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Crash d’Airbus : des explications en bout de piste

big bug / mercredi 17 juin 2009 par François Nénin
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Un expert aéronautique revient sur la piste d’un possible « big bug » des centrales électroniques des Airbus A 330. Les signaux d’erreurs émis par le Rio-Paris avant son crash ne contredisent pas ces interrogations.

Malgré le crash du vol entre le Brésil et la France, les affaires reprennent… Airbus vient d’annoncer, au salon du Bourget, la vente de 24 A 320 à la compagnie Qatar Airways. Outre l’aspect financier, on pourra apprécier la confiance que les compagnies continuent d’accorder à l’avion phare de l’avionneur. D’ailleurs, peut-on remettre en cause la technologie Airbus ? Le Bureau Enquêtes Analyses (BEA), qui dépend du ministère des Transports, peut-il, au cours de ses investigations actuelles, se risquer à des conclusions mettant en cause radicalement la technologie de l’A 330 ? Sans doute pas…

Des précautions bien tardives

Le directeur du BEA, Paul-Louis Arslanian, qui tenait une conférence de presse ce mercredi 16 juin à 10 h, devrait revenir sur les fameux tubes Pitot. Ces sondes servent, lorsqu’elles ne gèlent pas, à indiquer la vitesse de l’Airbus. Air France a indiqué que la Compagnie allait procéder à un audit général de cette technologie. L’avocate Sophie Bottai, qui défend les intérêts de la famille d’une des victimes, évoque « le non respect du principe de précaution par la compagnie, qui n’a pas changé les sondes en temps et en heure ».

Airbus A 330 : la piste du big bug - JPG - 42.5 ko
Airbus A 330 : la piste du big bug
© Ray Clid

Mais le débat lancé sur les tubes Pitot pourrait bien détourner les regards d’une autre piste d’explication, évoquée par Bakchich dès le 5 juin. A savoir l’éventuelle défectuosité des circuits électroniques des Airbus, qui avait été mise en cause, en janvier 2009, dans un rapport des autorités européennes après le grave incident survenu sur un autre A 330.

Circulez, il n’y a rien à voir

Comme nous le relations dans notre article dès le 5 juin et le Canard Enchaîné dans son numéro du 10 juin, un avion de la compagnie australienne Qantas, qui jouit d’une excellente réputation de sécurité des vols, a connu, voici près d’un an, le 7 octobre 2008, un très grave incident : plusieurs dizaines de blessés, dont vingt graves. Dans ce vol, les Adiru sont tombées en panne et ont provoqué la chute brutale de l’appareil, rattrapée in extremis. Il faut dire que par chance, ce vol ne croisait pas de cumulo nimbus en pleine nuit.

Après cette alerte, l’EASA (Agence européenne de sécurité aérienne) lancera même une consigne de navigabilité à caractère urgent en janvier 2009, détaillant la conduite à tenir en cas de panne des Adiru. Une procédure jugée plutôt compliquée par de nombreux pilotes – « surtout en plein orage, explique l’un d’entre eux, avec des turbulences car elle prévoit de transférer du carburant d’un réservoir vers un autre dans certaines conditions ! ».

Pour l’instant, Air France n’a pas répondu elle-même à ces interrogations. Les grands communicants de la Compagnie se sont contentés de pousser en avant quelques journalistes amis. Et Air France, à coup de sur-classements et de piges, ne manque pas d’alliés dans la presse. Ces fidèles scribes ont expliqué que le matériel informatique des Airbus A330 n’était pas le même selon les appareils, et notamment dans les deux vols qui nous intéressent : celui du Rio-Paris et celui de la compagnie australienne. Un argument très relatif car si c’est la conception, l’architecture générale de l’informatique, qui est en cause, le fait que les éléments qui la composent émanent de fournisseurs différents ne supprime pas les interrogations. Bakchich a également pris contact avec Airbus. Sans surprise, le constructeur se déclare peu convaincu par les hypothèses de notre expert. Nous avons toutefois posé un certain nombre de questions techniques pour lesquelles il nous a été promis une réponse.

