoolisme est aussi un fléau chez les journalistes ? Mais pas question d’en parler : on ne se gausse jamais de ce qui nous touche de trop près. Bref, dans cette affaire, Monsieur Lesme, comme tant de vos confrères avant vous (l’un d’entre eux a même fabriqué ce succulent néologiqme : Bouliganisme, aussi joli qu’idiot puisque le public à la pétanque, est clairsemé et n’a pas de raison de se mêler des désaccords du terrain), vous vous êtes finalement comporté comme un journaliste (in)digne de ce nom : vous aviez décidé de ce que vous vouliez dire avant même d’entreprendre votre modeste enquête. Conséquences probables : votre papier plaisant aura étonné, ravi les foules, qui n’auront finalement rien appris sur la pétanque et repartiront en gloussant sur ces beaufs qui se tapent dessus… Voilà pourquoi je ne regrette pas de ne pas vous avoir répondu, voilà pourquoi notre métier se déconsidère chaque jour un peu plus…

    Très cordialement.

    Hervé Basset, Rédacteur en chef magazine Boulisme.

    P.S : Xavier Grande n’est pas directeur de la Fédération, mais directeur administratif. A la tête de la F.F.P.J.P se trouve un président, nommé Claude Azéma.

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