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L’absurdistan à pile ou face

mercredi 4 octobre 2006 par Lounis Aggoun
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Boutef’ récompense le secteur hospitalier, Sarko honore Dahmane et les méirats recrutent les éradicateurs. Que de bonne nouvelles ! Vive le Ramadan.

Côté face : Bouteflika « pucelle »

Il dénonce l’incompétence, la médiocrité et la corruption dans la justice. Bouteflika pique une colère noire contre les magistrats. Liberté, 28 septembre 2006

« Pourquoi le secteur de la justice montre-t-il encore de l’incapacité à répondre aux aspirations de la société en matière d’efficacité, de crédibilité et de résultats positifs, en dépit des moyens colossaux mis à sa disposition par l’État ? Pourquoi l’action de la justice n’est-elle pas palpable en matière de lutte contre la criminalité ? […] Pourquoi l’image de la justice est-elle ternie aux yeux du citoyen ? » se demande le président de la République. […] « Les choses doivent changer radicalement », enjoint M. Bouteflika d’une voix monocorde. Sans lever les yeux de sa copie et succomber comme de coutume à des digressions enflammées, il a poursuivi scrupuleusement ses recommandations. « Les magistrats, les présidents de cour et les responsables au ministère de la Justice doivent faire preuve de compétence, de rentabilité, d’intégrité et de droiture », soutient-il. […] Ses critiques à ce sujet apportent un démenti cinglant au satisfecit exprimé par le garde des Sceaux. Précédant le Président à la tribune, Tayeb Belaïz a, quant à lui, assuré que les jugements sont rendus avec une grande célérité, exception faite des affaires dont l’un ou plusieurs des protagonistes sont en fuite à l’étranger (dans une allusion sans doute au procès Khalifa). […] « Il est regrettable que les mesures portant création de l’observatoire de prévention de la corruption — créé en 2006 — n’aient pas été appliquées », dénonce-t-il. Relançant sa demande, M. Bouteflika estime qu’il faut continuer la lutte contre des fléaux de cette nature, à l’instar du détournement des deniers publics, le blanchiment d’argent, les malversations, etc.

Commentaire : Il serait exagéré – tant les Algériens sont blasés – de dire que tout le monde croyait que c’était précisément au chef de l’Etat de veiller à ce bon ordre des choses. Mais tout de même, cette « colère » verse dans le degré absolu du cynisme puisque tous ces hommes que Bouteflika critique sont des hommes de Bouteflika, désignés par Bouteflika et qui obéissent au doigt et à l’œil à Bouteflika. Ministres, walis (préfets), chefs de daïras (sous-préfets), juges, principaux directeurs (douanes, banques, etc.), tout ce qui est (ir)responsable dans le pays a été promu par Bouteflika. Mais ses colères ne servent souvent à rien d’autre qu’à justifier de nouvelles nominations. D’ailleurs…

Mouvement partiel dans le corps des magistrats. Kaddour Beradja nouveau président de la Cour suprême. APS

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a procédé hier à un mouvement partiel dans le corps des magistrats, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Ce mouvement se présente comme suit : - M. Beradja Kaddour est nommé premier président de la Cour suprême en remplacement de M. Boutarène Mohamed Zeghloul, admis à la retraite ; - M. Guettouche Mohamed est nommé procureur général près la Cour suprême en remplacement de M. Benyoucef Abdelkader, admis à la retraite ; - M. Medjerab Douadi est nommé procureur général près la cour d’Alger en remplacement de M. Beradja Kaddour. « Ces nominations interviennent dans le cadre du mouvement général dans le corps des magistrats opéré depuis quelque temps par le président de la République », conclut le communiqué de la présidence de la République.

Bouteflika à l´ouverture de l´année judiciaire. « Je ne crains que Dieu et n´écoute que ma conscience ». Le Jeune Indépendant, 28 septembre 2006

