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Corbeil-Essonnes, élection sous tension

Scrutin / samedi 4 décembre 2010 par Anaëlle Verzaux
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Trois municipales en trois ans. Tous les candidats prédisent un fort taux d’abstention. Le "système Dassault" a aussi ses failles.

Parmi les 41000 habitants de Corbeil-Essonnes, nombreux sont lassés de voter. Dimanche 5 décembre, pour la troisième fois en trois ans, Corbeil élit un maire. « Le taux d’abstention risque d’atteindre les 70 % » , prévient Jean-Pierre Bechter, le candidat UMP, et lieutenant fidèle de Serge Dassault, l’ancien maire de la ville (de 1995 à 2009). Mêmes craintes du côté de l’opposant au milliardaire Dassault, Bruno Piriou (PC), pour qui «  40 % des inscrits n’iront pas voter » et du troisième candidat, Jean-François Bayle, un ancien adjoint de Bechter.

Lassés de voter, « les habitants en ont aussi marre de la violence et des injustices », explique Bruno Piriou. Comme le rappelait Le Monde du 4 décembre, à Corbeil-Essonnes, « les écarts de niveaux de vie sont considérables : 10 % de la population vit avec moins de 8500 euros par an (par personne), alors que les 10 % les plus riches, installés dans les quartiers les plus favorisés, gagent plus de 31 200 euros de revenus annuels ».

Mais surtout, « on en a ras-le-bol du climat mafieux qui règne ici », confie une vendeuse de vêtements sur le joyeux marché des Tarterêts.

En pleine campagne, mardi 30 novembre, Corbeil-Essonnes, figée par le froid, est sous tension. Ce matin là, Jean-Pierre Bechter organisait une conférence de presse pour le moins surprenante, dans le « château » de Dassault, comme on appelle ici « Les Pinçons », la grande propriété de Serge Dassault, qui sert aussi de QG à l’UMP.

Jean-Pierre Bechter accueille les journalistes. Un petit déjeuner buffet a été étalé sur un comptoir. Le café fume. En face, un aquarium géant fait office de table basse.

Jean-Pierre Bechter - JPG - 14.3 ko
Jean-Pierre Bechter

Bechter nous invite à nous asseoir. Et dévoile, fier, sa trouvaille. Selon lui, le « système Dassault » dénoncé par ses opposants et de nombreux habitants, puis relayée dans les médias, n’existe pas. Les dons d’argent du milliardaire Serge Dassault aux jeunes des quartiers ? Faux. Les billets remis aux électeurs en 2008 afin de les convaincre de voter pour Serge Dassault ? Faux. Les témoignages des distributeurs de billets apportés à Bruno Piriou ? Faux, faux, faux, archi faux. La preuve ?

Alors, Jean-Pierre Bechter distribue à la dizaine de journalistes présents un CD contenant des enregistrements. Et on entend Bruno Piriou discuter avec des hommes, qui affirment avoir travaillé, de façon informelle, pour le compte de Serge Dassault, en distribuant des enveloppes pleines de billets aux habitants. A l’époque, Bakchich s’était procuré un de ces témoignages. Dans un de ces enregistrements, un des témoins dit «  se sentir manipulé » : « Ce soir, nous on comprend pas par rapport à tout ce qui a été écrit. C’est pas normal c’est pas ce qui s’était dit au début, maintenant il y a un gros problème, tout sera jamais comme avant, ce sera jamais plus comme avant ». Ambiance… mais so what ? A entendre ces écoutes, les journalistes sont perplexes. En quoi est-ce que cela prouve que Piriou les a manipulés ? Les témoins ont pu, simplement, avoir peur des conséquences de leurs témoignages…

Et de toute façon, les témoins ne s’étaient pas présentés devant le Conseil d’Etat. Ils s’étaient rétractés avant l’audience. Le tribunal s’était appuyé sur d’autres éléments pour rendre son jugement, d’annuler les élections pour achat de voix.

