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Irradiantes images d’Epinal

Santé / mercredi 26 septembre 2007 par Vincent Nouzille
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Épicentre du scandale sanitaire des surradiations, Épinal n’est qu’un début

La France des incidents médicaux ne se réduit pas à une image d’Épinal. La découverte récente de surdoses de rayons qui ont touché au moins 700 patients soignés au centre hospitalier d’Épinal entre 1989 et 2006 (voir encadré) a semé la panique chez les autorités sanitaires. Une vaste campagne de contrôle des 180 centres de radiothérapie répartis dans toute la France est en cours. Elle est menée de manière très discrète, région par région, par la toute nouvelle Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui doit théoriquement remettre ses conclusions dans quelques semaines. Mais, curieusement, l’ASN n’a pas prévu de rendre public tous ses rapports, alors qu’elle a officiellement une obligation d’information du public ! Bizarre ? Un des responsables le reconnaît à mi-mots : « plus on creuse dans le passé, plus on risque de mettre à jour des problèmes jusque là ignorés, qui pourraient provoquer des inquiétudes ». La vérité ne serait-elle pas bonne à dire ?

L'espoir des irradiés

Les experts n’ont pas été rassurés par ce qui s’est passé à Epinal : c’est par hasard (un coup de téléphone d’un patient traité début 2000) que les responsables sanitaires ont découvert que d’autres patients avaient aussi été surexposés avant 2001, alors que tout le monde croyait que l’affaire n’avait débuté qu’après.

La ministre de la santé Roselyne Bachelot s’est empressée, le 13 septembre, de recevoir les membres de l’Association vosgienne des surirradiés de l’hôpital d’Épinal (AVSHE), promettant la lumière sur ces « dysfonctionnements » et des indemnités rapides. Elle a aussi assuré que tout était sous contrôle ailleurs. Ah bon ? On en est loin, si l’on se réfère au dernier rapport annuel de l’ASN, pourtant rédigé avec prudence. Publié en avril dernier, il souligne que « de sérieux efforts restent à accomplir » en matière de radioprotection des patients. Un euphémisme, puisque la série noire des « accidents graves » et autres « incidents », liés à des « défaillances organisationnelles » a commencé avant l’affaire d’Épinal. L’ASN avait déjà listé des problèmes survenus en 2005 et 2006 :

— Un problème de logiciel a conduit à la surexposition d’un patient à Grenoble. — Une erreur sur la taille du champ à irradier a provoqué la mort d’un malade à Lyon. — Une superposition de champs a provoqué une surexposition à Tours. — Une erreur d’homonymie sur un malade a été commise à Saint-Etienne, heureusement sans gravité. — Un oubli d’une source d’irridium a concerné une vingtaine de personnes au CHU d’Amiens. — Un mauvais positionnement d’une source radioactive a surexposé une patiente à Tarbes. — Des erreurs d’identité ont touché plusieurs malades à Angers.

Epinal, drame en trois actes

— Octobre 2006 : le ministère de la Santé révèle que 23 patients ont subi des surdoses de radiothérapie au centre hospitalier Jean Monnnet d’Epinal, entre mai 2004 et mai 2005. Cinq sont décédés, dont l’un directement à cause de cette surexposition. Une erreur de saisie informatique est à l’origine des accidents.

— Février 2007 : les responsables de l’hôpital découvrent qu’une autre erreur a été commise, touchant 397 patients, soignés pour des cancers de la prostate entre 2000 et 2006.

— Septembre 2007 : Roselyne Bachelot reconnaît que l’affaire d’Épinal est « plus grave que prévu ». Les appareils ont été systématiquement mal paramétrés entre 1989 et juillet 2000 : 300 patients auraient été surpexposés sur les 4500 concernés. Un numéro vert (0800 636 636) est créé pour répondre aux questions.

Voilà qui fait froid dans le dos, même si l’erreur est humaine. Encore ne s’agit-il que des incidents déclarés spontanément à l’ASN, laquelle, après l’accident à Lyon, a fait rédiger une circulaire ministérielle expédiée le 19 avril 2006 à tous les services. C’était avant que n’éclate l’affaire d’Epinal. Avant que l’on apprenne, en mai 2007, qu’un mauvais paramétrage d’appareil a provoqué une surexposition de 145 malades à Toulouse. Avant qu’on ne découvre, en juin 2007, que 600 malades ont été traités par un modèle d’appareil défectueux à Nancy, Montpellier, Tours et Paris. Avant que l’ASN ne débute vraiment ses investigations. Si elles sont sérieuses, la liste risque de s’allonger, plus 180 000 malades de cancers étant traités chaque année par radiothérapie… Mais aurait-on le droit à la transparence ?

Pour en savoir plus

Le rapport 2006 de l’Autorité de sûreté nucléaire

Un rapport (mars 2007) de l’ASN et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur les premiers incidents à Epinal

Un article de L’Express sur la série noire

Voir en ligne : in Bakchich # 47

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1 MESSAGES

Forum

  • xDDDDDD
    le jeudi 29 novembre 2007 à 11:51, kikoolol a dit :
    c koi 1 imaje Dpinaaaaal ????????
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