Le bon angle d’attaque

A ce stade, une petite leçon de choses électroniques s’impose. Les mesures de vitesse, enregistrées par les tubes Pitot, sont gérées ensuite par des centrales électroniques, les ADIRU (Air Data Inertial Reference Unit). A quoi servent-elles ? Un expert aéronautique, Amine Mecifi, nous l’explique : « L’Adiru est à l’avion ce que l’oreille interne est aux pilotes. Au nombre de trois dans un A330, les Adiru permettent au pilote, mais aussi aux autres systèmes de commandes de vol, de connaître l’attitude de l’avion. L’ADIRU a également une partie élaborant les paramètres comme la vitesse ou l’angle d’attaque ».

Ce spécialiste des systèmes informatiques a suivi une formation de pilote de ligne et a appartenu à la cellule technique de l’association des victimes du crash de Charm-el-Cheikh, survenu en janvier 2004 (135 victimes). « Quinze jours après le crash du vol AF 447, tout a été dit techniquement. Il y a fort à parier que l’on ne retrouvera pas les boites noires et que la vérité ne sera pas connue comme pour le crash du Mont Saint Odile ». Quatorze années d’instructions avaient été nécessaires pour que l’association de victimes Echo arrive à faire comparaître les responsables d’Airbus, de la DGAC et d’Air Inter. Et notre expert de poursuivre : « De simples interrogations sur le fonctionnement des Adiru est déja trop sensible car cela revient à remettre en cause toute la philosophie Airbus. Les enjeux sont énormes ! ».

Ultimes messages

Accréditant la théorie d’un début au moins de big bug informatique, les messages Acars, seuls éléments techniques probants, montrent que deux des Adiru (la première et la troisième) sont tombées en panne. La deuxième peut alors fonctionner ? Ce que constate notre expert est proprement alarmant : « Normalement, si une ADIRU tombe en panne ou est arrêtée par les pilotes, elle devrait sortir de la boucle et ne plus fournir de données. Dans le cas de l’A330, il y a un bug car les Adiru défaillantes continuent à fournir les données même si les pilotes les arrêtent. Lesquelles données, erronées, viennent empoisonner les calculateurs des trois systèmes de commandes de vol ». D’où la déconnexion possible dans le cas du crash de l’avion d’Air France du pilote automatique, des écrans d’informations et toute la cascade de messages d’erreurs. A écouter donc Monsieur Mecifi, un principe très important dans l’aviation – la duplication et l’indépendance des différents circuits et instruments, appelé aussi redondance – ne serait pas respecté.

Faillible, forcément faillible

Les leçons à tirer de ces constatations s’imposent : « Je crois surtout qu’il faut se montrer très agressif face au traitement des pannes informatiques, même lorsqu’elles ne surviennent que très rarement et y apporter de vraies réponses », juge Amine Mecifi. Comme l’a affirmé Thomas Enders, le patron allemand d’Airbus : « L’A330 est l’un des l’un des meilleurs avions et parmi les plus sûrs jamais construits ». Encore faut-il accepter de reconnaître les éventuelles faiblesses de conception d’avions vendus à plus de mille exemplaires dans le monde. « L’avion est le moyen de transport le plus sûr », entend-on souvent comme une rengaine…

Oui, sauf pour les victimes de crashs.

A lire ou relire sur Bakchich.info

Pour de nombreux pilotes d’Air France, les défaillances informatiques de l’Airbus A 330 sont à l’origine de la catastrophe. En janvier dernier, l’Agence européenne de sécurité avait donné l’alerte.
Bakchich revient avec un spécialiste du transport aérien, François Nénin, sur les procédures mises en place par Air France en matière de sécurité. Un bilan pas si flatteur !
Le rapport Colin, qui accuse les mesures de sécurité prises par Air France n’explique pas la disparition de l’Airbus 330 mais éclaire une zone d’ombre. Ce qui ne vous a pas coupé les ailes en commentaires.
Il y a plus de 80 ans, un journal disparaîssait pour avoir publié de fausses informations sur un accident d’avion. Une affaire qui n’est pas sans rappeler la catastrophe aérienne d’Air France.
Une étude pointe la redondance des sujets sur les sites internet d’informations. Bakchich en publie de larges extraits et un petit exemple illustre avec le crash d’un avion entre Rio et Paris

