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Dénard aux Comores

Chien de guerre / vendredi 9 novembre 2007 par Xavier Monnier
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« Les histoires d’amour finissent mal en général » dit la chanson. L’idylle entre le défunt mercenaire Bob Dénard et l’archipel des Comores le confirme

Posant le pied sur l’archipel comorien en 1975 lors d’un petit coup d’Etat, le doucereux Bob y a vite pris ses aises. Patron de la garde présidentielle locale onze années durant (1978-1989), le « chien de guerre » en fait, à la tête de 600 hommes, sa coquette base arrière. En témoignent les escapades (plus ou moins réussies) et autres coups d’Etat vite avortés de sa petite troupe sur le continent. Logé, nourri, payé et armé par les Sud-Africains encore bien ancrés dans l’Apartheid, Bob mène la belle vie. D’autant, qu’à en croire les confessions d’un de ses fidèles lieutenants, bien des choses transitaient par le petit paradis comorien. Le tout à destination de Pretoria, alors sous embargo international. « Les Comores servaient de plaque tournante pour contourner l’embargo en Afrique du Sud. Armement, nourriture, matières premières, etc… La France en profitait tout comme les États-Unis », affirme l’homme.

=bob Dénard

Hélas, les années 90 sonnent le glas de cette époque bénie pour Dénard. Avec la fin de l’Apartheid, la Garde présidentielle comorienne perd son utilité et attractivité. L’ami Dénard ne s’attarde guère dans l’Archipel et le quitte l’archipel dès 1989, après la mort du président Abdallah, assassiné en sa présence [1]. Direction l’Afrique du Sud où il se repose jusqu’en 1993. Amplement suffisant pour contempler le dépérissement de ses œuvres comoriennes comme le confie ce rescapé : « le budget de la Garde, entièrement fourni par l’Afrique du Sud, a progressivement diminué au point de représenter le strict minimum ». `

Mais Bob avait du ressort. En 1995, il remet le couvert aux Comores, y débarque avec 30 hommes et renverse tranquillement le président Djohar. Ce dernier était peu apprécié de Jacques Chirac récemment élu à l’Élysée et qui venait de rappeler à ses côtés Jacques Foccart, l’artisan de la Françafrique sous De Gaulle. « L’opération 95 s’est faite avec l’assentiment des services français », assure le lieutenant qui a longtemps cotoyé Dénard, « le contact avec l’Elysée était assuré par (feu) Maurice Robert ». Un nom et un CV qui fleurent bon l’embrouille : ancien responsable Afrique au SDECE, l’ancêtre de la DGSE, ancien patron des services de renseignement de Elf, ancien ambassadeur au Gabon et proche du « chien de guerre ».

Bref, tout roule pour le mercenaire revenu en grâce. À ceci près qu’à Paris, les éminences grises ont pris conscience que ressortir le Dénard ne passerait pas inaperçu. D’où un changement de dernière minute dans les plans français : un contingent de 3 000 militaires hexagonaux a débarqué pour arraisonner les mercenaires de Bob, mais sans rétablir le Président Djohar. « Maurice Robert l’a appelé sous mes yeux. Il l’a prévenu et lui a conseillé d’ouvrir son camp retranché aux journalistes pour éviter les bavures » reprend l’ex-lieutenant de Dénard. Les mercenaires ont bien été arrêtés et extradés sans pertes, excepté du menu matériel qui aurait pu tomber entre de mauvaises mains… Et c’est sur cette énième mission que la France éternelle mit fin à la carrière du chien de guerre Dénard, dont elle n’a jamais, ô grand jamais, cautionné les agissements.

[1] La justice française le blanchira en 1999

Voir en ligne : in Bakchich n°53

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1 MESSAGES

Forum

  • Dénard aux Comores
    le samedi 10 novembre 2007 à 15:08
    et oui ces histoires se termine mal c est toujours avec haine et perturbation. bob sous des odres venu de haut a fait ca mais on subit plus que ca et cela ne s arrettera pas tant qu’on sera de meme front avec ces dirigeant.
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