Insultes d’Anelka : L’Équipe n’a rien vu

« Va te faire enculer avec ton équipe. Fais l’équipe que tu veux »… Alleluia ! Deux mois (jour pour jour) après les insultes de Nicolas Anelka pendant la mi-temps de France-Mexique (le 17 juin), le staff et les joueurs ont enfin révélés ces deux phrases qui faisaient couler autant d’encre et user de claviers que la provocation de Marco Materazzi à Zinedine Zidane en 2006. C’est Le Parisien qui a rapporté mercredi 18 août les révélations des joueurs (Evra, Abidal, Toulalan) et membres de l’encadrement technique (Raymond Domenech, son adjoint Alain Boghossian, l’ex-directeur général adjoint Jean-Louis Valentin et le président de la Fédération Jean-Pierre Escalettes) présents lors de la commission de discipline organisée la veille par la FFF.

Le genre de révélation crédible repris légitimement dans beaucoup de blogs, sites ou journaux. Y compris ceux qui ne sont pas spécialisés dans le sport. Seuls les nombreux lecteurs de L’Équipe, le quotidien sportif de référence en France, n’ont pas pu lire la moindre allusion sur cette information depuis trois jours. Même pas une petite brévounette… L’info semble pourtant plus crédible que beaucoup d’autres relayées avec moins d’états d’âmes (voir encadré ci-dessous).

Merci Germaine !

La rectification des propos de Nicolas Anelka aurait été bien embarrassante… Le joueur ayant attaqué le mois dernier L’Équipe en diffamation.

Dans son édition du lendemain de la commission, les insultes d’Anelka sont évoquées : « Nicolas Anelka devait s’expliquer pour l’insulte lancée à Domenech à la mi-temps de France-Mexique (0-2) » sans préciser le moins du monde que le joueur n’avait finalement pas porté atteinte à la moralité de la génitrice du sélectionneur (un ajout qui avait fait pleuré Germaine Domenech sur RTL). Les jours suivants, les responsabilités des joueurs et du staff dans le fiasco aussi. Mais pas celles du quotidien et de sa Une à scandale (« Va te faire enculer sale fils de pute ! »).

Quelques lignes présentant cette nouvelle version n’aurait pourtant pas été de trop tant le quotidien sportif était en pointe sur les fameuses insultes qui ont fait craquer les Bleus en Afrique du Sud. Les jours qui ont suivi sa couverture racoleuse du 19 juin, L’Équipe a dépassé les 500 000 exemplaires de vente moyenne selon L’Express. D’après l’OJD (baromètre de diffusion des titres de presse), cité par Ozap, « les ventes (au mois de juin 2010) se sont envolées de 15% sur un an, permettant au journal de se classer en tête des quotidiens nationaux devant le leader habituel Le Figaro » . Cette fois, L’Équipe n’a donc rien vu, lu, ni entendu. On a connu le journal plus zélé.

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