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Kouchner : « La Russie est hors la loi »… et la France hors jeu

Conflit / jeudi 28 août 2008 par Philippe Boucher

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Après la reconnaissance par la Russie de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, nous publions à nouveau le papier de Philippe Boucher, « Russie » , où notre chroniqueur faisait part, le 14 août dernier, de son scepticisme sur l’accord arraché par Nicolas Sarkozy à Moscou.

Les entretiens de Nicolas Sarkozy, en sa qualité de président en exercice du Conseil européen, avec ses homologues de Moscou et de Tbilissi ont apparemment mis fin à un conflit armé aussi bref (cinq jours) que violent ; un conflit qui a opposé à la Géorgie une Russie aidée d’alliés ossètes et abkhazes, ceux-là pourtant ressortissants de provinces qui sont et demeurent géorgiennes, du moins sur le papier.

La Russie a vaincu et ce n’était pas difficile. C’est l’occasion de rappeler Le Cid qui apprend aux collégiens qu’ « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Car, La souris qui rugissait, montrant le petit duché de Fenwick se rendant maître (involontairement !) des États-Unis, n’est qu’une fiction, un roman (1955) de l’auteur irlandais Léonard Wibberley, dont on tira un film à succès (1959).

Mais l’apaisement obtenu par Nicolas Sarkozy au nom de l’Europe n’efface évidemment pas les causes, ô combien anciennes ! de cette guerre. Les résultats de la médiation diplomatique s’apparentent davantage à un cessez-le-feu, à la rigueur un armistice, qu’aux prémices d’un traité de paix sincère. La volonté impériale de la Russie, héritière aujourd’hui de ses tsars et de leurs successeurs rouges, n’en sera pas amoindrie. La consultation de l’ouvrage d’Astolphe de Custine La Russie de 1839 (Librairie d’Amyot, 3ème ed., 1840, 4 vol.), aussi oubliés l’un que l’autre, montre de manière ahurissante, près de quatre-vingts ans avant et l’auteur l’ignorant, combien le régime soviétique sera le continuateur fidèle du régime tsariste, que ce soit en matière d’ambitions internationales… ou de surveillance policière.

Mais aujourd’hui, il s’agit moins de conquêtes que de reconquêtes. Grâce à Gorbatchev, dit-on en Occident ; à cause de lui, entend-on en Russie, la redoutable URSS est devenue à partir de 1991 la moins considérable Communauté des États indépendants (CEI), plus courtisée pour ses ressources énergétiques que crainte pour sa puissance.

Cette guerre sur fond de Jeux olympiques (qui exigeaient à l’origine la suspension de tous les conflits armés) rappelle une évidence historique qui n’a jamais cessé d’être vivace : un pays ne renonce pas à sa gloire passée, pas plus qu’à ses ambitions territoriales.

Les États ont le temps pour eux. La persévérance, pour ne pas parler d’obstination, est leur caractéristique première. Croire que Vladimir Poutine, avec Dimitri Medvedev en faux-nez, a renoncé à la restauration de l’empire soviétique, sous quelque nom que ce serait, est une illusion. La guerre qui a eu lieu, comme par hasard durant l’interrègne américain jusqu’à l’installation du successeur de George Walker Bush, en est une nouvelle preuve. L’accord à venir entre Moscou et Tbilissi ne modifiera pas l’avenir.

Lire ou relire dans Bakchich :

La guerre de l’information fait rage en Géorgie

En plus du conflit militaire qui oppose la Géorgie à la Russie depuis une semaine, se livre un autre combat, cette fois-ci sur le terrain de l’information et de l’image. Décryptage.

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Forum

Kouchner : « La Russie est hors la loi »… et la France hors jeu

le vendredi 29 août 2008 à 10:50, Wolfgang a dit :

Les Russes tentent de se protéger des USA qui veulent mettre main basse sur le pétrole.

Les 2 républiques sont séparatistes : ce sont elles qui veulent se séparer de la Géorgie, pas la Russie qui les a annexé : elles veulent leur indépendance. Elles ont été artificiellement rattachées (en partie) à la Géorgie après la chute du communisme. Mais elles ne s’intègrent pas dans la Géorgie, ce sont des peuples différents, beaucoup plus proches des russes que des géorgiens. La Géorgie voudrait les annexer totalement pour faire plaisir aux USA, pipeline oblige.

