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Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement

Emploi / jeudi 19 juin 2008 par Olivier Vilain
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Une étude présentée au forum de Davos en janvier dernier et passée plutôt inaperçue critique l’impact des LBO (ou le rachat d’entreprises par des fonds de capital investissement) sur l’économie. Une première.

Davos, ses milliardaires, son sommet et ses études. L’une d’entre elles, « L’impact économique global du capital investissement », aurait dû attirer l’attention, en janvier dernier, alors que de nombreux journalistes avaient fait le déplacement en Suisse pour suivre les débats des « global leaders ».

Produite par le Forum Economique Mondial (FEM) de Davos et des universitaires, notamment de Harvard, l’étude réfute les précédents rapports mettant invariablement en avant les effets supposés bénéfiques des rachats d’entreprises par les fonds de capital investissement, les fameux LBO (de l’anglais Leverage Buy Out).

Baisse des emplois

Il était temps de se pencher sur le phénomène qui a explosé depuis l’éclatement de la bulle boursière en 2001. En six ans, les fonds de LBO ont acheté des entreprises pour 2700 milliards de dollars, contre « seulement » 900 milliards entre 1970 et 2000. « Après un passage à vide ces derniers mois, cela redémarre. C’est très inquiétant », remarque Philippe Matzkowski, qui a fondé le Collectif LBO pour alerter sur leurs effets.

Portant sur 5.000 entreprises américaines entre 1980 et 2005, l’étude montre que cinq ans après leur rachat par un LBO les entreprises emploient 10% de salariés en moins par comparaison à leurs homologues qui ne sont pas passées dans le giron d’un financier.

Rapporté à la taille de l’échantillon, la différence est de 340.000 emplois. Au total, un quart des salariés sous LBO voit leur unité de travail fermé, vendu ou restructurée. Un taux deux fois plus élevé que dans une entreprise « normale ».

Chef d’oeuvre de désinformation

Autres effets pervers, les fonds de LBO contractent de fortes dettes pour acheter les entreprises. Résultat, ces dernières ont deux fois plus de risques de faire faillite.

Le communiqué de presse du FEM de Davos annonçant la publication l’étude est un chef-d’œuvre de jésuitisme. Un lobby du capital investissement a même claironné qu’il ressortait de l’étude que les LBO étaient des « sauveurs d’emploi ».

« Cette désinformation a été couronnée de succès, déplore David Hall, de l’université de Greenwich. Les médias ont suggéré que les résultats de l’étude étaient équilibrés et que les licenciements massifs étaient un mythe. » Seule exception, aux yeux de ce chercheur proche des syndicats : le Financial Times.

Si la BBC, le Herald Tribune et le New York Times sont tombés dans le panneau, les médias français, eux, n’en ont pas parlé. Entre deux maux…


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15 MESSAGES
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Forum

  • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
    le vendredi 20 juin 2008 à 15:14
    Derrière un LBO, il ya aussi souvent la titrisation des actifs. Dernièrement une grande banque Française a réalisé une titrisation globale chez un gros loueur de véhicules industriels. Elle est très fière de son montage, sachant qu’il faut dans ce cas, mettre en place un SBO, en deux mots : trouver une société extérieure qui puisse prendre le relais (du jour au lendemain) en cas de défaillance de la compagnie sous LBO. Il va sans dire que cette société est complètement à poil sans aucun échappatoire et quand vous saurez que cette société est à son deuxième LBO, le premier était sous le contrôle d’un des premiers groupes d’investissements en France avec des gains nets sur cette opération (3 ans) de 255 Millions d’Euros pour un investissement de départ de 93 Millions d’Euros soit environ 10% de la valeur de l’entreprise. Le levier est dantesque en période de croissance, mais sachez que si la mécanique se grippe, c’est la même chose en sens inverse, après les subprimes, vous aurez les titrisations des LBO, mais là, nous sommes sur des montants dix fois supérieurs, attention cela va secouer !
    • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
      le vendredi 20 juin 2008 à 16:57, O.V. a dit :

      Peut-on parler de tout cela ?

      Appelez donc la rédaction : 01.48.03.87.03

      • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
        le lundi 23 juin 2008 à 12:04, jihelix le gaulois a dit :

        Que Bakchich s’informe auprès de ses lecteurs.
        Oui, un dossier sur le sujet (tonitruant, si possible) serait le bienvenu.

        Cela étant, même quand on n’y comprend rien, qu’on ne parle pas la langue et qu’on ne sait rien, ce mécanisme est facile à percevoir. Ce serait mieux encore de présenter de vraies raisons à toutes ces dérives, dont la maladresse ne peut être qu’apparente. (Par exemple, qui manipule ces fonds ?)

        Toujours dans la perspective de susciter une prise de conscience collective, ce qui est un peu le rôle et l’honneur de la vraie presse…

    • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
      le lundi 23 juin 2008 à 16:36
      sur les "derniers" LBO de la grande ère (comprendre jusqu’à 2007), les prêts contractés étaient "in fine", ce qui implique que le spike de risque se trouvera d’ici quelques années… Ceci dit, à moins de jouer les autruches comme un certain nombre d’entre eux, en général les fonds n’attendent pas la dernière limite pour flairer les problèmes : des tableaux de bord & copils en tout genre sont faits sur une fréquence telle que certaines personnes ne font plus que ça dans les daf des cibles.. Mais alors, tout le problème est : que fait-on quand ça commence à mal tourner et que les cash-flows ne sont pas au rdv ?? Le levier de dette, ça marche dans les deux sens -> ouïe ouïe aïee.. Tout ça va encore finir bradé à des HF à 3cents de l’euro..
  • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
    le vendredi 20 juin 2008 à 14:11, babushconnexion a dit :
    Donc d’apres cet article, les LBO ont un impact negatif sur l’economie du seul fait qu’ils entrainent une reduction des effectifs…un peu leger, surtout qu’on sait bien que la performance d’une firme n’est pas du tout proportionnelle au nombre de ses employes. Et le risque de faillite ? Il est plus important en effet, normal car le principe est la dette, mais combien de societes rachetees font effecrivement faillite ? Je n’ai pas encore lu l’etude mais j’espere qu’elle est un peu plus argumentee.
    • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
      le lundi 30 juin 2008 à 15:19, Marsubleu a dit :
      C’est clair : je ne discute pas l’article, mais l’argument du nombre d’employés est totalement débile. Dans les pays communistes, les entreprises d’état avaient des armées d’employés et ce n’était as meilleur pour autant ! Réfléchissez avant d’écrire : vous risquez de discréditer un sujet pourtant intéressant.
  • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
    le vendredi 20 juin 2008 à 09:45, SdC a dit :
    Vous êtes marrants vous, 189 pages à se cogner en anglais et en PDF. A noter en outre sur la 1° page de ladite étude (non lue mais néanmoins archivée) la baseline du world economic forum : "commited to improving the state of the world".
  • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
    le vendredi 20 juin 2008 à 08:13, lisbeth a dit :
    Qui s’étonne ? Il suffit de lire les pages économiques des quotidiens pour le constater !
  • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
    le jeudi 19 juin 2008 à 22:19

    Autres effets pervers, les fonds de LBO contractent de fortes dettes pour acheter les entreprises. Résultat, ces dernières ont deux fois plus de risques de faire faillite.

    faut qu’on explique à mon cerveau limité le raccourci entre dette contractée par le fonds et faillite de l’entreprise cible… Le risque est sur le fonds lui-même et ses prêteurs !!!

    • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
      le vendredi 20 juin 2008 à 11:28, Diogène a dit :
      Parce que le fin du fin c’est de fusionner avec l’entreprise cible la société qui a contracté les dettes pour racheter l’entreprise cible. Résultat les dettes contractées pour racheter la cible se retrouve sur le bilan de la cible qui se trouve du coup durablement plombéé et financièrement vulnérable. Et même si la société acheteuse n’est pas fusionnée avec la cible celle-ci doit distribuer tous ses bénéfices à l’acheteuse pour que celle-ci puisse payer ses dettes. Résultat la cible n’accumule pas de réserves. Ce qui peut contribuer à la fragiliser. Finalement la stratégie de gestion de l’entreprise cible n’a plus comme objectif que de permettre à l’acheteuse de rembourser ses dettes ce qui peut nuire au développement à long terme de la cible. Mais finalement l’acheteur peut quand même faire une grosse plus-value sur les actions d’une société fragilisée.Et finalement si cela tourne mal c’est surtout les prêteurs qui prennent la gamelle.On peut d’ailleurs imaginer des montages financiers dans lesquels l’acquisition est en fait financée à 100 % par de l’endettement et où les prétendus investisseurs ne prennent aucun risque
    • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
      le vendredi 20 juin 2008 à 12:17

      C’est simple.

      Le fond a absolument besoin d’un retour rapide sur investissement pour rembourser donc demande des rendements irréalistes.

      Pour satisfaire l’actionnaire l’entreprise est pressurée et les investissements sont au minimum voire nuls sauf obligations légales ( pollution etc… ).

      A ce régime l’état de l’entreprise se dégrade pour finir par une faillite quand on ne peut plus rien en tirer.

      Surtout qu’en général si la direction de l’entreprise n’est pas dans la ligne elle est remplacée par des gens ayant un meilleur esprit…

    • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
      le vendredi 20 juin 2008 à 12:54, Mat a dit :

      En effet la base du LBO consiste à utiliser des effets de levier notamment celui qui consiste à s’endetter afin d’entrer dans le capital/acheter une entreprise, en augmenter les bénéf puis se rémunérer en dividendes (afin de rembourser la dette + faire du profit).

      Le problème vient de l’augmentation des bénéfices, à court terme cela est "facilement" possible en licenciant/baissant les salaires etc. à plus long terme mieux vaut essayer d’améliorer la productivité qui peut s’accompagner de licenciements pour les "éléments" les moins productifs. Finalement il est aussi possible de ne pas changer les opérationnels mais de complètement modifier l’encadrement…

      Bref plusieurs "types" de LBO sont possibles, cela dépend fortement de l’entreprise visée (secteur, main d’oeuvre, activité…), la durée du retour sur investissement souhaitée,… Il existe même des entreprises qui allaient à la faillite dont les managers ont contractés des prêts pour racheter l’entreprise et la faire tourner tel qu’il le voulait avec succès ou pas.

      • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
        le mercredi 25 juin 2008 à 05:19
        Bonjour. Je me demandais comment ces fonds avaient autant d’argent à investir. Et bien en fait ils investissent celui des autres (prêts) qui garantissent par leurs rentrées régulières. Donc avec très peu d’argent et des préteur pas emmerdants ils peuvent mettre un économie à feu et à sang. Parce que leur but n’est pas de faire tourner les entreprises mais de les essorer.
    • Davos : l’étude qui dérange les fonds d’investissement
      le mercredi 25 juin 2008 à 19:45, lecteur a dit :
      Peut-être que c’est à l’entreprise achetée par le fond LBO de payer la dette de ce fond en plus des obligations de profits pour les dirigeants et actionaires.
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