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21 MESSAGES
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Forum

  • Crash d’Airbus : des explications en bout de piste
    le jeudi 22 octobre 2009 à 09:20, Theodore a dit :
    J avais écrits sur un autre site qui malgré un post très modéré m’a censuré que l’on ne retrouverait pas les enregistreurs de vol, car personne n’y à intéret surtout avec des américains à bord (la com AF l’avait annoncé au jour 1),que l’on blamerait les pitots (3 tubes à une poignée de dollars easy and cheap fix pour airbus) et les pilotes incapables de piloter de nuit dans un cunimb sans référence d’attitude, (pour info dans ces conditions la perte de controle est question de secondes ou de minute (s) pour les très bons ,enfin ça tombe bien ils ne sont plus en mesure de se défendre). La bottom line c’est que 3 systèmes supposés indépendants ont un mode commum de défaillance, ce n’est pas l’adiru mais les pitots du même fabriquant et implantés au même endroit, il est donc extremement plausible qu’une défaillance de type givrage affecte les 3 plus ou moins simultanément. Enfin sachant qu’il y avait eu de nombreuses alertes (les accidents sifflent toujours 3 fois), l’absence d’action correctives immédiate pose de sérieuses questions sur l’organisation de la sécurité chez AF et à la DGAC et chez Airbus. Une petite compagnie (air caraibe) a elle corrigé le problème immédiatement. Enfin tous les avions connaissent des problèmes plus ou moins graves (fatigue sur les comets,portes de cargo sur les MDD, servos de direction sur les 737 par exemple) , le meilleur moyen de torpiller le produit et la compagnie c’est de faire l’autruche mal conseillé par les "lawyers"
  • Crash d’Airbus : des explications en bout de piste
    le lundi 17 août 2009 à 15:34, michel befort a dit :
    la leçon que j en tire c est qu il ne faut pas hésiter à refuser de monter dans un avion si nous avons un doute : le pilote est bourré,il zigzague devant nous avant de rejoindre son cockpit,les pneus sont lisses et l avion fatigué,l avion semble en surcharge et l on nous propose de passer de lourds colis pour des passagers qui ne veulent pas payer la surcharge prévue,on refuse de nous indiquer le type d avion prévu pour le vol,alors soyons responsables et disons non,nous ne sommes pas du betail et refusons des risques que l on prend à notre place
  • Crash d’Airbus : des explications en bout de piste
    le lundi 27 juillet 2009 à 18:17, durango a dit :
    La veille ou 48h environ avant le crash de cet Airbus, jai vu vers 11h du matin par hasard sur le canal TV “national geographic“ la relation d’un accident survenu à un Boeing 757 plusieurs années auparavant (une dizaine ?) le film retraçait toutes les phases du vol et du crash et de l’enquête qui s’en est suivi. Finalement le problème résultait du dysfonctionnement de 2 pitots sur 3 dont un alimentait l’odinateur “exploité“ par le commandant de bord. Cet avion avait stationné 2 semaines sur l’aéroport de départ (Amérique du Sud) sans que les pitots aient été protégés par un doigt ainsi que les règles de sécurité l’exigent. Dans cet exemple le PA n’avait pas été déconnecté et a par conséquent conduit à un angle de cabrage exagéré de l’appareil cf. une vitesse trop faible. Je suis étonné que cet accident (tous les passagers et membres de l’équipage ont péri) n’ait pas fait l’objet d’une alerte au niveau de l’OACI e/oude IATA
  • Crash d’Airbus : des explications en bout de piste
    le samedi 27 juin 2009 à 16:15, BTO a dit :