Le président de la République est longuement revenu sur les multiples actions qu´il a accomplies depuis qu´il est à la tête de l´Etat en affirmant n´avoir obéi, durant cette période, qu´à « l´appel de la nation », en mettant de côté tous les « intérêts personnels ». […] « Je ne crains que Dieu et n´écoute que ma conscience », a-t-il affirmé. […] Une réunion qui était prévue pour le mois de juin dernier, mais qui, pour des raisons non connues [en fait, il était malade, mais il ne faudrait pas que ça se sache !], a été retardée. […] Le Président a [parlé] près de trente minutes […] sans discontinuité et sans quitter des yeux, pas même une seule fois, son texte. Même lorsque des problèmes de sonorisation ont rendu inaudibles ses propos, le Président n´a pas interrompu son discours. […] Et de poursuivre : « Je saisis cette occasion pour rendre un grand hommage aux membres de l´ANP et des corps de la sécurité nationale, qui ont consenti beaucoup d´efforts pour permettre le rétablissement de la paix, ainsi qu´à toutes les victimes de la tragédie nationale (…) je salue également tous nos intellectuels, écrivains, journalistes et artistes qui n´ont pas perdu espoir en les capacités des institutions de l´Etat à éradiquer la violence. » […] Démocratie ne veut pas dire anarchie. Evoquant le véritable sens [sic] de la démocratie, le président Bouteflika a expliqué que celle-ci ne peut nullement être synonyme d´« anarchie, d´opinions visant à disloquer les principes de la société au point de porter atteinte à l´intérêt de la nation et à son unité ». […] Lors de ce discours, le président de la République a longuement vanté les mérites du respect des délais à toutes les échelles qui, à son sens, permet de « distinguer un Etat développé de celui qui ne l´est pas ». […]

Côté pile : la rancune est un repas froid…

Le DG du CHU d’Oran, le professeur Attar, réagit après son limogeage. « J’ai dénoncé des situations ! ». Liberté, 2 octobre 2006

Quelques jours à peine après qu’on lui eut signifié la fin de sa fonction en qualité de DG du CHUO, le professeur Attar a longuement réagi lors d’une conférence de presse […] : « J’avais une mission… Je ne déplore pas la fin de cette mission, mais la manière dont on traite les cadres de ce pays, puisque je n’ai été informé que par téléphone au moment même de l’installation de mon remplaçant… Comment voulez-vous que les Algériens qui sont partis reviennent quand ils voient comment on traite les gens… »

Et de poursuivre très critique à l’égard de la tutelle : « Aucune explication ne m’a été donnée ni aucune évaluation de ma gestion n’a été faite… il y a eu certes l’incident du 16 juin 2005, j’ose espérer que ce n’est pas à cause de cela… » L’orateur faisait en fait référence à une grave et violente altercation qui l’avait opposé au ministre de la Santé, Amar Tou, et cela devant l’ensemble de la presse et des cadres du CHUO.

En fait, le professeur Attar dira qu’à son sens, son départ est le résultat de son travail et des situations graves qu’il a découvertes au sein du CHUO et qu’il a eu à dénoncer. Ces dénonciations n’auraient pas été du goût de la tutelle puisque l’orateur dira encore : « J’ai dénoncé des incompétences, j’ai voulu réduire la gabegie, faire cesser les vols, restaurer la discipline, les organigrammes, etc. La tutelle n’a jamais répondu au problème que je lui soumettais par écrit, c’est parce que l’on ne veut pas de vague, il faut dire que tout est tranquille, que tout va bien et qu’il n’ y a pas de problèmes… » Revenant sur le bilan de sa gestion, le professeur Attar rappellera qu’« il est parvenu, en un peu plus d’un an, à effacer toutes les dettes du CHUO qui étaient de 110 milliards de centimes mais, surtout, il a mis fin à la gabegie générale, et de citer des cas concrets comme ceux de 252 personnes percevant un salaire mais qui ne travaillent plus au CHUO, ou encore la consommation de carburants du CHUO qui s’élevait à 110 000 litres de carburant et qui n’est plus que de 24 000 litres. Les factures de téléphone qui étaient également faramineuses ont été réduites, autant d’économies réalisées pour le budget de l’hôpital mais qui ont amené des inimités avec bon nombre de personnes au sein du CHUO. Parmi les situations anormales qu’il s’est attelé à régler, les 5 tonnes de viandes rouge et blanche achetées par la cuisine du CHUO mais qui n’arrivaient pas aux malades comme d’une façon générale », dira-t-il encore. « La cuisine était une sorte de marché de gros pour des gens, certains venaient le week-end remplir leur coffre de voiture, la nourriture n’arrivait pas aux malades… » Parmi les causes qui pourraient encore expliquer sa mise de fin de fonction et qui sont sous-tendues dans les propos du professeur Attar, son opposition à un certain nombre de personnes au sein des rangs de chef de service, la restauration de certains bâtiments, la fermeture d’autres projetés et l’exigence de rendement par rapport au nombre de lits et aux personnels ont été sources de conflits sourds et latents. Bien d’autres points ont été encore dénoncés par l’intervenant qui donnent plutôt l’impression que le CHUO était devenu une sorte de grosse vache à lait… Commentaires : autant de contrats, donc de pots-de-vin contrariés par un seul homme. Allez ouste, dehors !