Pour les personnes qui figurent sur la liste de Bechter, comme Azdine Ouis ou Sylvain Dantu, ces écoutes sont tout à fait valables. Et au-delà de ce qu’elles racontent sur les «  faux témoins », elles montrent « comment procède monsieur Piriou pour casser du Dassault », « ses liens avec un membre du Conseil d’Etat » et « avec un policier », expliquent-ils.

Dans son bureau près de la grande rue Saint-Spire, dans le centre ville de Corbeil, Bruno Piriou semble fatigué. Depuis 2001, il s’est présenté face au puissant Dassault puis face à son lieutenant. Voilà des années qu’il se bat, avec d’autres (notamment Jacques Picard, des Verts), pour en finir avec ce « système clientéliste », qui «  n’a pas seulement permis à Dassault de conserver la ville, il a généré de la délinquance ». En effet.

Vendredi 26 novembre, le vieux Dassault - qui figure en dernière place sur la liste de Jean-Pierre Bechter - s’est fait voler son ordinateur. Or, selon son entourage, celui-ci contenait des documents classés confidentiels.

Puis, samedi, c’était au tour de Manuel Valls (PS), le maire d’Evry, une commune voisine, de se faire allumer, alors qu’il se promenait sur le marché des Tarterêts, pour soutenir le candidat communiste. Après quelques sourires et poignées de main, le bon Valls s’est pris une série d’œufs en pleine figure. Entartage réussi ! Las, le socialiste a porté plainte, contre les mauvais élèves, qu’ici tout le monde exècre. Y compris la droite.

Et pendant ce temps là, les voitures flambent. Avant même que la campagne officielle ait commencé, les 15 et 20 novembre « deux véhicules ont brûlé devant la Fondation Serge Dassault » (Le Républicain de l’Essonne, 25/11/2010).

Quel que soit le résultat des élections, la paix sociale est loin d’être gagnée.

Actualisation le 5 décembre : résultats du premier tour :

Jean-Pierre Bechter : 47 %

Bruno Piriou : 45 %

Jean-François Bayle : 7 %

Le deuxième tour aura lieu le 12 décembre.

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Troisième municipale en quatre ans à Corbeil-Essonnes. Et une campagne aux airs de déjà-vu qui reste haute en couleurs.
Près d’un an après avoir annulé l’élection de Serge Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes, le conseil d’Etat invalide celle de Jean-Pierre Bechter, son petit protégé.
A Corbeil-Essonnes, 74 contrats d’accompagnement à l’emploi ont été signés en six mois. Ces jeunes recrues travaillent désormais à la mairie. Ce qui provoque un conflit entre les employés municipaux.
A Corbeil-Essonnes, l’affaire des achats de voix va de rebondissements en rebondissements. A la veille du jugement qui pourrait sauver Serge Dassault, l’atmosphère est tendue.

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3 MESSAGES

Forum

  • Corbeil-Essonnes, élection sous tension
    le lundi 6 décembre 2010 à 16:20, jeanpaul de la mata a dit :

    Comment ça des failles,c’est impossible ses avions ont beaucoup de succés de part le monde,depuis de nombreuses décennies…hélice Dassault de conséquence,hé,hé !

    Quoi la politique ? Bof à Corbeil,quelle importance,c’est une question de goût…d’assaut surtout,ça aime beaucoup le sport ici !

  • Corbeil-Essonnes, élection sous tension
    le dimanche 5 décembre 2010 à 15:48, trafins a dit :
    Elus levez-vous (euh pardon, accusé levez-vous)… Je ne vois rien sur l’ex élu d’Asnières sur Seine, qui a plusieurs affaires au cul ; allez faire un tour au TGI de Nanterre le 9/12/2010 pour vous tenir informés !!! Pots de vin et magouilles en tous genres, arrangements entre amis, Sarko-Aeschlimann-Hortefeux, cessez le feu… Un site à visiter "asnierois.org", ils sont informés !!!
  • Corbeil-Essonnes, élection sous tension
    le samedi 4 décembre 2010 à 10:53, Phil2922 a dit :
    La faille de Dassault, c’est que les jeunes et moins jeunes de Corbeil-Essonnes ne s’équipent que de Kalachnikov… !
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