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L’ancien patron de l’antiterrorisme flingue quelques amis

Livre / lundi 12 novembre 2007 par Gari John
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Chargé de l’enquête sur la mort du préfet Erignac, Roger Marion, surnommé « Eagle four » (il-gueule-fort), prend la plume pour régler ses comptes avec quelques uns de ses collègues, et néanmoins ennemis. Et cela au moment où s’ouvre le procès d’Yvan Colonna, l’assassin présumé du préfet Erignac. « Bakchich » a pris connaissance de ce brûlot. Et les thèses de Marion risquent de troubler quelque peu les débats judiciaires.

On aurait pu penser que Roger Marion, patron de l’anti terrorisme au moment de l’assassinat d’Erignac, n’avait plus vraiment le moral. À l’époque, ce proche de Pasqua puis de Chevènement avait laissé échapper l’assassin présumé du préfet, Yvan Colonna. A peine Sarkozy nommé ministre de l’Intérieur, le beau Roger avait du céder sa place et accepter le poste, avec voiture et chauffeur, de préfet de police délégué à Marseille. Ce n’est pas comme travailler à la mine, mais presque.

Pour peu qu’un chouchou de Sarko, Bernard Squarcini, souhaite être nommé aux mêmes fonctions, et voilà le pauvre Marion relégué préfet de police à Lille dans le Nord inhospitalier. Avec, au passage, une grosse crise cardiaque. Et cela avant d’être totalement marginalisé comme préfet hors cadre à l’Inspection générale de l’administration au ministère de l’Intérieur. Disons que son dernier rapport sur la sécurité pendant la dernière coupe de monde de rugby ne fera probablement pas date.

Alors, Roger, déprimé ? Il ne semble pas : jogging tous les matins, ascension du mont Ventoux en vélo voici trois semaines et enfin rédaction d’un bouquin explosif, une sorte de plaidoyer pro domo, qui sort le 22 novembre au Seuil. Comme, deux jours auparavant avant cette sortie, il aura été entendu comme témoin devant la cour d’assises, son argumentation risque de ne pas passer inaperçue, surtout aux yeux de la défense. Sa thèse : il a peut-être laissé échapper Colonna, mais ce n’est pas sa faute. Forcément. « Eagle four » n’est pas particulièrement porté sur l’autocritique.

À le lire, les premiers responsables du fiasco de l’enquête seraient ceux qui, en amont, ne l’auraient pas correctement informé sur le rôle exact de Colonna. Suivez mon regard : à l’époque, le responsable des Renseignements Généraux chargé de la Corse était le très sarkoziste Squarcini, qui depuis, a réussi, lui, à arrêter Colonna, puis à devenir le grand patron du renseignement en France. Rien, aucun renseignement précis, prétend Marion, n’a été versé dans la procédure.

Deuxième coupable aux yeux d’« Eagle Four », le responsable du SRPJ de Corse, Démétrius Dragacci, a le droit dans le bouquin à plusieurs pages de tirs à vue. Du genre à croire que les assassins sont des Maghrébins qui auraient été commandités par de gros mafieux, la thèse qui a prévalu au début de l’enquête. Ce que Marion en revanche ne raconte pas, c’est que son ami Philippe Massoni, l’ancien conseiller spécial de Chirac sur les affaires sensibles, avait cru, lui, à la thèse d’« une histoire de fesse » qui aurait mal tourné. Mais cela Marion n’en parle pas. Pas un mot contre l’ancien préfet de police de Paris ! Pas un mot non plus sur le président Sarkozy. Légitimiste, ce grand serviteur de l’État demeure ! Même si ledit État en a fait un « hors cadre ».

Du classique dans les rapports flics-voyous : donnant donnant

Et Roger Marion de préciser que les vagues renseignements qui lui étaient alors parvenus auraient parlé des Colonna, sans préciser s’il s’agissait d’Yvan ou de Stéphane. Rien de précis, répète-t-il, n’aura été versé dans la procédure.

Lorsque les premiers suspects, arrêtés, livrent le nom d’Yvan Colonna, Roger Marion explique benoîtement, prenant quelques libertés avec la chronologie, qu’il était prêt à le cueillir dès le lendemain matin. Hélas, explique ce bon apôtre, les RG, une fois encore, avaient failli à leur mission. Et personne, sur place, n’aurait pu lui indiquer dans quelle bergerie se trouve Yvan Colonna. Lorsque ses hommes parviennent sur les lieux en fin de journée, l’assassin présumé s’est évaporé.

De la thèse de Marion, il ressort, en tout cas, qu’aucun indice matériel ni coup de fil ne peuvent être retenus à l’encontre de Colonna. Ce qui sera, évidemment, au coeur des débats du procès. Quant aux renseignements livrés par ses collègues, ils auraient été donc trop vagues pour opérer efficacement. Ce qui est plus que douteux. Emporté par sa démonstration, Roger Marion prétend qu’il existait une volonté politique générale de garder au chaud, en laissant Colonna en cavale, une possibilité de négocier une amnistie générale avec les nationalistes corses. Et là, la thèse devient proprement extravagante.

Là où Marion ne rentre pas dans les détails, c’est pour expliquer comment, à l’époque, il tenta de retrouver la piste d’Yvan Colonna en allant au contact avec quelques parrains de la Corse du Sud et de Haute-Corse, avec qui il avait noué quelques contacts réguliers. Depuis ses premières armes à Marseille, le beau Roger a toujours eu une vision assez traditionnelle, du genre donnant-donnant, des rapports flics voyous. Et la méthode n’a pas été très probante. De même, donnant-donnant avec les journalistes… C’est ainsi qu’il aimerait bien aujourd’hui livrer les bonnes feuilles de son livre à l’Express, où il compte encore quelques chers amis et porte plumes. Hélas, le directeur du Seuil et ancien patron de l’Express, Denis Jeambar, n’a pas conservé les meilleures relations avec son ancienne maison et préférerait que les extraits du bouquin paraissent dans VSD. Que le meilleur gagne !

Avec Bakchich, les internautes ont eu la primeur de ce bouquin inoubliable.


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1 MESSAGES

Forum

  • L’ancien patron de l’antiterrorisme flingue quelques amis
    le mardi 13 novembre 2007 à 12:08, Thierry a dit :

    Oh !! Excellentissime wekzine que de savoureuses révélations !!

    Encore, encore !!!

    Pauvres quidams qui devront patienter encore 9 longs jours, jusqu’au 22 (je n’avais pas connu ça depuis le dernier Harry Potter), pour découvrir cet opus, pourrions nous avoir encore des scoops ?

    Oh !! Bakchichissime journal, comment explique t’il le rattage de l’interpellation d’Yvan Colonna ? Parle t’il des attentats de 95 ?

    Et le procès en diffamation intenté à son encontre par ce bon Dimitrius ? A propos quelle date ce procés ?

    Y aura t’il une réduction pour les flics de PJ ?????

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