Après les beurs « racailles », voilà les beurs « mouchoirs »

Sa visite fin octobre s’inscrit dans la précampagne présidentielle française. Sarzoky teste sa candidature en Algérie. Liberté, 26 septembre 2006

Nicolas Sarkozy sera en Algérie, probablement, la dernière semaine d’octobre et dans ses bagages la ferme volonté de clarifier sa politique d’immigration et du contrôle de l’immigration clandestine. Ce déplacement, placé sous la double casquette du ministre de l’Intérieur et du futur présidentiable, se veut aussi un échafaudage d’un plan économique et d’investissement à même de remettre la France sur les rails de la concurrence que se livrent Allemands, Américains, Italiens et Asiatiques pour davantage de parts de marché en Algérie. Quant au fameux traité d’amitié qui assombrit le ciel des relations bilatérales, certains affirment qu’il sera certainement signé par Bouteflika avec Sarkozy, une fois qu’il sera élu à la tête de la République française. Celui que présente Abderrahmane Dahmane, le secrétaire national chargé des relations avec les associations des Français issus de l’immigration au sein de l’UMP, comme « un ami sincère de l’Algérie qui reste convaincu qu’elle est à la pointe de la démocratie dans le monde arabe et en Afrique », abordera, certainement, lors de ses entrevues avec les responsables algériens, le sujet de la levée des visas, sur la demande d’Alger, concernant les passeports diplomatiques. L’autre volet concernera la région subsaharienne et une éventuelle coopération en vue de la sécuriser, ainsi que du confortement de la politique contre le terrorisme, tout en connaissant le satisfecit qu’affiche l’homme fort de la place Beauvau quant aux relations entretenues avec les services de sécurité algérienne.

Revenant sur la prochaine présidentielle française, Abderrahmane Dahmane, que l’on présente comme un proche conseiller du patron de l’UMP, revient sur les relations qu’entretient Sarkozy avec la communauté française d’origine algérienne et le poids qu’elle représente sur l’échiquier électoral en Hexagone. « Sarkozy est conscient que c’est ce mouchoir de voix qui a fait passer Chirac en 1995 et 2002 », dira-t-il, tout en insistant sur le regard positif que porte le ministre de l’Intérieur sur l’Algérie. « La représentativité des Algériens au niveau du gouvernement et de l’UMP est plus que palpable et ce n’est pas la gauche qui a nommé trois ministres d’origine algérienne », affirmera-t-il pour étayer la vision de Sarkozy et son désir de redynamiser les relations entre les deux pays. Concernant l’actualité française, véritable cheval de bataille des différentes candidatures à la présidence, avec ses thèmes sur l’immigration et l’insécurité, Abderrahmane Dahmane veut voir une réelle volonté de diabolisation de Sarkozy en l’attaquant parfois sur des propos que ses adversaires jugent « maladroits » ou « provocateurs ». Notre interlocuteur revient sur les deux moments forts, médiatiquement, des interventions de Sarkozy et « montés en épingle » avec le « nettoyage au karcher » et « la racaille d’Argenteuil » en justifiant ces déclarations survenues après des interrogations des habitants même des cités. « Il n’a fait que répondre à une question que lui a posée une habitante d’Argenteuil sur le moment où il allait les débarrasser de cette racaille. Quant au karcher, il est parti présenter ses condoléances à la famille d’un jeune immigré assassiné alors qu’il lavait la voiture familiale et que ce mot lui est venu presque instantanément ». Abordant le thème de l’insécurité, sujet de controverse avec la gauche, A. Dahmane affirme la volonté de Sarkozy d’en finir avec les zones de non-droit, mais qu’il n’a jamais été question, pour lui, de chasser dans le vivier électoral lepéniste. « Il veut instaurer une politique sécuritaire ferme pour essayer de récupérer les bulletins, habituellement de droite, qui ont glissé vers le Front national, et il est anti-Le Pen et il le déclare ouvertement ». À travers l’intérêt que porte le ministre de l’Intérieur à l’Algérie, certains y voient comme un clin d’œil du candidat aux voix de la communauté immigrée d’origine algérienne. « Contrairement aux idées reçues, les Français issus de l’immigration semblent avoir pris le parti de Sarkozy », conclut Abderrahmane Dahmane.

