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Chirac-UMP-Delanoë, on efface tout ?

Barbichette / samedi 28 août 2010 par Paul Litzer
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L’accord à l’amiable entre Chirac, Delanoë et l’UMP pour solder l’affaire des emplois fictifs de la mairie se veut gagnant-gagnant. Dans la gamelle du maire Jacquot, tous avaient un peu mangé…

« Je te tiens, tu me tiens par la barbichette ». Une comptine pour enfants ? Pas du tout ! Plutôt un principe de survie pour président retraité.

Comme on le sait, le projet d’accord secret entre l’UMP et la mairie de Paris pour retirer la constitution de partie civile de la mairie sur les emplois fictifs de l’ère Chirac, révélé par le Canard Enchaîné, a été confirmé dans la foulée par les services de Delanoë. Puis par Chirac lui-même ce jeudi.

Dans un communiqué, Me Jean Veil, avocat du Grand Jacques, rappelle que "Le président Jacques Chirac a toujours contesté avoir commis quelque infraction pénale que ce soit et maintient que les emplois litigieux étaient légitimes" mais que "dans le souci d’apaiser une source de polémique préjudiciable à Paris et à ses habitants, quelles que soient leurs opinions politiques, il a souhaité que soit mis fin au litige civil et que la Ville de Paris soit remboursée purement et simplement des montants litigieux qu’elle a manifesté l’intention de recouvrer judiciairement". Beau comme l’antique.

Le Conseil de Paris doit examiner l’accord fin septembre.

En vertu duquel l’ex-RPR paierait donc à la municipalité les trois quarts d’une facture de 2,2 millions d’euros, 550.000 euros restant à la charge de Jacques Chirac pour solde de tout compte. Et celui-ci se retrouvera sans adversaire, ni accusation lors de son procès, fin 2010 ou début 2011 puisque le parquet avait déjà fait savoir à la fin de l’instruction qu’il allait requérir la relaxe.

Ça méritait bien un petit coup d’œil dans le rétroviseur :

(article ci-dessous publié sur Bakchich.info le lundi 18 juin 2007)

Jacques Chirac n’a pas grand-chose à craindre de son successeur à la mairie de Paris, le socialiste Delanoë, dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Tout à ses ambitions de remplacer la blanche Ségo dans la course à la présidentielle de 2012, le bon Bertrand a donné des consignes à l’avocat de la mairie, Jean-Pierre Mignard pour ne pas porter le fer dans l’enquête qui menace Chirac…

Et pour cause ! La procédure met en cause un proche collaborateur de Delanoë, l’actuel adjoint chargé de la vie scolaire, Eric Ferrand ! En 1984, ce proche collaborateur de Georges Sarre, alors « opposant officiel » de Chirac à Paris a bénéficié d’un contrat de chargé de mission de la ville, entièrement fictif. Entendu par les enquêteurs, Ferrand a dû avouer qu’il avait son bureau à la permanence électorale de Georges Sarre dans le XIème arrondissement. Et pas du tout à l’hôtel de ville. Peinant à justifier son réel travail, évoquant vaguement devant les enquêteurs, « la rédaction de communiqués de presse et des lettres sur des sujets divers signés de ses initiales E.F. », Ferrand n’a toutefois pas été mis en examen par la justice, finalement bonne mère. Émargeant à 9 685 francs net mensuel, Ferrand avait démissionné de son poste fictif en mars 1989. « J’ai été élu au conseil municipal du XIème et je n’avais plus le droit d’être contractuel à Paris », a-t-il benoîtement expliqué lors de son audition…

Assuré de la neutralité de Delanoë, Chirac n’a pas non plus grand chose à craindre de l’Élysée dans ce dossier. Le très sarkozyste Pierre Charron, conseiller multicarte de Sarko Ier, a lui aussi bien profité du système Chirac entre 1989 et 1993. Surnommé par ses ennemis, dont la belle Cécilia « Charron-Charogne » – Pierre a touché un salaire calculé « au taux maximum des contrats hors échelle » et versé par la ville pour un emploi de chargé de mission sans affectation très précise. Il a d’ailleurs été embauché sans même lui demander le moindre CV ! Sur ordre de qui ? De Michel Roussin, le dircab de Chirac qui a signé son contrat d’embauche ? Ou plus précisément de Chirac lui-même ? Seule certitude, le très courtois Charron, enverra, en octobre 1993 sa lettre de démission directement au Maire de Paris en personne… À cette date, il venait de trouver un job de président du GIE Galop, l’organisme de course de chevaux. Une nomination rendue possible grâce à une directive du ministère de tutelle, celle du Budget, occupée à l’époque par un certain Nicolas Sarkozy…

Autre éminente personnalité de la vague bleue également épinglée dans le dossier judiciaire : François Baroin a été payé pendant trois mois entre janvier et mars 1993 par la très généreuse ville de Paris chiraquienne. Sans jamais être affecté nulle part. Son contrat, signé par Michel Roussin, précisait que son salaire était « hors échelle ». Selon nos informations, la rémunération a flirté avec les 30 000 francs mensuels de l’époque. Un bon petit pécule pour faire campagne dans des conditions fort confortables. Et d’être élu député de l’Aube en mars 1993.