A partir de là, que la Russie reconnaisse l’indépendance et s’oppose à la Géorgie, ça ne me choque pas. Que les USA arrêtent de foutre la merde partout et le monde s’en portera mieux. Il n’y a que 2 pays qui se sont opposés à la guerre injustifiée en Irak : la France (de Chirac) et la Russie (de Poutine). Poutine est resté, Chirac est parti, la France de Sarko suit à présent les USA… et la Russie est seule.
Kouchner : « La Russie est hors la loi »… et la France hors jeu

le jeudi 28 août 2008 à 16:49, Pascal B…t a dit :

Je n’ai pas souvenir que Kouchener se soit ainsi excité lorsque les Américains sont partis, complètement hors la loi internationale, bouter hors d’Irak le Saddam Hussein … et tuer des civils par dizaines de milliers !

http://netvibes.com/desmotscratie
Kouchner : « La Russie est hors la loi »… et la France hors jeu

le jeudi 28 août 2008 à 14:27, Dimitrov a dit :

Pôv’ Kouchner t’en n’as pas fini avec les nuits blanches. Après tu pourras te pencher sur la République moldave de Transnistrie (appelée « Pridnestrovie » par les russophones, « Transnistrie » par les roumanophones, et parfois Transdniestrie par le fan club des Marx Brothers qui te propose une récré avec "Duck soup" consacré au grave problème de Freedoniââââââââ !
Kouchner : « La Russie est hors la loi »… et la France hors jeu

le jeudi 28 août 2008 à 12:09, Le chat du Cheshire a dit :

Peut être que Sarko & Kouchner n’ont pas trop aimé leurs apparitions imagées dans l’hymne national soviétique et veulent absolument éloigner le spectre du retour de cette entité !

http://fr.youtube.com/watch ?v=WM5H1KthhUU
Kouchner : « La Russie est hors la loi »… et la France hors jeu

le jeudi 28 août 2008 à 11:25, Le petit naïf a dit :

" La consultation de l’ouvrage d’Astolphe de Custine La Russie de 1839 (Librairie d’Amyot, 3ème ed., 1840, 4 vol.), aussi oubliés l’un que l’autre, montre de manière ahurissante, près de quatre-vingts ans avant et l’auteur l’ignorant, combien le régime soviétique sera le continuateur fidèle du régime tsariste, que ce soit en matière d’ambitions internationales… ou de surveillance policière. " Très bien ! Enfin quelques références utiles ! On a restauré l’aigle à deux têtes , ce n’est pas une tenture de décor , faut pas croire ! Je me demande quel sera bientôt le nouvel étendard chinois quand la bannière rouge de Mao filera aux oubliettes , Mao , lui , qui remplaça judicieusement le dernier des derniers empereurs . Gluksman , quelques bobos bien maos , BHL et à sa suite Noel Godin sauteront-ils sur la Grande Muraille pour délivrer la démocratie mondiale ? C’est une question absolument essentielle , et pas du tout tarte à le crème ! Les Russes , après avoir fait une retraite stratégique durant une vingtaine d’années , ne reculeront plus du tout maintenant : c’est fini et c’est totalement acquis ! Retour àux références : de Gaulle . Portrait de Staline ( homme infiniment cultivé par ailleurs , et Géorgien , au cas où certains l’auraient oublié ) : " « Staline était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusions, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger, tout chez lui était manœuvre, méfiance et obstination. La révolution, le parti, l’État, la guerre lui avaient offert les occasions et les moyens de dominer. Il y était parvenu, usant à fond des détours de l’exégèse marxiste et des rigueurs totalitaires, mettant au jeu une audace et une astuce surhumaines, subjuguant ou liquidant les autres. » Et cette vieille Kourche qui vient nous parler de " hors la loi " ! Hallucinant ! De Gaulle - dont l’académicien Bernard Tapie , référence absolue d’un très grand nombre de Français immensément cultivés , disait qu’il n’était qu’un vieil arriéré du XIX° siècle et complètement dépassé - dans une dernière pirouette sémantique affirma , pour mieux se désaffirmer , tout en nous laissant à méditer : " Le communisme disparaîtra , pas la Russie ! " Avis donc à tous les courageux parachutistes de la Brasserie Lipp et du Flore réunis , culs-de-sac et cuvettes obligés du quai Conti et de ses potes . De quoi faire un Empire , en quelque sorte ! Le seul qui leur aille à merveille : celui du ridicule .

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