Commentaire : Après Sarko qui sait « ce que pensent les Français », voilà un de ses sbires qui sait que la « racaille » a « pris le parti de Sarko ». Et dire que la France va dépenser des milliards du contribuable pour une élection au résultat couru d’avance ! Quel gâchis ! Mais si Sarko a besoin de beurs « mouchoirs », c’est que Sarko se sent morveux !

La Sécurité Militaire algérienne exporte ses cadres « éradicateurs » Leur expérience sécuritaire est convoitée pour protéger des sites pétroliers. Comment une compagnie Qatarie recrute des officiers algériens. Liberté, 30 septembre 2006 Dolphin Energy Ltd recherche des profils très expérimentés et très pointus. Le mégaprojet gazier du Qatar, initié en 2001 dans le cadre de Dolphin Energy, peut enfin entrer dans sa phase opérationnelle d’exploitation. Tous les aspects liés à cet unique projet géant du Moyen-Orient sont pratiquement réglés pour mettre sur orbite le projet, sauf celui lié à la sécurité et à la sécurisation des installations au Qatar. C’est le moins qu’on puisse déduire à partir de l’annonce de recrutement d’officiers et d’agents de sécurité, toutes branches confondues, dans la presse algérienne par la compagnie qatarie. […] Les conditions sont à première vue drastiques, puisqu’il est exigé des candidats un niveau d’éducation de 12 années ; pour le cursus algérien, cela équivaut au lycée. Les prétendants doivent également avoir subi une formation ou un entraînement dans le domaine de la sécurité. Une expérience dans un corps de sécurité est exigée, 5 ans minimum avec évidemment une connaissance des spécialités comme les systèmes d’alarme, les rapports, les mots de passe et procédures d’identification. Curieusement, l’annonce étant destinée au candidat algérien, outre les corps connus, police et armée, DEL vise aussi les hommes de « la sécurité civile » qui ne peuvent être que les agents de sécurité des sociétés privées de gardiennage ou dans une certaine mesure les « jeunes patriotes » qui ont fait leur classe dans la lutte contre le terrorisme en sus de la formation militaire d’urgence qu’ils ont subie avant leur engagement.

Pour pimenter davantage l’attractivité de l’opportunité de cet emploi, l’annonce met en avant les avantages à en tirer, salaires intéressants avec intérêts qui peuvent être des primes, des billets d’avion gratuits jusqu’au pays d’origine, et la prise en charge totale au Qatar. Ce qui veut dire que la compagnie table particulièrement sur des expatriés, mais avec, pour la première fois, une nuance de taille. Les voisins asiatiques, Pakistanais, Hindous, Philippins représentaient, entre autres, la majorité de la main-d’œuvre dans cette région. Ce qui pose une lancinante question sur le choix des Algériens, du profil de « l’expert » sécuritaire algérien. Cela d’autant plus aussi que paradoxalement, il n’est fait aucune mention de la limitation d’âge dans les conditions requises. Plusieurs éléments peuvent avoir été pris en compte dans ce choix de DEL. L’expérience algérienne en matière de sécurité ; il n’a été enregistré aucun incident sur les champs pétroliers algériens y compris pendant les années où les activités terroristes avaient atteint des pics. Aucune installation, même celles du nord du pays ont été préservées grâce à la vigilance, à la compétence des hommes chargés de les sécuriser. Un ensemble de corps opérant pour le même objectif à l’échelle nationale a vu le jour à la même période. Aujourd’hui, avec l’accalmie, ces corps, qui ont des années durant travaillé sans aide extérieure, disposent d’une inestimable expérience, une expertise que des États exposés à des menaces similaires à celle vécue par l’Algérie lui réclament, lui demandent. C’est cette compétence que semble viser l’annonce de recrutement de Dolphin Energy dont le projet est implanté dans une zone de turbulence et à risque. La tension persistante dans la région du Golfe plaide pour le renforcement des moyens de sécurité particulièrement pour ce projet du « North Field » qui est le plus important dans toute la région. Autre paramètre, la difficulté de reconversion des anciens « agents » qui ont combattu le terrorisme conjugué à l’absence d’opportunités nationales de recrutement dans ce créneau. Ainsi donc, les cibles sont les militaires, les policiers et les agents de garde civile. Dernière hypothèse qui tiendrait à la fois de l’aspect sécuritaire, mais aussi tiendrait compte de l’aspect politique : la confiance, l’état des relations entre le Qatar et l’Algérie et enfin la coopération orientée et renforcée entre les pays du sud de manière générale et interarabes en particulier. D’abord, l’expertise algérienne prouvée, couplée à la méfiance de l’algérien vis-à-vis des islamistes, des terroristes, lui sont des atouts pour bénéficier de la confiance de « l’employeur ». D’autre part, l’option pour une main-d’œuvre de la même aire culturelle pourrait être une réponse à l’attitude de l’occident et son jeu par rapport au sud et ses populations « migrantes ». Sans oublier bien sûr les relations privilégiées entre l’Algérie et le Qatar qui, faut-il le rappeler, a été un des rares pays à avoir consenti un geste envers l’Algérie qui était sous embargo en lui accordant une aide matérielle, des véhicules militaires tout-terrain.