Clic ! Piqûre de rappel : la jonction de dossier qui n’a pas eu lieu

Nanterre, février 2008. Le juge d’instruction Alain Philibeaux qui enquête sur les emplois fictifs de la ville de Paris souhaite se dessaisir de son dossier au profit d’une juge d’instruction parisienne, Xavière Siméoni, qui enquête sur l’affaire dite des « chargés de mission » de la même ville. Problème : cette dernière a mis, dans ce dossier, Jacques Chirac en examen au mois de novembre précédent, et elle ne fait pas partie des juges qui se laissent impressionner.

Dans un bel élan de solidarité avec la défense, le parquet de Nanterre s’oppose – fait rarissime – au dessaisissement. Le juge ne suit pas ses réquisitions, et le parquet fait appel de l’ordonnance – cas sans doute unique dans l’histoire judiciaire française. La Cour d’appel confirme le dessaisissement : le parquet général se pourvoit en cassation et obtiendra enfin gain de cause… Il n’en demeure pas moins qu’en s’opposant à la jonction, le procureur de Nanterre Philippe Courroye et le procureur générale de Versailles ont été salués par Maître Veil, l’avocat de Jacques Chirac. En effet, celui-ci ne pouvait pas juridiquement faire appel de l’ordonnance de dessaisissement : heureusement que le ministère public veillait. (source : Syndicat de la Magistrature).

Dessin de Ray Clid - JPG - 29.7 ko
Dessin de Ray Clid

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Contre l’avis du Parquet, l’ancien président de la République est renvoyé devant la justice. Il est mis en cause dans l’affaire des chargés de mission de la Ville de Paris, mais qui soutiendra l’accusation (…)
Une affaire sensible ne prospère pas devant un tribunal correctionnel si le parquet ne l’a pas souhaité. Avec la suppression annoncée du juge d’instruction, il faudra un miracle. Argumentaire du Syndicat de la Magistrature en 20 (…)

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11 MESSAGES
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Forum

  • Chirac-UMP-Delanoë, on efface tout ?
    le lundi 4 octobre 2010 à 20:35, sylvie a dit :
    Un magistrat independant, ce n’est pas etre de gauche. Je vous rappel que M. Courroye est le magistrat qui a instruit et fait condamner des personnalités du RPR lors du proces de financement illegal du partis et lors de l’Angolagate. Il faut cesser ce reflexe malsain de vouloir se payer la tete d’un (ex) puissant pour se faire bander. Ca ne reglera pas votre probleme de facture EDF du mois prochain. On peut avoir commis une faute, et donc la reparer, sans que celle ci constitue un delit. ENORMEMENT de monde a du mal a comprendre cela, aveuglé par un degoutant sentiment de vouloir se payer une tete…
    • Chirac-UMP-Delanoë, on efface tout ?
      le mardi 5 octobre 2010 à 06:53, Myriam du temple de Salomon a dit :
      bravo à Sylvie pour son role de substitut à vouloir défendre l’indéfendable Courroye de…s’il n’en reste une …. !!!
  • Chirac-UMP-Delanoë, on efface tout ?
    le vendredi 3 septembre 2010 à 20:51, aline adam a dit :
    Le petit arrangement de Bertrand Delanoe avec Jacques Chirac, concernant les emplois fictifs de la marie de Paris, me choque. Manifestement, la loi a été violée et les contribuables parisiens ont été lésés puisque l’UMP a bénéficié de ces emplois fictifs payés par les contribuables parisiens. B. Delanoe se contenterait d’un accord stipulant que l’UMP rembourse à la mairie de Paris les sommes en question. Mais l’UMP est financé à 66% par des subventions publiques, c’est-à-dire par les contribuables français ! Donc, dans cette affaire, ce sont les contribuables français qu’on s’apprête maintenant à léser ! Tout ceci est ubuesque. Il faut que la loi s’applique dans toute sa rigueur et si arrangement financier il y a, il doit se faire sans léser les contribuables, en demandant par exemple aux seuls donateurs privés de l’UMP et à leur chef de l’époque de rembourser les sommes indument prélevées sur le budget de la ville.
  • Chirac-UMP-Delanoë, on efface tout ?
    le dimanche 29 août 2010 à 09:39, Bodard a dit :

    Ceci est certainement l’article le plus complet et le plus intéressant que j’ai lu jusqu’à présent sur le sujet. Un gand bravo (et merci) au rédacteur. Je mets en lien cet article sur mon blog, en-dessous de ma caricature de Chirac : http://bodard-caricatures .blogspot.com

    Fidèlement vôtre, C.B.

  • Chirac-UMP-Delanoë, on efface tout ?
    le dimanche 29 août 2010 à 03:09, Jean-Luc LUMEN a dit :
    Que dire…que dire…que faire…déjà rééduquer nos enfants, petits enfants…qui volera un oeuf ira en prison, qui volera un boeuf aura la légion d’honneur…qui en voleras plusieurs sera couvert d’honneurs …qui volera le troupeau aura la prétention de terminer président de la république…non ?
  • Chirac-UMP-Delanoë, on efface tout ?
    le samedi 28 août 2010 à 13:29, oxomars a dit :
    A la mairie du XIème, le mot d’ordre est " nous appliquons les règles républicaines ", donc vade retro satanas. Ce qui n’empêche pas de placer un maximum de camarades dans les SEM de la Mairie de Paris, et comme on est bon gars au PS, on invite au partage quelques UMP, histoire de rester entre gens du même monde. Continue dans cette voie Patrick, et tu ne trouveras plus assez de militants pour soutenir ta prochaine candidature, ou alors nous irons tous bosser chez Jean-Luc.
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