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De l’Afrique du Sud au Congo, l’itinéraire d’un intermédiaire gâté

PORTRAIT / samedi 1er mars 2008 par Xavier Monnier
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Du gâchis. Si Nicolas Sarkozy et Carla Bruni avaient choisi ce guide, nul doute qu’ils auraient bien été briefés sur l’Afrique australe, son évolution et ses entourloupes. Mais non. Jean-Yves Ollivier n’a pas été convié à la lune de miel des époux.

Le garçon a pourtant tout ce qu’il faut de respectable. Administrateur des haras nationaux français, chevalier de la légion d’honneur mais surtout fin connaisseur de cette partie de l’Afrique où la France s’est toujours peu risquée.

Jean-Yves Ollivier, « l’émissaire (quasi) officiel de la Chiraquie dans l’Afrique de l’Apartheid »

À force de voyages, l’expert en génie rural s’est constitué un petit carnet d’adresses. Dans les années 80, Ollivier a même été considéré comme l’émissaire (quasi) officiel de la Chiraquie dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. Dans leur excellent Ces Messieurs Afrique (Calmann-Lévy), Antoine Glaser et Stephen Smith, exégètes s’il en est du village franco-africain, en ont fait le missi dominici par excellence. À envoyer en cas de guerre civile (Mozambique, Angola puis aux deux Congo dans les années 90), pour régler des questions pétrolières (Congo Brazzaville, Gabon) voire gérer des barbouzeries (Dénard aux Comores). Bref l’incontournable intermédiaire de l’Afrique australe !

Et l’homme est d’un charmant. Capable de s’en sortir en affaires avec le redoutable Dieter Holzer, l’intermédiaire allemand qui fut épinglé lors de l’affaire Elf, ou d’amadouer, dans les années 80 le non moins redouté Neels Van Tander, patron des services secrets sud-africains du temps de l’apartheid. En 1988, tout ce beau monde s’est même réuni dans le désert du Kalahari, le temps d’une petit bouffe « très conviviale », confessera-t-il 11 ans plus tard à Politique Internationale. Pour l’occasion, le trio était même accompagné de Jean-Christophe Mitterrand, alors conseiller Afrique de son président de père ou de Desiderio Da Costa, le ministre angolais du pétrole.

Un repas qui a du être haut en couleur et qu’Ollivier mettra à son actif de son boulot de « faiseur de paix », décrit-il…

Ollivier décoré

Sûrement vrai, puisque ni Nelson Mandela ni Jacques Chirac ne lui tiendront rigueur d’avoir bien fricoté avec l’ennemi d’alors. Le Chi lui renouvellera toujours sa confiance, le faisant chevalier de la légion d’honneur. Et sitôt libéré, le fringuant Mandela l’honorera en 1995 comme grand officier de l’ordre de l’Espoir…

En fait, ce sont les « alternances » suivantes qui ont été fatales à Jean-Yves.

Quoique introduit auprès de Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007, le courant n’est pas passé entre l’intermédiaire multicarte et le vibrionnant président, trop marqué par sa proximité avec Chirac. Même punition en Afrique du Sud, où Jean-Yves Ollivier a eu bien du mal à gérer l’après-Mandela ; mais surtout les préparations de l’après-Mbeki.

Les multiples soucis judiciaires de Jacob Zuma, le candidat déclaré de l’ANC, parti au pouvoir, ont fait peser une telle incertitude que des challengers ont proposé leur service. Dont Tokyo Sexwale, un homme politique fort proche d’Ollivier, qui a même été un temps accusé d’organiser une discrète campagne de désinformation sur Zuma. Sans preuves, mais le mal a été fait. Et Ollivier n’est plus en odeur de sainteté du côté de Johannesburg.

Heureusement restent de vieux, fidèles et loyaux amis sur qui l’on peut se reposer. En l’occurrence Denis Sassou Nguesso, le président congolais. Le Jean-Yves s’est vu confier une mission à haut risque et de toute confiance par Brazzaville : semer les fameux « fonds vautours ». En gros, empêcher que l’argent et le pétrole détourné par le régime de Sassou ne tombe dans les poches des fonds d’investissement qui ont racheté la dette du Congo et cherchent à se faire payer. Et c’est du boulot ! Le complexe système de siphonage de la manne pétrolière (cf. Afrique pillages à huis clos, de Xavier Harel, Fayard) a été entièrement mis à jour par les tribunaux de Londres. Tout est à reconstruire et c’est Jean-Yves qui va s’y coller, via la société de trading Vitol. Un boulot de titan. Heureusement, cet ingénieur a du génie ! Et connaît fort bien le pétrole congolais (à suivre).

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