Commentaire : Si les installations pétrolières algériennes n’ont subi aucun dommage durant la décennie terroriste, c’est que les terroristes n’ont pas reçu de consignes de leurs chefs (Smaïn Lamari et Toufik Mediene) de les prendre pour cible. D’autant que pour établir ce bilan élogieux, le pouvoir militaire a purement et simplement exclu les Algériens du périmètre en question, à savoir tout le Sahara, désigné comme au bon vieux temps de la colonisation secteur « zone interdite ». Par ailleurs, pour sécuriser ce secteur, les généraux n’ont pas du tout compté sur les « experts » algériens, mais ont fait appel au SMP (sociétés militaires privées – ou mercenaires des temps modernes – issues des pays anglo-saxons).

Si bien qu’à bien y réfléchir, les émirs du Qatar n’ont rien compris au schmilblick terroriste international… À moins qu’ils aient dans l’idée d’éradiquer les populations bédouines, ce qui est plus dans les cordes des services de sécurité algériens. Car question efficacité antiterroriste, après 15 ans de régime répressif à outrance, la junte militaire n’a pas réussi à mettre hors d’état de nuire les quelque 700 terroristes recensés. Les dommages collatéraux de cette lutte antiterroriste sont quant éloquents : quelque 200 000 victimes civiles qui ne sont mêlées ni de près ni de loin au terrorisme. Gageons aussi que le GSPC trouvera bientôt au Qatar un terrain de prédilection, et un territoire trait d’union entre le Sahel et Al-Qaïda.

Chakib Khelil, toujours un train prodigue d’avance…

Les nouveaux centres d´intérêt américains en Algérie. Le Quotidien d’Oran, 28 septembre 2006

[…] L´année 2007 pourrait, en effet, être une nouvelle étape dans les relations d´affaires entre l´Algérie et les Etats-Unis d´Amérique. Elles seront marquées par une augmentation du volume des investissements US en Algérie pour dépasser la barre des 10 milliards de dollars (enregistrée en 2005) et atteindre les 13 à 14 milliards de dollars. L´annonce a été faite, hier, par le président du Conseil d´Affaires algéro-américain (USABC), Slimane Chikhoune sur les ondes de la radio chaîne III pour qui « l´Algérie offre désormais une nouvelle image ».

Ce n´est pas tout : ces investissements seront concentrés dans de nouveaux secteurs tels la construction, l´eau, les banques et l´agroalimentaire. Pour le secteur bancaire, ce même responsable a révélé que des banques d´affaires US sont notamment intéressées par l´ouverture de capital du Crédit populaire algérien (CPA). Une opération suivie avec un grand intérêt par les Américains, selon lui. D´une manière générale, indique-t-il, ces derniers voient d´un très bon oeil la décision des pouvoirs publics de mettre, enfin, en chantier les processus de réforme financière et bancaire. Le système bancaire algérien, rappelle Chikhaoui, au même titre que le foncier ont toujours été qualifiés par les investisseurs étrangers comme étant les deux freins majeurs aux IDE. […]