    Bien-sur, Bien-sur…Comment ne pas se poser la fameuse question sur les "énoooormes" intérêts en jeu dès lors qu’on considère le Big Deal du transport aérien. Mais, avant de polémiquer, critiquer ou formuler la moindre hypothèse sur les tenants et aboutissants "supposés" de ce malheureux et horrible crash (ne le sont-ils pas tous ?) je voudrais attirer l’attention des "Avionneurs" sur cette petite histoire :" Il était une fois (toutes les histoires commencent comme cela, n’est-ce pas ?) la genèse d’un concept, un vœu, selon lequel l’homme volerait un jour. Hic et Nunc ! Cela est chose faite ! Puis après avoir rêvé on a commencé à compter, on s’est aperçu que l’on pouvait "faire des sous" avec des avions. Adieu doux rêveurs, voici les Hybrides nés d’une fusion contre nature (philosophiquement s’entend) entre Sup’Aéro et H.E.C. ; qui prirent le manche et nous conçurent des Longs Courriers actuels. - Avions solides, rapportant bien cherchent gestionnaires pour gagner encore plus de fric - ! Refaire chauffer la planche à dessin ? non, seulement la planche à dessein ! ! On garde le bidule, mais on rabote par ci, on désépaissit par là et on affine à la fibre de carbone. On vire la tringlerie, les câbles (trop lourd tout çà !) et voilà on a gagné 5 tonnes, on bouffe moins de carburant et les puces électroniques font aussi bien marcher les élevons que "les cordes à pianos de Papa". » Youpi ! Aaargh ! » entendit-on. Les actionnaires s’évanouirent d’extase, les P.D.G. rigolèrent derrière leurs gros cigares, etc, etc…Seuls, quelques individus ailés, ceux-là semblaient pour le moins dubitatifs…What If ? Et oui, que se passerait-il si…l’électronique s’enrhumait ou que l’informatique se trouvait vérolée par dieu sait quel Bug de l’An…merdement maximal. "-Et bien on ira au Tas les Gars !" C’est aussi simple que çà. Pas moyen de tirer à la force du biceps sur ton joystick mou-du-bas…Plantage assuré, Crash, Crunch ! Boum ! Explode ! and same player never shoot again ! Compagnie Touchée, Compagnie Coulée. Alors ; et ce sera la fin de mon histoire délirante, Messieurs les faiseurs de fric, si vous voulez toujours vous fendre la gueule derrière vos cigares et regarder vos actionnaires prendre un Pied Géant à la Grand’ Messe des Bilans Annuels ; je vous conseille de réfléchir à ceci : Les cons, çà paye toujours. Pas que pour un dîner. C’est normal, c’est grâce à tous ces cons-là que tes vacances à Méribel (Has Been, cela étant) ou Gstaad (Also Has Been !),sont possibles. Alors cesse de les fourrer dans des "Pièges" qui finissent par s’avérer mortels, pour cause de "Mauvaise Conception", "Roll-out le 15/03-à-tout-prix, Véroles Digitales passées sous silence-parce-que-çà-ferait-désordre-et-que-la-Compagnie-ne-peut-se-le-permettre-en-terme-d’image…J’arrête là et je vous dis méfiance ! "Les cons, çà ose tout, c’est même à çà qu’on les reconnait" Et bien…Il se pourrait qu’un jour les cons cessent "connement" de vous signer des chèques en blanc et cessent de vous "bader" pour devenir franchement, comme dirait un certain Grand Homme, "Très Indélicats" Ce jour là Mesdames et Messieurs le Tsunami de 2004 fera figure d’aimable postillon et la déferlante qui vous submergera n’aura de cesse tant que certaines Têtes, voire toutes, ne se retrouveront pas en haut des piques…Rappelez-vous, çà on l’a déjà vu !
  • Crash d’Airbus : des explications en bout de piste
    le vendredi 19 juin 2009 à 01:12
    Le "pot au noir" est reconnu dangereux pour bateaux et avions, si certains en font un parcours sportif (la voile par exemple) quel est l’interêt sportif pour un AIRBUS avec passagers ?
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