Le plan quinquennal de consolidation de la croissance, lancé par l´Algérie, doté d´une enveloppe de plus de 100 milliards de dollars explique, par ailleurs, la diversification qui est en train de s´opérer dans les investissements américains dans le pays. En effet, Slimane Chikhaoui a annoncé leurs intérêts à des projets importants inscrits dans ce programme présidentiel notamment dans les secteurs de la construction, du transport ferroviaire et de l´eau. La même source a été particulièrement précise pour le cas de l´hydraulique : le transfert par canalisations de l´eau depuis la nappe albienne au sud algérien vers Ouargla et autres wilayas de la région. Un important chantier pour lequel l´Etat consacre d´énormes moyens financiers et humains. En attendant que les capitaux américains soient concrètement investis dans de nouveaux créneaux hors hydrocarbures, la même source annonce la tenue, avant la fin de l´année, d´un séminaire à Silicon Valley consacré aux nouvelles technologies de l´information et des télécommunications. Il sera également question, et c´est une première, de l´organisation d´une exposition à Chicago consacrée exclusivement aux exportateurs algériens. Cette nouvelle dynamique qui marque les relations bilatérales entres les deux pays, nécessite plus que jamais l´établissement d´une ligne aérienne. « C´est indispensable si on veut renforcer la coopération », estime l´invité de la radio. Il est utile de rappeler que l´Algérie et les Etats-Unis négocient depuis des mois un accord d´Open Sky sans arriver à sa conclusion. […] La remise en cause décidée par le président de la République de la loi sur les hydrocarbures est un autre dossier sur lequel M. Chakhaoui s´est prononcé. Il a expliqué que l´Algérie n´a opéré qu´« un réajustement ». Ce qui est, somme toute, normal de son avis, car répondant à une nouvelle conjoncture.

Commentaire : Avec une telle presse-propagande au service de la mafia, pourquoi le ministre se gênerait-il ? Car ce que cet article ne dit pas, c’est que hors hydrocarbures, les Algériens n’exportent que quelques dattes. Sylicon Valley n’est donc pas le lieu idéal pour ça. Mais cela permettra à quelques privilégiés de s’offrir des vacances sur les plages californiennes aux frais de la princesse. C’est ainsi que les généraux remercient leurs serviteurs. 2 – Pourquoi les Américains investiraient-ils 15 milliards dans des projets, alors que les 100 milliards qu’offre Boutef à la criée ne trouvent pas preneur ? Mystère… 3 – Rappelons aussi que le précédent « plan quinquennal de consolidation de la croissance » a été réalisé à hauteur de 25 %, ce qui place le niveau des détournements à au moins 75 % de l’enveloppe de 7 milliards ; laquelle enveloppe, cela va de soi, à été entièrement consommée. Sachant par ailleurs que depuis 2000, tous les indicateurs se sont dégradés, le mieux qui pourrait arriver à ces 100 milliards serait le même sort. 75 milliards de dollars de dessous de table, il y a de quoi inciter les Américain à voir d’un bon œil l’Algérie des généraux sanguinaires.

« De l’or » pour les étrangers, « dehors » pour les Algériens

Mines d’or et de cuivre de Sétif et d’Aïn Témouchent. Des sociétés chinoises et britanniques se disputent les gisements. Liberté, 2 octobre 2006

L’ORGM a procédé hier à l’ouverture des plis sanctionnant trois appels d’offres relatifs à des prospects. Le premier porte sur des accumulations de plomb et de cuivre situées à Sétif, le deuxième de cuivre et d’or à Aïn Témouchent, le troisième de l’or à Issemssen au Hoggar. Ce dernier a été déclaré infructueux. Les soumissionnaires retenus pour le deuxième sont la chinoise Chinaforusmetal, la britannique Maghreb Mineral et la marocaine Managem. Pour le premier, les candidats sont la chinoise Chinahydraulic et la britannique Maghreb Mineral.

Six clandestins noyés et des rescapés algériens ; Le Quotidien d’Oran, 27 septembre 2006

Six immigrants clandestins sont morts noyés hier alors que deux autres ont été portés disparus en mer Egée au large des côtes turques, près d’Izmir, dans un incident survenu dans des circonstances controversées. Des villageois de Karaburun, localité où s’est produit le drame, ainsi que les éléments des garde-côtes turcs ont pu repêcher, sains et saufs, 31 autres clandestins des eaux.

Selon les témoignages des survivants, des Algériens, des Tunisiens, des Libanais, des Irakiens et des Palestiniens, cité par des médias et confirmés à l’AFP par un haut responsable des garde-côtes turcs, les immigrants seraient arrivés avant-hier soir sur l’île grecque de Chios, probablement depuis la Turquie. Ils auraient ensuite été refoulés très tôt hier par un bateau grec qui les aurait jetés à l’eau près des plages turques, selon ce responsable. Une manière expéditive qui permettrait de se débarrasser chez le voisin turc de ces clandestins et s’éviter ainsi des procédures administratives qui peuvent être à la fois longues et coûteuses.

« Les rescapés ont indiqué aux gendarmes avoir été abandonnés dans l’eau vers 05H00 locales par un navire civil grec », selon le responsable militaire qui a requis l’anonymat et qui a recommandé la prudence au sujet des dépositions des rescapés. « C’est un scandale qui pourra avoir des conséquences diplomatiques », a déclaré à l’AFP un responsable local civil qui, lui aussi, a souhaité garder l’anonymat. Un précédent bilan fourni par l’agence Anatolie qui a donné dans un premier temps une version différente des faits, rapportant simplement le naufrage d’une embarcation de clandestins, faisait état de cinq morts et de 35 rescapés. […] Avec ce nouvel épisode, on peut se rendre compte que les candidats algériens à l’immigration clandestine n’hésitent pas à emprunter des circuits tout à fait lointains et dangereux pour arriver à leurs fins. Commentaire : « arriver à leurs fins » ou arriver à « leur fin », ce semble être toujours mieux que de rester en Algérie. À croire que ce pays ne regorge pas d’or, de plomb, de cuivre, de fer, d’uranium, de gaz, de pétrole, de… Les multinationales humanitaires… Il fallait l’inventer ! BP l’a fait. BP s’implique dans la prévention routière. Le Quotidien d’Oran, 30 septembre 2006. A partir de demain, des spots seront diffusés dans les trois langues à la télévision, à la radio pour appeler les automobilistes à plus de sagesse. Cette campagne de prévention contre les accidents de la circulation est organisée par le ministère des Transports en étroite collaboration avec « British Petroleum » (BP) qui a financé cette opération. […] Le ministre des Transports, qui a salué « BP » pour son travail, a souligné que cette initiative entre dans le cadre de la stratégie nationale de prévention routière.

Commentaire : Au train où vont les choses, ce sont des cours de « survie » en haute mer qu’il faut donner aux Algériens et non de conduite auto, dont ils n’on rien à f…


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4 MESSAGES

Forum

  • L’absurdistan à pile ou face
    le mercredi 18 octobre 2006 à 23:22, Abdenour de Paris a dit :
    Tant que le FLN sera aux commandes du pays ,il n’y aura rien à tirer du pouvoir pour l’avenir de nos enfants . L’Algérien devrait mieux vivre aujourd’hui et le voila qui paye les pots cassés de la politique désastreuse du FLN , ancien parti unique totalitaire . N’ y a t’il pas en Algérie des gens non dogmatiques , ouvert sur le monde , modérés , débarrassés des pesanteurs du passé colonial … Je n’ose y croire , il y aura surement un messie genre " Mahatir Mohamed " qui viendra sauver l"Algérie … On espére toujours …
  • L’absurdistan à pile ou face
    le dimanche 8 octobre 2006 à 21:46, Ait moussa a dit :
    Bouteflika dis les choses avec 45 ans de retard … " la justice est incompétente , corrompue , aux ordres … " ha ouais !!!! , quelle découverte !!! Les algériens savent que leur justice est une catastrophe , ce n’est pas nouveau . Bouteflika vient de se réveiller . Pourquoi n’a t’il pas dis cela quand il était ministre pendant des années ??? Il avait peur de le dire devant Boumedienne , peut étre ??
    • L’absurdistan à pile ou face
      le dimanche 12 novembre 2006 à 11:43
      arretez d’ecrire n’importe quoi sur l’algerie et les algeriens ,j’aimerait savoir si l’auteur de cet article vit en algerie ou pas ,
      • L’absurdistan à pile ou face
        le vendredi 5 janvier 2007 à 16:20
        areter de parler les paroles c’est du vent c’est la poudre noire et l’action qui regler les problemes l’algerie a besoin des hommes quis ens des coulles comme ceus du 1954-1962 pas comme les masturbateur du1962 a ce jopure
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